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À la Une
La crise climatique que le monde traverse ces dernières décennies s’accentue. Les pays du sud sont les plus durement touchés par le réchauffement climatique qui menace chaque jour un nombre croissant de personnes. Sécheresse, inondation, tempête, ces phénomènes climatiques s’amplifient et sont une des causes de la faim dans le monde.
Destruction des ressources alimentaires, non accès à l’eau, déplacement de populations, les conséquences de ces phénomènes climatiques frappent de plein fouet des populations le plus souvent déjà vulnérables. Selon la banque mondiale dans un rapport de 2018, 143 millions de personnes vont devoir quitter leur région à cause du climat d’ici 2050.
Le modèle d’agriculture industrielle et intensive, largement utilisée dans les pays du nord est l’un des maux de la planète. Ce type d’agriculture et la consommation excessive de viande sont mis en cause dans le rapport 2019 du GIEC – rapport annuel mondial qui réunit 2500 experts et scientifiques sur la thématique du changement climatique. Selon le rapport, les pratiques agricoles industrielles, l’agriculture intensive, l’utilisation de pesticides ou encore les monocultures participent à l’augmentation du gaz à effet de serre ainsi qu’à l’appauvrissement et la dégradation des sols pourtant considérés comme un vaste puits de stockage de carbone permettant de capter et retenir le CO2 de l’atmosphère.
Les experts du GIEC préconisent dans leur rapport « une agriculture diversifiée, territoriale et à taille humaine ». Les solutions existent déjà et sont toutes indiquées : un retour à l’agriculture paysanne, locale et respectueuse de l’environnement.
Les petits producteurs et agriculteurs sont les premiers à souffrir des changements climatiques. Cette agriculture familiale fournit pourtant 80% de la nourriture mondiale selon la FAO. Le réchauffement climatique est donc une menace directe sur la sécurité alimentaire de millions de personnes.
Selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’agriculture durable doit « favoriser des écosystèmes sains et une gestion durable de la terre, de l’eau et des ressources naturelles, tout en garantissant une sécurité alimentaire mondiale. »
L’agriculture doit répondre à la fois aux besoins des générations présentes mais aussi aux générations futures tout en garantissant une rentabilité, une santé environnementale (protection de l’environnement, qualité des sols) et une équité sociale et économique.
L’agriculture durable est un recours aux principes de l’agriculture paysanne et ancestrale, qui préservait ses ressources, valorisait ses déchets et protégeait ses semences et ses espèces.
Notre objectif est l’éradication de la faim en luttant contre toutes les causes et les conséquences de la faim dans le monde.
Des solutions existent pour une agriculture plus durable, avec des cultures sans pesticide, plus respectueuses des sols, plus économes en eau, plus respectueuses de l’environnement. Action contre la Faim met en place des programmes de sécurité alimentaire pour renforcer durablement la résilience et l’autonomie des populations tout en respectant certains principes de l’agroécologie.
Lutter contre la Faim, c’est aussi lutter contre le réchauffement climatique et toutes les causes de la Faim. Au Cameroun, nous avons mis en place des programmes pour renforcer la sécurité alimentaire des populations. Nous avons mis en place des champs écoles paysans, un espace de partage de connaissance et d’apprentissage. Ces écoles sont un espace de transmission, de partage de connaissances mais aussi d’apprentissage sur les techniques d’agriculture résilientes et durables comme par exemple, des techniques de semis en ligne, ou des techniques plus économes en eau afin de préserver cette ressource.
Dans la région de l’Est Cameroun, avec le programme I Yéké Oko, Action contre la Faim soutient des agriculteurs et agricultrices camerounais et réfugiés centrafricains. Le projet couvre 4 communes (Batouri, Kété, Kentzou, et Ouli), et 20 villages dont 5 villages par commune, et se focalise sur la cohésion sociale (gestion des ressources naturelles et la gestion des conflits agropastoraux) et la cohésion économique (appui à la relance agricole et mise en place des activités génératrices de revenus).
A ce jour, Action contre la Faim a mis en place :
Dans le Nord du Cameroun, nous avons mis en place le programme de Redressement Economique et Social Inclusif et de Lutte contre l’Insécurité Alimentaire et Nutritionnelle des Territoires (RESILIANT).
Implanté notamment dans le village de Moundouvaya à l’Extrême Nord, il a pour objectif de renforcer la résilience des populations vulnérables à l’insécurité nutritionnelle à travers la création d’un champ école paysan où sont testées les techniques d’agroécologie comme l’utilisation de l’urine humaine comme pesticide et fertilisant.
Au Pakistan, dans le gouvernement du Sindh, nous mettons en œuvre des programmes nutritionnels dans les zones rurales où les besoins sont les plus importants. Dans cette région, les problématiques d’accès à l’eau et la salinité des sols (due au réchauffement climatique) réduisent les rendements agricoles et la disponibilité des aliments, ce qui a une incidence directe sur la nutrition des populations. Des solutions existent et ces problèmes peuvent être surmontés par l’adaptation et l’amélioration des techniques agricoles.
Nos équipes interviennent dans une dizaine de districts à travers la production de cultures adaptées au climat, des potagers, la gestion du bétail, (comprenant l’élevage de chèvres et de volailles) et des activités de pisciculture au niveau communautaire. Action contre la Faim a travaillé avec les petits agriculteurs, en introduisant des méthodes de vulgarisation telles que l’établissement de parcelles de démonstration et des sessions de formation pour accroître les partages de connaissances et encourager le changement de comportements des agriculteurs vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
En parallèle, nous avons aidé à développer des aquacultures communautaires. Le poisson frais et de bonne qualité n’est pas abordable pour de nombreuses communautés pauvres vivant dans des villages éloignés des grandes villes. Les modèles d’élevage, mis en œuvre dans les zones rurales, fournissent aux agriculteurs et à leurs familles des régimes protéiques de haute qualité à des prix raisonnables. Cela participe à favoriser la diversification alimentaire.
Enfin, nous avons distribué du bétail (des chèvres et des volailles) à certaines familles ce qui leur permet de disposer de ressources alimentaires durables grâce à la production de lait de chèvre, plus digeste que celui des vaches, ou la production d’œuf frais.
Dans le reste du monde, dans nos pays d’intervention nous mettons en place des programmes pour améliorer la résilience des populations, adapter les pratiques agricoles aux changements climatiques ou encore pour lutter contre la désertification.
Au Cambodge , en Ouganda ou en Ethiopie, nous avons par exemple accompagné les populations dans la création de potager et de jardins. Ces actions permettent une meilleure autonomisation des populations, peuvent parfois apporter un revenu supplémentaire et sont une source de diversification alimentaire.
En Ethiopie toujours, nous avons aidé au développement d’une activité en hydroponie pour aider les agriculteurs locaux à faire face à la sécheresse et à l’assèchement des terres. Cette technique, permet de cultiver hors sol de la nourriture pour le bétail mais aussi pour les populations locales. Au Nigéria, nous avons lancé une activité « Un Homme, un arbre » pour lutter contre la désertification dans la région de Yobe qui impacte fortement les agriculteurs.
Lutter contre la Faim, c’est aussi lutter contre le réchauffement climatique.
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