Faire un don

Votre navigateur internet n'est pas à jour.

Si vous souhaitez visionnez correctement le site d'Action contre la Faim, mettez à jour votre navigateur.
Trouvez la liste des dernières versions des navigateurs pris en charge ci-dessous.

UKRAINE Attack Irpin March 2022_Serhi Mykhalchuk7 © Serhi Mykhalchuk pour Action contre la Faim

À la Une

Faim

Conflits : quels impacts sur la faim ?

Leur intensification entraîne une hausse alarmante de la faim depuis 2016. En 2021, 828 millions de personnes ont souffert de la faim ou de malnutrition. Parmi ces personnes, 139 millions se trouvaient dans des pays en conflit ; les conflits étant la cause principale de la faim. 

La résurgence alarmante de la faim dans le monde va de pair avec la multiplication des conflits armés et le mépris flagrant du droit international humanitaire, dont les populations sont les premières victimes. La guerre en Ukraine s’ajoute ainsi à une longue liste de conflits, y compris les conflits prolongés, dans lesquels les besoins ne sont pas satisfaits et pour lesquels une solution politique n’a pas encore été trouvée.  

 

Comment et pourquoi les conflits causent la faim ? 

 

Le nombre de conflits est en hausse : sur tous les continents, ils sont de plus en plus longs et de plus en plus complexes. Leurs conséquences sur les communautés, exacerbées par les chocs climatiques, ont des conséquences graves sur la sécurité alimentaire et sont l’une des causes de la progression de l’insécurité alimentaire, des crises alimentaires graves et des famines dans le monde. 

En 2021, près de 70% des personnes en situation de crise alimentaire ou de famine vivaient dans 10 pays : la République démocratique du Congo, l’Afghanistan, l’Ethiopie, le Yémen, le nord du Nigeria, la Syrie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Pakistan et Haïti. Les conflits et la violence étaient le premier facteur de la faim dans sept de ces crises alimentaires. La Somalie, le Yémen, l’Afghanistan et le Soudan du Sud sont les pays les plus durement touchés : près de 500 000 personnes y vivent dans des conditions s’apparentant à la famine. 

 

 

Les conflits engendrent la faim notamment en provoquant des déplacements de populations (dont les agriculteurs et agricultrices) qui font tomber les communautés dans la pauvreté. Ils empêchent la production agricole, ils détruisent les actifs ainsi que les stocks alimentaires. Ils perturbent également les marchés puisqu’ils font augmenter les prix et nuisent aux moyens d’existence.  

Dans de nombreux pays, la faim est également utilisée comme une arme de guerre. Bloquer l’aide aux populations, détruire les infrastructures d’eau potable et piller les ressources alimentaires (ou attaquer les marchés) sont aujourd’hui des tactiques utilisées mais rarement condamnées.

Sans engagement politique fort et un accès immédiat, les besoins continuent d’augmenter au niveau mondial. Les acteurs humanitaires voient leurs activités de plus en plus contraintes, par les parties au conflit, mais aussi par les Etats et bailleurs de fonds qui édictent des lois, des mesures, ou mettent en œuvre des sanctions internationales limitant la capacité de réaction des acteurs humanitaires et impactant directement les communautés. 

 

AHUGUET_033 © Alexis HUGUET pour Action contre la Faim

RDC

Deux staffs ACF, Esdrass BYARUHANGA KABAGAMBE (D) et Nathanael MWARABU KILICHO (G), techniciens WASH, marchent dans le site de Rhoo où près de 70.000 personnes sont déplacées après avoir fui les attaques commises par des groupes armés ces derniers mois. Dans la zone de santé de Drodro, où les équipes d'ACF interviennent, plusieurs villages et sites de déplacés ont été attaqués depuis le début du mois de novembre et plusieurs dizaines de civils ont été tués et blessés.

© Alexis HUGUET pour Action contre la Faim

UKRAINE Attack Irpin March 2022_Serhi Mykhalchuk23 © Serhi Mykhalchuk pour Action contre la Faim

Ukraine

Attaque à Irpin en Ukraine en mars 2022.

© Serhi Mykhalchuk pour Action contre la Faim

20220613-DSC04084 (1) © Said Musse pour Action contre la Faim

Somalie

Camp Xaamid Cisman à Garowe en Somalie en juin 2022.

© Said Musse pour Action contre la Faim

1/3

 

L’accès humanitaire en zone de conflits  

 

L’aggravation et l’accélération des crises portent la vulnérabilité et l’exposition des populations à de nouveaux sommets. L’accès à une réponse et à des services humanitaires fondés sur des principes de neutralité, impartialité et indépendance reste un défi dans la plupart des pays où Action contre la Faim opère tandis que dans certains pays, la faim est utilisée comme une tactique de guerre, mais rarement condamnée. 

En outre, l’espace humanitaire continue de se rétrécir, le droit humanitaire international est violé de manière répétée et les principes humanitaires sont régulièrement remis en question. Les attaques contre les travailleur.euse.s humanitaires continuent de se multiplier en toute impunité et la politisation de l’aide accordées aux ONG par les États entrave l’efficacité et l’efficience de l’aide tout en faisant peser un risque majeur sur les opérations, le déploiement des urgences et le personnel humanitaire.  

 

 

Comment mettre fin à ce cercle vicieux ?  

 

Pour briser le cycle, Action contre la Faim, demande aux décideurs politiques de considérer la faim à la fois comme une conséquence, une cause et un moteur potentiel de conflit, notamment en travaillant sur les causes profondes de la faim dans les situations de conflit et en veillant à ce que les principaux obstacles aux interventions humanitaires soient levés.   

  • Les états doivent mettre en application de manière concrète la résolution 2417 du Conseil de sécurité des Nations unies qui condamne l’utilisation de la faim comme arme de guerre et appelle à faciliter l’accès et l’aide humanitaire dans toutes les zones de conflit.  
  • Les dirigeants doivent déployer des efforts diplomatiques pour empêcher efficacement les crises humanitaires liées aux conflits. Ils doivent investir dans la prévention des conflits, dans la consolidation de la paix, et renforcer les systèmes d’alerte précoce permettant d’anticiper les risques humanitaires liés aux conflits émergents.  
  • Dans les pays les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire, une aide humanitaire anticipée et préventive doit passer par une réponse immédiate en accroissant l’aide aux crises alimentaires déjà existantes, en réagissant rapidement aux détériorations de situation au niveau local, afin d’éviter une nouvelle spirale de la faim. 
  • Dans toutes les zones de conflit, Action contre la Faim demande aux belligérants de cesser les attaques indiscriminées contre les civils et les infrastructures essentielles à leur survie. Les dirigeants doivent déployer des efforts diplomatiques, pour mettre fin aux hostilités en cours et répondre à leurs conséquences humanitaires désastreuses, alors même que l’accès humanitaire est entravé par les conflits et la violence.  

 

 


Sources : 2022 Global Report on Food Crises / SOFI 2022

Restez informés de nos dernières nouvelles