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Burkina Faso 2017 Nut © Jean-Luc Luyssen pour Action contre la Faim

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Santé

Malnutrition : un fléau qui pourrait toucher 2 milliards de personnes

La malnutrition est désormais présente dans tous les pays du monde et les Nations Unies estiment qu’elle touchera 2 milliards de personnes supplémentaires d’ici à 2050. Si les inégalités sociales et la pauvreté ont un impact face à notre rapport à la nourriture, ce ne sont pas les seules causes de la malnutrition.

 

Définition de la malnutrition

 

Selon l’OMS, la malnutrition se définit par les carences, les excès ou les déséquilibres dans l’apport énergétique et/ou nutritionnel d’une personne.³ C’est un état nutritionnel qui est la conséquence d’une alimentation mal équilibrée en quantité et/ou en qualité. La malnutrition couvre donc la sous-nutrition, les carences en micronutriment, le surpoids, l’obésité et les maladies non transmissibles liées à l’alimentation.

La sous-nutrition affaiblit directement le système immunitaire, augmentant le risque d’infections graves. La surnutrition, quant à elle, peut provoquer une inflammation chronique et altérer certaines réponses immunitaires, rendant les personnes plus vulnérables aux maladies métaboliques et infectieuse.

 

CM_Nut&H_2019_ © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

 

Les chiffres de la malnutrition sont inquiétants. A l’échelle mondiale, 733 millions de personnes souffrent de sous-alimentation⁴. Parmi ces personnes, 148 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance⁵. La situation en matière de malnutrition est préoccupante : 2,83 milliards de personnes n’ont pas accès à une alimentation saine⁶. La lutte contre la sous-alimentation doit faire partie des priorités des politiques pour qu’enfin, nous venions à bout de ce fléau.

 

Quels sont les types et les signes de la sous-nutrition ?

 

La sous-nutrition, une forme de malnutrition, se manifeste principalement par :

  • L’émaciation (ou sous-nutrition aigue) : caractérisée par un faible rapport poids/taille, souvent signe d’une perte de poids récente et sévère due à une alimentation insuffisante et/ou à une maladie infectieuse. Les enfants émaciés présentent un risque accru de décès, mais cette condition peut être traitée. Aujourd’hui on estime que plus de 36 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë.
  • Le retard de croissance : un faible rapport taille/âge résultant d’une sous-nutrition chronique ou récurrente, souvent associée à des conditions socioéconomiques précaires, une mauvaise santé maternelle, des maladies fréquentes et/ou une alimentation inadéquate durant les premières années de vie. Le retard de croissance empêche les enfants de réaliser leur potentiel physique et cognitif. La malnutrition chronique touche actuellement 149 millions d’enfants dans le monde
  • L’insuffisance pondérale : un faible rapport poids/âge, reflétant soit une émaciation, un retard de croissance, ou les deux. Cette condition indique une sous-nutrition et nécessite une attention particulière.
  • Les carences en micronutriments : un apport insuffisant en vitamines et minéraux essentiels, tels que l’iode, la vitamine A et le fer. Ces carences représentent une menace majeure pour la santé et le développement, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes.

Il est essentiel de reconnaître ces différentes manifestations de la sous-nutrition pour mettre en place des interventions appropriées visant à améliorer la santé et le bien-être des populations affectées.

 

Les femmes et les enfants : premières victimes de la malnutrition dans le monde

 

Les femmes et les jeunes enfants sont les plus touchés par ce fléau. Les femmes, victimes d’inégalités dans certains pays, n’ont pas d’accès à la nourriture ou les ressources suffisantes pour s’en procurer à leur faim. Les enfants ont un système immunitaire plus fragile et sont donc très vulnérables.

 

Quelles sont les conséquences de la sous-nutrition chez l’enfant ?

 

La sous-nutrition constitue une menace vitale pour les enfants. Elle affaiblit le système immunitaire et les expose à des infections fréquentes et graves, comme la pneumonie, la diarrhée ou le paludisme. Un enfant souffrant de sous-nutrition aiguë sévère a un risque de décès 9 à 12 fois plus élevé qu’un enfant bien nourri. Aujourd’hui, on estime que près de 45 % des décès d’enfants de moins de 5 ans sont liés à la sous-nutrition, soit parce qu’ils en souffraient directement, soit parce que leur organisme affaibli n’a pas pu combattre une infection. Ces chiffres soulignent l’urgence d’une prise en charge précoce et d’une prévention efficace pour éviter ces conséquences dévastatrices.

La sous nutrition chez les enfants peut laisser des séquelles graves et irréversibles, affectant leur croissance physique, leur développement cognitif, et leur système immunitaire.

La nutrition joue un rôle central dans le développement cognitif, et un déséquilibre dans les nutriments essentiels peut entraver la croissance cérébrale. Ces carences ont des répercussions à long terme sur la réussite éducative et les perspectives professionnelles à l’âge adulte. Aujourd’hui, environ 1 enfant sur 5 de moins de cinq ans souffre de retard de croissance, soit au total 149 millions d’enfants dans le monde. 

Somalie_NUT_2018_ © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim

 

Quelles sont les principales causes de la sous-nutrition ?

 

Les facteurs de la sous-nutrition sont multiples. Les conflits, l’insuffisance de l’accès aux services de santé maternels et infantiles, les changements climatiques, le manque d’accès à l’eau potable, la pauvreté liée aux chocs économiques et aux inégalités sont autant d’éléments qui peuvent entraîner l’insécurité alimentaire dans des populations vulnérables.

 

LES CONFLITS

 

Les conflits ont un impact direct sur la sécurité alimentaire en compromettant considérablement l’accès à la nourriture. Souvent obligées de fuir devant l’escalade de la violence, les personnes déracinées par un conflit perdent leurs fermes et leurs commerces ou leurs autres moyens locaux de production de nourriture, ainsi que leurs marchés. Les champs et les fermes abandonnés ne produisent plus de nourriture pour les circuits de distribution plus éloignés. L’approvisionnement en nourriture des distributeurs peut être coupé et l’ensemble des populations en dépendant peuvent ne plus être en mesure de recevoir une quantité suffisante de nourriture.

Les conflits prolongés aggravent encore davantage cette situation en compromettant l’accès aux soins de santé, à l’eau potable et à l’assainissement, renforçant ainsi le cycle de la sous-nutrition et des maladies.

 

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

 

En l’espace de 30 ans, le nombre de désastres naturels – sécheresses, cyclones, inondations, etc. – liés aux changements climatiques ont augmenté de manière significative. Les effets des du changements climatiques sont souvent dramatiques, dévastant des régions déjà vulnérables. Les infrastructures sont endommagées ou détruites, les maladies se répandent rapidement. Les agriculteurs ne peuvent plus faire pousser leurs récoltes et élever leur bétail et perdent ainsi leur source de revenus. En 2023, les événements climatiques ont été la principale cause de l’insécurité alimentaire aiguë dans 18 pays, touchant près de 72 millions de personnes.

Le dérèglement climatique pourrait entraîner des changements irréversibles et augmenter les risques pour la sécurité alimentaire mondiale. Le GIEC prévoit que les prix des céréales pourraient augmenter de 1 à 29 % d’ici 2050, et que jusqu’à 183 millions de personnes supplémentaires risqueraient de souffrir de la faim.

 

LE MANQUE D’ACCÈS À L’EAU et aux services de santé

 

Aujourd’hui encore, 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à une eau potable sûre alors que les maladies liées à l’eau favorisent le développement de la malnutrition. L’OMS estime que 50% des cas de sous-nutrition infantile sont directement liés à la consommation d’eau impropre ainsi qu’à un manque d’accès à l’hygiène et l’assainissement.

Mais au-delà du manque d’eau potable, l’accès insuffisant aux soins de santé est un facteur clé de la sous-nutrition. Dans de nombreuses régions, les populations vulnérables ne peuvent bénéficier d’un suivi médical, de vaccinations ou d’un traitement rapide des maladies infectieuses, ce qui aggrave leur état nutritionnel. Sans soins adéquats, des infections courantes comme la pneumonie, la rougeole ou le paludisme peuvent affaiblir l’organisme, augmentant les besoins nutritionnels tout en réduisant la capacité du corps à absorber les nutriments.

L’insuffisance d’une offre de traitement nutritionnels dans les soins de santé primaires empêchent également une prise en charge précoce des enfants souffrant de sous-nutrition aiguë, retardant leur rétablissement et augmentant le risque de complications graves, voire de décès. Pour lutter contre la sous-nutrition, il est donc essentiel de renforcer les systèmes de santé, améliorer l’accès à l’eau potable et promouvoir des pratiques d’hygiène adaptées, afin de briser le cycle entre maladies et sous-nutrition.

 

LES CHOCS ECONOMIQUES

 

La plupart des crises alimentaires surviennent après un choc économique et beaucoup de personnes sont de plus en plus vulnérables face aux fluctuations des prix. Une inflation des prix augmentera indéniablement le prix des denrées alimentaires et favorisera l’insécurité alimentaire ainsi que la pauvreté. Le manque de nourriture dans les marchés, l’accès difficile aux marchés en raison d’un manque de transports adéquats ou de ressources financières suffisantes sont autant de facteurs qui favorisent la malnutrition.

 

Comment prévenir et soigner la sous-nutrition

 

Depuis 1979, Action contre la Faim agit pour prévenir, dépister et traiter la malnutrition, ses causes et ses conséquences sur les populations les plus vulnérables. Comme la faim a plusieurs causes, nous adoptons une approche multisectorielle pour en venir à bout. Nous agissons dans les domaines de la nutrition et de la santé, de l’eau, l’assainissement et de l’hygiène, de la santé mentale et des pratiques de soins, et dans la sécurité alimentaire et des moyens d’existence.

 

Prévenir la sous-nutrition : une approche multisectorielle

 

Pour prévenir la sous-nutrition, il est essentiel de combiner des interventions ciblées au sein des systèmes de santé et des actions plus larges sur les déterminants sociaux et environnementaux de la nutrition.

Pour prévenir la sous-nutrition, Action contre la Faim renforce l’intégration des interventions nutritionnelles dans les soins de santé maternelle et reproductive et infantile, en soutenant la supplémentation des femmes enceintes, la consultation prénatal, l’allaitement maternel et une alimentation adaptée pour les jeunes enfants. Nous travaillons également à améliorer l’accès aux soins de santé primaires, incluant la prévention et le traitement des maladies infantiles et des infections qui aggravent la sous-nutrition.

Action contre la Faim apporte son soutien à travers des programmes agricoles qui encouragent la production locale et des initiatives comme la distribution alimentaire ou les transferts monétaires. Action contre la Faim travaille également à promouvoir des pratiques alimentaires adaptées et mène des campagnes pour encourager l’allaitement maternel et sensibiliser les parents à l’importance d’une alimentation variée et riche en nutriments dès le plus jeune âge.

Action contre la Faim agit pour renforcer la résilience des communautés face aux crises climatiques qui aggravent souvent l’insécurité alimentaire. Comme en Zambie où Action contre la Faim a aidé des agriculteurs à produire du niébé, un petit haricot noir qui résiste à la sécheresse et qui peut pousser dans les sols les plus secs. Nos équipes travaillent pour améliorer également l’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’hygiène, limitant ainsi les maladies qui peuvent aggraver la sous-nutrition.

 

Détecter et prendre en charge la sous-nutrition

 

Nos équipes interviennent directement auprès des communautés pour dépister précocement la sous-nutrition avec la mesure du périmètre brachial, permettant aux parents et aux soignants de repérer les enfants à risque.

Une fois diagnostiqués, les enfants atteints de sous-nutrition aiguë sévère sont pris en charge avec des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et un traitement médical, ceci se fait dans le cadre d’un suivi au niveau des centres de santé pour les cas sans complications médicales. Les cas les plus graves, nécessitent une hospitalisation, Action contre la Faim accompagne aussi les familles sur le plan de la santé mentale. La sous-nutrition a souvent des conséquences émotionnelles lourdes, et un soutien psychosocial est essentiel pour surmonter ces épreuves.

Agir pour un changement durable : le plaidoyer Enfin, nous menons un important travail de plaidoyer auprès des gouvernements et des institutions internationales pour intégrer la lutte contre la sous-nutrition dans les politiques publiques.

Grâce à cette approche globale, Action contre la Faim agit efficacement sur les causes et les conséquences de la sous-nutrition.

 

Cameroun Nut&H_2019 © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim
Ethiopie_NUT_2019 © Lys Arango pour Action contre la Faim
Somalie_NUT_2018 © Fardosa Hussein pour Action contre la Faim
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Ce contenu a été relu et approuvé par Caroline Antoine, responsable de l’expertise Nutrition & Santé d’Action contre la Faim. 

Sources :

¹ Rapport SOFI 2024
² OMS
³ OMS – Définition de la malnutrition
⁴ Rapport SOFI 2024
⁵ Rapport SOFI 2024
⁶ Rapport SOFI 2024
⁷ Rapport SOFI 2024
Open Letter to UN Member States on the Global Food Crisis  
⁹ Unicef

 

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