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AUJOURD’HUI ENCORE, PLUS DE DEUX MILLIARDS de personnes n’ont pas accès à l’eau salubre soit 1 personne sur 3 selon l’ONU. A CAUSE DE LA CRISE CLIMATIQUE, les catastrophes se multiplient et affectent l’accès à l’eau dans de nombreuses régions du monde.
Alors que les ressources d’eau douce dans le monde sont limitées et leur répartition inégales, les effets de la crise climatique menacent encore plus les populations pour qui l’accès à l‘eau devient un combat au quotidien. En 2050, cela pourrait concerner la moitié de la planète.
Les crises humanitaires, les conflits, la pauvreté, les événements climatiques sont autant d’obstacles qui fragilisent le développement des populations dans les zones à risques.
Avec des besoins de consommation grandissants et une population qui ne cesse d’augmenter, nous avons accentué nos émissions de gaz à effet de serre augmentant ainsi les températures. Le dérèglement des cycles des saisons des pluies et les événements climatiques extrêmes comme les sécheresses, les inondations ou les tempêtes sont alors de plus en plus fréquents et dégradent la qualité et la disponibilité de l’eau potable. Ils rendent l’eau plus rare, plus polluée, son accès plus imprévisible, ou les trois à la fois.
Ces phénomènes climatiques se répètent et engendrent des problèmes pour les populations touchées. Les sécheresses par exemple, se multiplient et s’allongent dans beaucoup de régions du monde. La Méditerranée, l’Afrique Australe, l’Asie du Sud et le Sahel ont vu les sécheresses s’intensifier au cours des dernières décennies mettant à mal les récoltes et l’élevage de bétail. Les inondations abîment les récoltes, les installations de traitement de l’eau et dispersent les matières fécales qui se propagent dans les terres.
L’augmentation de la température peut également amener les bactéries et les germes à se développer plus facilement [2]. On doit alors faire face à des vagues de maladies infectieuses d’origines hydrique qui font jusqu’à 3,2 millions de morts par an selon l’OMS [3]. Les maladies comme le choléra et la diarrhée favorisent d’autres maladies comme la sous-alimentation et fragilisent les populations.
Les maladies comme le choléra et la diarrhée favorisent d’autres maladies comme la sous-nutrition et fragilisent les populations.
Les effets de la crise climatique touchent le monde entier mais ceux qui en souffrent le plus sont les populations déjà vulnérables. Cette situation permet à la faim de gagner du terrain. C’est pourquoi nos interventions en eau, assainissement et hygiène sont essentielles notamment à la suite de catastrophes climatiques. Dans nos pays d’intervention la réhabilitation de point d’eau, la livraison d’eau potable, la construction de latrines d’urgence, la gestion des excréments ainsi que le contrôle des épidémies sont des actions prioritaires pour lutter contre les conséquences de la crise. Nos programmes visent également à exploiter des sources d’eau durable ainsi qu’à surveiller les nappes d’eau pour mieux planifier les usages.
Pour lutter contre la faim et la sous-nutrition, il est également important de mettre en place des solutions durables dans nos pays d’intervention. Nous luttons contre l’insécurité alimentaire à travers des activités agricoles, des activités génératrices de revenus, de l’assistance alimentaire ou de la surveillance de situation alimentaire.
Dans une logique d’agriculture durable et écologique nos équipes promeuvent l’agroécologie et l’agroforesterie auprès des populations pour qu’elles puissent cultiver tout en respectant la terre. Pour accroître notre efficacité nous menons des analyses contextuelles poussées et évaluons nos projets afin de former au mieux notre personnel et apporter la meilleure réponse possible aux populations.
Le bien être nutritionnel d’une communauté implique une alimentation variée et un accès durable et suffisant à l’eau potable, à des pratiques d’hygiène adéquates ainsi qu’à des infrastructures d’assainissement appropriées. Selon l’OMS, 50% de la malnutrition infantile est due à une eau insalubre, un assainissement inadéquat et des mauvaises pratiques d’hygiène. Un enfant qui boit de l’eau non potable est sujet à des diarrhées, il ne garde donc aucun nutriment et son organisme s’affaibli de plus en plus lorsque les épisodes diarrhéiques se poursuivent. Il est plus vulnérable à la sous-nutrition et ce risque s’accentue s’il est également dans une situation d’insécurité alimentaire. Les communautés agricoles qui sont les premières touchées par les problèmes liés à l’eau, doivent souvent faire un choix : migrer vers un lieu moins impacté ou rester et souffrir de la faim.
Au Burkina Faso, le conflit armé a provoqué le déplacement de plus de 2 millions de personnes.
Ces déplacements de populations amplifient les problématiques liées aux pertes d’accès à la terre. Aussi, les périodes de soudure plus longues et la sécheresse sont également accentuées par le changement climatique. Tout cela augmente la pression sur les ressources et les services d’accès à l’eau.
Une situation exacerbée par le fait que les infrastructures d’accès à l’eau sont régulièrement prises pour cible/détruites par les parties aux conflits augmentant encore l’insécurité des populations vis-à-vis de l’accès à l’eau.
Pour répondre à cette insécurité alimentaire et sanitaire, nos équipes ont mis en place des programmes d’accès à l’eau potable et à la nourriture et ont sensibilisé les communautés aux bonnes pratiques de soins. Afin de mieux se préparer aux événements climatiques extrêmes récurrents, nous avons lancé un projet de préparation et de réponse aux catastrophes dans l’est du pays. Nous avons mis en place des programmes « Wash et Nut » dans plusieurs pays. Ils permettent d’intégrer des activités liées à l’eau, l’assainissement et l’hygiène au sein d’actions de prise en charge de la sous-alimentation, pour augmenter leur impact. Notamment via la réparation, réhabilitation ou création de nouveau forages ou encore via la distribution de kit d’hygiène qui incluent des produits de traitement de l’eau et des bidons pour permettre le transport et le stockage de l’eau, ciblant les enfants souffrant de sous-nutrition aigüe et leurs accompagnants.
Au Bangladesh, la montée des eaux pourrait engloutir près de 20% du pays d’ici 20 à 30 ans obligeant des millions de réfugiés climatiques à fuir le territoire. A cela s’ajoute une intensification des tempêtes, cyclones et de la dégradation des sols. Les inondations, dues à la période de mousson de plus en plus longue inondent les récoltes, détruisent l’accès à des systèmes d’assainissements et à l’eau potable tandis que les submersions marines accentuent le phénomène de salinisation des sols, rendant l’agriculture plus délicate. Dans ce contexte, les presque un million de Rohingyas ayant trouvés refuge au Bangladesh pour fuir les violences au Myanmar sont particulièrement exposés car ils vivent pour la plupart dans des camps de fortune particulièrement soumis aux aléas climatiques les plus violents.
Afin d’éviter le développement et la propagation des maladies hydriques qui favorisent l’apparition de la sous-alimentation, nos équipes accompagnées de bénévoles sensibilisent la population du camp de Cox’s Bazar pour qu’ils appliquent les mesures d’hygiènes adéquates et entretiennent les points d’eau (forages).
Nos équipes construisent des latrines et forment les communautés à leur entretien afin de réduire la vulnérabilité des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Nous avons également mis en place des cuisines communautaires afin de fournir de la nourriture aux plus vulnérables. =
À Madagascar, suite à la sécheresse prolongée qui a touché le Grand Sud, de nombreuses communautés se sont retrouvées en situation de stress hydrique. Action contre la Faim apporte une aide pour améliorer l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, notamment à travers la livraison de l’eau potable par camion, ainsi que la construction et la réhabilitaion des points d’eau potable pour les communautés.
De plus, Action contre la Faim travaille actuellement sur le projet « Hydronut » qui vise à élaborer un système de surveillance de niveau d’eau dans les nappes phréatiques et d’alerte précoce (basé sur des indicateurs hydro-climatiques) afin de renforcer la résilience nutritionnelle de ces populations vulnérables, et ainsi anticiper les futures crises nutritionnelles, de santé et climatiques.
En Côte d’Ivoire, l’accès aux services de l’eau s’avère être la préoccupation principale des communautés dans un contexte d’amplification des effets du changement climatique. Dans le Nord et tout particulièrement dans les zones frontalières comme la région du Tchologo, les besoins en eau pour les populations et l’irrigation augmentent progressivement et les ressources en eau sont de plus en plus sollicitées. En outre, la zone subit des déficits pluviométriques qui ont occasionné la diminution du volume en eau de certaines retenues.
Afin de réduire les effets de la crise climatique sur les ressources en eau, Action contre la Faim avec le financement de l’Agence Française de Développement, entre autre, met en œuvre des projets visant à faciliter la co- création d’une plateforme régionale de coordination avec une forte participation des citoyens autour des enjeux d’accès durable à l’eau potable. En outre, d’autre projets sont mis en place afin de mieux connaitre la ressource en eau souterraine et de contribuer à une meilleure gestion de cette ressource. De plus, Action contre la Faim est également engagée dans la réhabilitation de retenues d’eau permettant de favoriser le maraichage..
L’eau est l’enjeu majeur du 21ème siècle. Les événements climatiques extrêmes, les sécheresses et les inondations entraînant des conséquences dévastatrices pour l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire mondiale. Les Etats doivent agir pour sauvegarder le droit à l’eau, à la santé et à une nutrition adéquate !
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