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La faim est en augmentation pour la quatrième année consécutive selon le rapport 2020 sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition (SOFI). Elle touche 690 millions* de personnes dans le monde, en causes : les conflits, les inégalités économiques et la crise climatique.
Les conséquences du changement climatique sont de plus en plus visibles et menacent chaque jour un nombre grandissant de personnes. Sécheresse, inondation, tempête, ces phénomènes climatiques s’amplifient et touchent plus durement des populations déjà vulnérables. La banque mondiale prévoit 143 millions de déplacés climatiques d’ici 2050 dans son rapport de 2018.
La situation est alarmante. Face aux crises qui se succèdent, nous répondons d’abord en urgence en dépistant, traitant et prévenant la malnutrition, en permettant un accès à l’eau et aux soins dans nos pays d’intervention. En parallèle, nous proposons des solutions pour une plus grande résilience des populations locales. Par exemple, l’une des solutions que nous promouvons est l’intégration de l’agroécologie dans l’agriculture paysanne de nos pays d’intervention.
Le Ministère de l’Agriculture français définit l’agroécologie comme une « façon de concevoir des systèmes de production alimentaire qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. »
L’agriculture biologique signifie que les cultures sont cultivées sans intrants de synthèse, ni produits phytosanitaires. Le bio ne rime pas forcément avec le respect de la nature. Bon nombre de producteurs bio utilisent les mêmes techniques que l’agriculture conventionnelle (monoculture, labour etc.) et s’inscrivent dans les mêmes systèmes de production. Le mode de production bio respecte un cahier des charges bien précis.
L’agroécologie quant à elle respecte non seulement l’environnement, mais tente d’être en symbiose avec lui. En plus de la non utilisation des produits phytosanitaires, l’agriculture en agroécologie utilise de nombreuses techniques respectueuses de l’environnement comme l’utilisation du compost ou la recherche de complémentarité entre les espèces par exemple. En plus de ces techniques, l’agroécologie va chercher à intégrer d’autres paramètres de gestion écologique comme l’économie de l’utilisation d’eau, l’économie d’espace cultivé, le reboisement ou la lutte contre l’érosion. Ce mode de production rend les sols durablement productifs, s’inscrivant ainsi dans un cercle vertueux.
La permaculture n’est pas un système agricole à proprement parlé. C’est un ensemble de facteurs qui conduisent à construire des installations humaines (logement, agriculture etc.) durables et résilientes. Le but est de relier tous les éléments d’un système les uns avec les autres. C’est un concept systémique et global qui vise à créer des écosystèmes.
L’agriculture industrielle et la consommation grandissante de viande sont directement mis en cause dans le rapport 2019 du GIEC, le rapport annuel mondial qui réunit 2500 experts et scientifiques sur la thématique du changement climatique. Les pratiques agricoles industrielles, l’utilisation de pesticides et d’intrants chimiques ou encore les monocultures participent à l’augmentation du gaz à effet de serre ainsi qu’à l’appauvrissement et la dégradation des sols. Ces derniers sont considérés comme un vaste puits de stockage de carbone permettant de capter et retenir le CO2 de l’atmosphère. Cette dégradation des terres réduit leur capacité de stockage ce qui aggrave le changement climatique.
En 2019, les terres agricoles occupaient environ 38 % de la surface des terres, et la superficie continue d’augmenter, principalement du fait de l’accroissement de la demande de produits d’origine animale. Cette augmentation de la demande est aussi une source majeure de déforestation. Le besoin en terre agricole est grandissant pour pouvoir à la fois laisser pâturer le bétail mais aussi pour faire pousser sa nourriture.
Les experts du GIEC préconisent dans leur rapport « une agriculture diversifiée, territoriale et à taille humaine ». Les solutions existent déjà et sont toutes indiquées : l’agroécologie, l’agroforesterie, la diversité d’espèces végétales et forestières, l’agriculture biologique ou encore la conservation des pollinisateurs.
Avec l’intensification des phénomènes climatiques, les populations déjà vulnérables sont plus que jamais exposées à l’insécurité alimentaire. Les conséquences du changement climatique sur la faim sont indéniables : désertifications, inondations des récoltes, pénuries de stock alimentaires… forçant des millions de personnes à se déplacer pour survivre.
"L'agriculture familiale assure 80% de la production alimentaire mondiale"
Dans les pays développés comme dans les pays en développement, l’agriculture familiale est la principale forme d’agriculture dans le secteur de la production alimentaire. Elle assure 80% de la production alimentaire mondiale**. Grâce à leur production diversifiée, les petits exploitants contribuent largement à la sécurité alimentaire des populations.
Les agriculteurs et les petits producteurs des pays en développement sont les premiers à souffrir des conséquences du changement climatique. Les périodes de soudure s’allongent – période entre la fin d’une récolte et le début de la nouvelle récolte -, le manque de précipitations entraîne la désertification de certaines régions, les sécheresses et inondations détruisent les cultures. Au-delà de la perte de leur seul moyen de subsistance les agriculteurs perdent aussi leur capacité à nourrir le reste du monde.
Papa Abdou est le facilitateur du champ. Il fait partie des premiers enthousiastes à avoir voulu tester les techniques d’agroécologie pour ses champs, même celles qui pouvaient rebuter au premier abord comme l’utilisation de l’urine humaine comme fertilisant.
"Souvent les voisins qui utilisent les techniques chimiques viennent nous voir pour nous demander comment on fait. "
« Le champ école paysan c’est d’abord un partage d’expériences. Chacun vient avec son savoir-faire et nous apprenons ensemble. Les animateurs d’Action contre la Faim nous ont formé sur des techniques que nous ne connaissions pas comme l’agroécologie. Ce sont des pratiques qui ne coûtent pas cher et qui sont efficaces comme faire son compost. Un champ sans engrais chimique et sans insecticides dépasse même en rendement là où on utilise les produits chimiques. Souvent les voisins qui utilisent les techniques chimiques viennent nous voir pour nous demander comment on fait. Nos plantes ont plus poussé que les leurs. Chacun des membres du groupement a son propre champs qu’il cultive selon les techniques apprises sur le champ école paysan. On plante du sorgho, du maïs, de l’arachide ou encore des niébés selon nos choix. »
Chez lui, Papa Abdou nous montre ses produits agroécologiques. Dans une bouteille, un liquide trouble contient un pesticide naturel réalisé en pilant des graines de neem (margousier), du piment et du tabac local. La poudre obtenue est diluée dans de l’eau, elle macère quelques heures avant d’être filtrée. A côté, des bols contiennent du compost pilé qui sera épandu autour des plants pour permettre leur développement. Dans un coin de la cour, Papa Abdou a aligné une soixantaine de bouteilles au dégradé colorimétrique passant du jaune clair au noir tourbeux. Depuis plus de deux mois, il recueille son urine. Riche en azote, dont la concentration sera exacerbée par le processus naturel de fermentation, sa mixture deviendra un fertilisant naturel qui une fois dilué dans de l’eau sera pulvérisé autour des plants.
« C’est grâce à l’agriculture que je peux m’occuper de ma famille. Nous sommes 23; j’ai 18 enfants et petits-enfants, ma femme et trois orphelins. Mon frère et sa femme ont été tués par Boko Haram et j’ai recueilli leurs enfants. Quand les personnes d’Action contre la Faim sont venues dans notre communauté avec ce projet de champ école paysan en nous expliquant les techniques d’agroécologie qui sont plus efficaces et qui coûtent moins cher que les produits chimiques, ils ont totalement répondu à mes objectifs. Maintenant je ne suis plus vulnérable et je donne l’exemple ».
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* Suite à une réévaluation des données en provenance de la Chine, le rapport SOFI présente un chiffre moins élevé de personnes touchées par la faim, passant de 821,6 millions de personnes à 640 millions. Ce nouveau calcul confirme néanmoins à l’échelle planétaire une tendance à l’augmentation des chiffres de la faim.
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