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Cameroun agroecologie action contre la faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

À la Une

Climat

L’agroécologie pour lutter contre la Faim et le changement climatique dans le monde

Les conséquences du changement climatique sont de plus en plus visibles et menacent chaque jour un nombre croissant de personnes. Les phénomènes climatiques tels que sécheresses, pluies diluviennes, inondations, tempêtes s’amplifient et accentuent les menaces qui existent déjà sur les populations les plus vulnérables.

Face aux crises qui se succèdent, nous répondons d’abord en urgence en dépistant, traitant et prévenant la malnutrition, en permettant un accès à l’alimentation, à l’eau et aux soins de santé dans nos pays d’intervention. En parallèle, nous proposons des solutions pour une plus grande résilience des populations locales. Par exemple, l’une des solutions que nous promouvons est le développement et le renforcement de l’agroécologie et de l’agriculture paysanne dans nos pays d’intervention.

Pour lutter contre la faim et apporter des réponses aux changements climatiques, Action contre la Faim promeut le développement de l’agroécologie auprès des populations les plus vulnérables de ses zones d’intervention et dans son plaidoyer auprès des Etats, pour que l’agroécologie paysanne soit soutenue par les politiques publiques.

 

 

Définition de l’agroécologie

 

Qu’est-ce que c’est ?

 

L’agroécologie est définie à la fois comme une discipline scientifique, un ensemble de pratiques agricoles et alimentaires et un mouvement social.

Comme discipline scientifique, l’agroécologie est l’application de l’écologie à l’étude, à la conception et à la gestion de systèmes agricoles et alimentaires durables.

Comme ensemble de pratiques agricoles, l’agroécologie valorise les techniques et moyens d’améliorer les systèmes agricoles en imitant les processus biologiques et en utilisant des solutions naturelles, créant ainsi des interactions biologiques et bénéfiques entre les composantes de l’agroécosystème.

Dans sa dimension sociale, l’agroécologie est un levier majeur de développement social et de renforcement de la cohésion sociale (échange entre producteurs, consommateurs et tous les autres acteurs des systèmes alimentaires, résorption des inégalités sociales au sein des communautés, apprentissage mutuel et partage entre producteurs, etc).

En tant qu’approche globale, l’agroécologie implique toutes les sphères de l’organisation sociale : sécurité alimentaire, nutrition et santé, environnement et lutte contre les changements climatiques ainsi que le développement économique et social.

 

Quel est le but ? Quels sont les grands principes de l’agroécologie ? 

 

L’agroécologie base ses fondamentaux sur une approche intégrée et durable de développement agricole qui allie la performance économique de l’agriculture à sa durabilité environnementale et à sa dimension sociale. Elle vise à mobiliser et optimiser les interactions entre les végétaux, les animaux, les humains et l’environnement tout en prenant en compte les aspects sociaux à considérer pour qu’un système agricole et alimentaire soit durable et équitable.

L’agroécologie se base sur les principes suivants¹  :  

 

  •  Le recyclage de la biomasse et la gestion de la fertilité des sols à travers l’optimisation de la matière organique
  • La gestion durable des ressources naturelles (sols, eau, énergie, air, préservation de la biodiversité)
  • La diversification de la production agricole au sein de l’agroécosystème dans l’espace et dans le temps
  • Le renforcement  des interactions biologiques au sein de la production agricole, valorisant ainsi des solutions basées sur la nature
  • La protection des systèmes agricoles et d’élevage à travers le renforcement de la résilience des agroécosystèmes
  • L’optimisation du capital humain et social en termes de production et de partage de connaissance et de capacités d’innovation, d’adaptation des systèmes de production agricole.

 

L’agroécologie nous invite à repenser nos systèmes de production agricole et alimentaires en s’appuyant sur les performances économiques, environnementales et sociales de l’agriculture. Selon la FAO, 10 éléments composent l’agroécologie : synergie, efficience, diversité, co-création et partage de connaissance, recyclage, résilience, valeurs humaines et sociales, gouvernance responsable, économie circulaire et solidaire, culture et tradition alimentaire.

RDC Kasai © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

RCA - FSL - 2022 - Barbara Debout (28) © Barbara Debout pour Action contre la Faim

© Barbara Debout pour Action contre la Faim

AAH_kenya_22_0710 © Peter Caton pour Action contre la Faim

© Peter Caton pour Action contre la Faim

protection sociale © R'Santatr' Andria pour Action contre la Faim

© R'Santatr' Andria pour Action contre la Faim

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comment faire de L’agroécologie ?

 

Polyculture et diversification de la production agricole

 

Une des pratiques agricoles mises en avant par l’agroécologie est l’intégration de l’agriculture et de l’élevage ou polyculture. La polyculture est un ensemble de pratiques respectueuses de la gestion des ressources de production qui favorise un recyclage des ressources naturelles par la création de synergies bénéfiques entre la production végétale et animale, faisant ainsi des extrants du système de production végétale comme intrants pour le système de production animale (par exemple, l’usage des cultures fourragères et des résidus de cultures comme aliment bétail et extrants et résidus de l’élevage comme fertilisants biologiques pour la production végétale).

À cela il faut ajouter des flux économiques de part et d’autre, en particulier pour les petits producteurs: les revenus de la vente des cultures permettant d’acquérir des animaux et la vente d’animaux permettant d’investir dans la production végétale. 

 

 

Les pratiques agroécologiques telles que les associations et rotations des cultures et l’agroforesterie procurent de multiples avantages. Contrairement aux systèmes monoculturaux qui amenuisent la fertilité des sols et engendrent la baisse de la biodiversité, les rotations et les associations culturales procurent plusieurs avantages. Ainsi elles concourent de façon transversale à plusieurs principes de l’agroécologie, en lien notamment avec la fertilité du sol, la capacité de rétention en eau du sol, l’amélioration de la biodiversité, la gestion de la pression phytosanitaire, la lutte contre le changement climatique. De façon globale, elles contribuent aux interactions et synergies biologiques et bénéfiques entre les différentes plantes cultivées, les arbres, le sol, les animaux, et l’environnement.

 

Gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité

 

Un des objectifs fondamentaux de l’agroécologie est d’utiliser de manière raisonnée et optimisée les ressources naturelles : meilleure gestion de la santé du sol, utilisation optimisée de l’eau agricole, meilleure gestion et préservation durable de la biodiversité.

L’agroécologie est un moyen de faire face à la rareté croissante des ressources naturelles contribuant ainsi à la préservation de l’environnement. Aussi, l’agroécologie offre un certain nombre  de services écosystémiques ( protection de l’habitat pour la faune, diversité de la flore, préservation de la diversité génétique et gestion optimisée des ressources hydriques agricoles).

L’agroécologie préserve aussi l’environnement à travers la fertilisation organique des sols, la restauration des terres et la lutte contre la désertification.

Le recyclage au sein de l’exploitation agricole est aussi une idée forte de l’agroécologie car cela permet de réduire les coûts économiques, sociaux et environnementaux de la production agricole.

 

Favoriser les échanges et le développement au niveau local

 

Les valeurs humaines et sociales sont une composante essentielle de l’agroécologie. Protéger et améliorer les moyens de subsistance des populations rurales, assurer l’équité et le bien-être social sont essentiels à des systèmes alimentaires et agricoles durables. L’agroécologie représente ainsi un levier majeur de développement des zones rurales et de renforcement de la cohésion sociale.

Sur le plan économique, les pratiques de l’agroécologie représentent de potentielles opportunités d’emplois pour les zones rurales car l’emploi lié à l’agroécologie permet de diversifier les revenus, juguler l’exode rural et amorcer le développement économique des zones rurales.

L’économie circulaire et solidaire que met en avant l’agroécologie permet de rétablir le lien entre les producteurs et les consommateurs. Les filières courtes d’approvisionnement rendent les consommateurs moins vulnérables aux fluctuations des prix des denrées alimentaires sur le marché par la mise à disposition d’aliments nutritifs de qualité issues de la production locale. Ce qui renforce les systèmes alimentaires locaux.

Par exemple, les fermes agroécologiques recréent du lien social au sein de leur territoire et favorisent même l’amélioration du tissu économique d’une région en favorisant directement ou indirectement l’emploi et la vie des petits commerces de proximité.

 

 

Améliorer l’autonomisation et la résilience des petites exploitations agricoles familiales

 

L’agroécologie permet aux petits producteurs de devenir plus autonomes et auto-suffisants en termes d’intrants agricoles. En effet, l’agroécologie permet le recyclage et l’utilisation maximale des ressources disponibles au champ, plutôt que l’usage d’intrants chimiques externes souvent coûteux. Ce qui de façon ultime renforce le pouvoir d’achat des ménages d’agriculteurs, leur autonomie et leur résilience.

Une meilleure résilience des personnes, des communautés et des écosystèmes est essentielle à des systèmes alimentaires et agricoles durables. L’agroécologie apporte des solutions locales aux enjeux de la sécurité alimentaire, de la nutrition et du changement climatique avec des solutions qui s’adaptent aux contextes locaux et au climat local.

 

Science nouvelle, savoir-faire ancien

 

Les pratiques agroécologiques reposent sur des savoir-faire traditionnels et des bases scientifiques. L’agroécologie est une science des écosystèmes, qui met notamment en valeur les connaissances du terrain, les savoirs paysans.

L’agroécologie, c’est remettre à jour des techniques paysannes efficaces en les combinant à des connaissances scientifiques.

Les innovations agricoles sont davantage susceptibles de résoudre les problèmes locaux lorsqu’elles sont élaborées de manière conjointe dans le cadre de processus participatifs. 

 

Agroécologie et sécurité alimentaire

 

Plusieurs acteurs (agronomes, experts, ONG, producteurs, consommateurs, etc…) s’accordent sur le fait que l’agroécologie peut apporter durablement des réponses à la sécurité alimentaire mondiale.

 

Bio, permaculture ou agroécologie ?

 

L’agriculture biologique est une agriculture qui se caractérise principalement par l’absence d’utilisation d’intrants chimiques dans les exploitations agricoles. C’est un mode d’agriculture qui prône le respect du vivant et des cycles naturels à travers un mode de production respectueux de l’environnement et du bien-être animal. Le mode de production bio respecte un cahier des charges bien précis. L’agriculture biologique est une composante de l’agroécologie. 

En plus de la non utilisation des produits phytosanitaires que prône l’agriculture biologique, l’agroécologie cherche à intégrer d’autres paramètres comme les dimensions économiques, sociales et environnementales de l’exploitation agricole.

La permaculture² est un modèle de production agricole qui préserve la diversité, la stabilité et la résilience des écosystèmes naturels. C’est une intégration harmonieuse des activités humaines et des écosystèmes dans le but de produire de la nourriture, de l’énergie, de construire des logements et de répondre à des besoins matériels et immatériels d’une manière durable. Si  la permaculture est proche de l’agroécologie, elle en diffère par le fait qu’elle est restée relativement isolée de la recherche scientifique (l’agroécologie revêtant elle une discipline scientifique). 

 

Cameroun agroecologie action contre la faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Cameroun

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Cameroun

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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L’agriculture paysanne et familiale, première victime du réchauffement climatique

 

Avec l’intensification des phénomènes climatiques, les populations déjà vulnérables sont plus que jamais exposées à l’insécurité alimentaire. Les conséquences du changement climatique sur la faim sont indéniables : désertifications, inondations des récoltes, pénuries de stock alimentaires, pertes des récoltes, émergence de ravageurs et maladies de culture… forçant des millions de personnes à se déplacer pour survivre. 

Les agriculteurs et les petits producteurs des pays en développement sont les premiers à souffrir des conséquences du changement climatique. Au-delà de la perte de leurs moyens d’existence, les agriculteurs perdent aussi leur capacité à nourrir le reste du monde.

En effet, à l’échelle mondiale, l’agriculture familiale assure 80% de la production alimentaire mondiale³. Grâce à leur production diversifiée, les petits exploitants contribuent largement à la sécurité alimentaire mondiale. Une transition agroécologique s’impose donc afin de leur apporter à la fois des solutions d’adaptation aux changements climatiques que des solutions d’atténuation de ses impacts. 

 

Promouvoir l’agroécologie dans nos pays d’interventions

 

L’agroécologie est ainsi au centre de la stratégie des interventions agricoles. Cette stratégie vise à accroître non seulement la résilience des populations face aux crises alimentaires mais aussi de prévenir la sous-nutrition pendant et au-delà des interventions d’urgence. Cette stratégie se fixe les quatre objectifs stratégiques suivants :

 

  1. Assurer la relance agricole suite à des crises aigües ;
  2. Accroître la résilience des petits producteurs et des systèmes agro-sylvo-pastoraux;
  3. Favoriser l’accès à une consommation alimentaire diversifiée ;
  4. Développer le plaidoyer en faveur de l’agriculture familiale

 

Cette stratégie est rendue opérationnelle par le développement et la mise en œuvre de projets agricoles centrés sur l’agroécologie dans plusieurs pays d’intervention d’Action contre la Faim.

 

Un champ école paysan : exemple d’un projet agroécologique au Cameroun

 

Papa Abdou est le facilitateur dans un champ école paysan au Cameroun. Il fait partie des premiers enthousiastes à avoir voulu tester les techniques d’agroécologie pour ses champs, même celles qui pouvaient rebuter au premier abord comme l’utilisation de l’urine humaine comme fertilisant.

« Le champ école paysan c’est d’abord un partage d’expériences. Chacun vient avec son savoir-faire et nous apprenons ensemble. Les animateurs d’Action contre la Faim nous ont formé sur des techniques que nous ne connaissions pas comme l’agroécologie. Ce sont des pratiques qui ne coûtent pas cher et qui sont efficaces comme faire son compost. Un champ sans engrais chimique et sans insecticides dépasse même en rendement là où on utilise les produits chimiques. Souvent les voisins qui utilisent les techniques chimiques viennent nous voir pour nous demander comment on fait. Nos plantes ont plus poussé que les leurs. Chacun des membres du groupement a son propre champ qu’il cultive selon les techniques apprises sur le champ école paysan. On plante du sorgho, du maïs, de l’arachide ou encore des niébés selon nos choix. »

"Souvent les voisins qui utilisent les techniques chimiques viennent nous voir pour nous demander comment on fait. "
Cameroun agroecologie action contre la faim
Papa Abdou
facilitateur du champ, Cameroun

Chez lui, Papa Abdou nous montre ses produits agroécologiques. Dans une bouteille, un liquide trouble contient un pesticide naturel réalisé en pilant des graines de neem (margousier), du piment et du tabac local. La poudre obtenue est diluée dans de l’eau, elle macère quelques heures avant d’être filtrée. A côté, des bols contiennent du compost pilé qui sera épandu autour des plants pour permettre leur développement. Dans un coin de la cour, Papa Abdou a aligné une soixantaine de bouteilles au dégradé colorimétrique passant du jaune clair au noir tourbeux. Depuis plus de deux mois, il recueille son urine. Riche en azote, dont la concentration sera exacerbée par le processus naturel de fermentation, sa mixture deviendra un fertilisant naturel qui une fois dilué dans de l’eau sera pulvérisé autour des plants.

Cameroun agroecologie action contre la faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Cameroun

Papa Abdou nous montre ses produits agroécologiques. Dans une bouteille, un liquide trouble contient un pesticide naturel réalisé en pilant des graines de neem (margousier), du piment et du tabac local.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Cameroun

Papa Abdou et un salarié d'Action contre la Faim.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Cameroun

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Cameroun

Papa Abdou et un salarié d'Action contre la Faim.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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« C’est grâce à l’agriculture que je peux m’occuper de ma famille. Nous sommes 23; j’ai 18 enfants et petits-enfants, ma femme et trois orphelins. Mon frère et sa femme ont été tués par Boko Haram et j’ai recueilli leurs enfants. Quand les personnes d’Action contre la Faim sont venues dans notre communauté avec ce projet de champ école paysan en nous expliquant les techniques d’agroécologie qui sont plus efficaces et qui coûtent moins cher que les produits chimiques, ils ont totalement répondu à mes objectifs. Maintenant je ne suis plus vulnérable et je donne l’exemple ».

 

Des formations à l’agroécologie au Pakistan

 

Au Pakistan, nos équipes interviennent dans une dizaine de districts, apportant un soutien à la production de cultures adaptées au climat, production maraichère , production animale (comprenant l’élevage de chèvres et de volailles) et des activités de pisciculture au niveau communautaire. Action contre la Faim a travaillé avec les petits agriculteurs, en introduisant des méthodes de vulgarisation telles que l’établissement de parcelles de démonstration et des sessions de formation pour accélérer  le partage de connaissances et encourager le changement de comportements des agriculteurs et agricultrices vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement. 

 

 

Renforcer la résilience des populations face à la crise climatique à Madagascar

 

À Madagascar, la dépendance des populations du Grand Sud à l’agriculture pluviale et à l’élevage extensif les rend fortement tributaires des variabilités climatiques. Pour faire face à ces nouveaux défis, notre action vise à informer les communautés sur le changement climatique, promouvoir l’agroécologie pour renforcer la résilience de l’agriculture, et améliorer la gestion des ressources naturelles.

Nos équipes mettent en œuvre une approche intégrée « nutrition-sécurité alimentaire » et un accompagnement de proximité auprès des communautés villageoises, pour l’aménagement et la gestion des terroirs. Cette intervention aide plus de 4 000 ménages à mettre en place des cultures maraichères et des petits élevages. L’objectif est d’améliorer la disponibilité alimentaire grâce au soutien d’une production agricole durable (formations, agroécologie, coopératives…).

 

 

L’agroécologie au cœur de la lutte contre la faim dans le monde

 

Les exemples sont nombreux

Au Cambodge et en Ouganda , nous avons accompagné les populations dans la création de potagers et de jardins maraichers. Ces actions permettent une meilleure autonomisation des populations. Elles peuvent parfois apporter un revenu supplémentaire et sont une source de diversification alimentaire.

En Ethiopie , nous avons aidé au développement d’une activité en hydroponie pour aider les agriculteurs locaux à faire face à la sécheresse et à l’assèchement des terres. Cette technique, permet de cultiver hors sol de la nourriture pour le bétail mais aussi pour les populations locales.

En République centrafricaine, nous soutenons le développement d’une apiculture responsable. L’apiculture de l’Ouham a démarré un processus de modernisation pour passer d’une récolte qui détruit les ruches traditionnelles et tuent les abeilles à une apiculture basée sur des ruches modernes et des techniques de récolte permettant d’endormir les abeilles avec des enfumoirs pour récolter le miel, sans les tuer.

L’agroécologie paysanne a de multiples facettes : agronomique, économique, sociale, et politique. Elle offre des solutions pour une grande partie des défis auxquels sont confrontés nos systèmes alimentaires (inégalités, crise climatique, nutrition et santé…) et est porteuse d’alternatives face aux systèmes alimentaires industriels dominants. Partout dans le monde, nous promouvons l’agroécologie pour contribuer à la limitation des effets de la crise climatique, mais aussi pour rendre les populations que nous soutenons plus résiliente face à ces effets et ainsi assurer leur sécurité alimentaire sur le long terme.

L’agriculture industrielle pointée du doigt

 

Actuellement, l’agriculture mondiale est à la « croisée de chemins » de deux modèles agricoles, et les systèmes agricoles appartiennent soit à l’un, soit à l’autre modèle, ou sont entre les deux, mixant les techniques et les approches. D’un côté, il y a le modèle de l’agriculture industrielle. Ce modèle est généralement caractérisé par un recours massif aux intrants de synthèse (engrais, pesticides, herbicides), et aux investissements privés, une forte spécialisation basée sur la monoculture, de longues chaînes de production mondialisée avec une mise en concurrence de marchés hautement compétitifs. Les tenants de ce modèle soutiennent que c’est le meilleur modèle pour résoudre le problème de l’insécurité alimentaire et de la sous-nutrition dans le monde. Quoique le plus dominant, ce modèle est de plus en plus remis en question et pointé du doigt par plusieurs publications qui attirent l’attention de la communauté internationale sur ses conséquences sanitaires, sociales et environnementales indirectes et ses impacts négatifs sur la sécurité alimentaire et la nutrition au niveau mondial.

L’agriculture industrielle et la consommation grandissante de viande sont directement mises en cause dans les derniers rapports du GIEC. Les pratiques agricoles industrielles, l’utilisation de pesticides et d’intrants chimiques ou encore les monocultures participent à l’augmentation de gaz à effet de serre ainsi qu’à l’appauvrissement et la dégradation des sols. Ces derniers sont considérés comme un vaste puits de carbone permettant de stocker le CO2 de l’atmosphère. Cette dégradation des terres réduit leur capacité de stockage amplifiant ainsi le changement climatique.

L’agriculture industrielle est basée sur une production en monoculture, caractérisée par l’utilisation massive d’intrants chimiques (engrais, pesticides, herbicides), de longues chaînes de production mondialisée avec une forte concentration des pouvoirs par quelques  acteurs au détriment de la majorité des petits producteur.ice.s.  Ces systèmes agricoles aggravent la crise climatique puisqu’ils sont très émetteurs de gaz à effet de serre. Selon la FAO, pris ensemble, l’agriculture et l’élevage industrielle comptent pour  1/5 des émissions totales de gaz à effet de serre, provenant principalement de la conversion des forêts en terres agricoles ainsi que de la production animale et végétale.

Face aux conséquences de l’agriculture industrielle, la communauté internationale demande de plus en plus une transition vers des modèles agricoles et alimentaires durables. Le modèle de développement agricole durable le plus à même de répondre à cette attente est l’agroécologie. En effet, le modèle agroécologique s’érige contre le modèle de l’agriculture conventionnelle et propose un développement agricole durable qui privilégie une approche de développement agricole axée sur la mise en valeur des ressources naturelles (sol, eau, biodiversité) et une gestion durable de ces ressources, en se basant sur les connaissances paysannes existantes et en valorisant au mieux les capacités locales. Ce modèle est particulièrement pertinent pour la majorité des petits agriculteurs, en particulier dans les régions où la sécurité alimentaire des ménages dépend principalement de leurs propres productions.

Action contre la Faim s’est ainsi engagée à soutenir et promouvoir l’agroécologie dans ses zones d’intervention.

Pour nous, il est plus que nécessaire de transformer nos systèmes alimentaires afin de les rendre plus durables, plus justes et à même de nourrir sainement l’ensemble de la population mondiale. L’agroécologie paysanne doit être mise au cœur de cette transformation agricole et reconnue comme un modèle de développement agricole louable et durable.

Tout en faisant la promotion de l’agroécologie, Action contre la Faim  reconnait néanmoins que l’adoption du modèle de production agroécologique doit être accompagné par des mesures de soutien de façon à minimiser la vulnérabilité des petits agriculteurs pendant la phase de transition. Ainsi Action contre la Faim offrira le soutien nécessaire pour un changement efficace par la mise en place de partenariats avec des acteurs locaux et/ou internationaux travaillant sur l’agroécologie. Aussi, pour que l’agroécologie ait l’espace nécessaire pour son développement, Action contre la Faim appelle à sa promotion par un plaidoyer basé sur des évidences et argumentaires qui mettent en valeur ses atouts et ses potentiels. Cet effort de plaidoyer vise à influencer les décideurs de politiques publiques et les bailleurs pour que l’agriculture familiale et l’agroécologie soient remises au cœur des stratégies et politiques nationales de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

 

 

La France doit se mobiliser et FAVORISER (RÉELLEMENT) L’AGROÉCOLOGIE pour accélérer la transition

 

Depuis 10 ans, la France est l’un des rares pays à se présenter comme champion de l’agroécologie et du climat. Avec le ‘succès’ de la COP21 à Paris en 2016 et le « Make Our Planet Great Again » utilisé par le président Emmanuel Macron en 2017 suite à la décision des Etats-Unis de Donald Trump de sortir des accords de Paris sur le climat, la France se présente comme un pays leader sur les questions climatiques.

Si la France est « championne de l’agroécologie » sur le papier, en pratique, les financements français révèlent une autre réalité. Seuls 13,3% des soutiens financiers français à l’international étudiés dans le rapport bénéficient à une réelle transition agroécologique et seulement 4,7 % des soutiens financiers évoquent la question climatique.

Pire, en 2018 la France a consacré près de 3 fois plus de financement en faveur de l’agro-industrie, un modèle d’agriculture fortement mécanisée et intensive, qui se base sur une utilisation massive d’intrants chimiques.

Dans le rapport « Une Pincée d’agroécologie pour une louche d’agro–industrie » d’Action contre la Faim, CCFD et Oxfam pointent l’hypocrisie de la France et l’incohérence de sa politique agricole et climatique internationale.

L’agroécologie constitue une réponse complète aux défis de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la crise climatique. Elle valorise une production locale, respectueuse de l’environnement avec une transformation des produits minimisée et la prise en compte des savoir-faire paysans. L’agroécologie contribue également à l’atténuation du changement climatique car elle permet de stocker du carbone dans les sols, tout en maintenant la biodiversité.

La France doit soutenir l’agroécologie, notamment via des soutiens financiers . Si de nombreux projets existent au niveau local, ils doivent être étendus au niveau national et international. Pour cela, l’agroécologie a besoin d’aide et de décision politique pour accélérer la transition agroécologique des systèmes alimentaires.

Action contre la Faim lutte contre toutes les causes et conséquences de la faim. Soutenez-nous !

 

 

 


¹Berton, S., Billaz, R., Burger, P., Lebreton, A., 2013. Agroécologie, une transition vers des modes de vie et de développement viables. Paroles d’acteurs  

¹Altieri, M.A., 2012. It is possible to feed the world by scaling up agroecology”.  

²Mollison B, Holmgren D (1978) Permaculture one: a perennial agricultural system for human settlements. Tagari, Tyalgum

³L’ONU lance la Décennie d’action pour l’agriculture familiale qui produit 80% de la nourriture mondiale | ONU Info (un.org)

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