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Poni George, 39 ans, a fui le Soudan du Sud en direction de l’Ouganda il y a plusieurs années. À son arrivée, elle n’avait pas les moyens de subvenir aux besoins de ses enfants dans son nouveau pays. Avant 2018, elle dépendait entièrement des distributions d’aide alimentaire, et ce qu’elle recevait n’était jamais suffisant pour sa grande famille.
« J’ai toujours voulu planter quelques légumes pour compléter le régime alimentaire de ma famille, mais je ne pouvais pas me permettre d’acheter des graines. Je ne pouvais cultiver que du maïs parce que mes voisins m’en procuraient les graines », raconte-t-elle. En plus des graines, Poni avait besoin d’outils, de fournitures et de formation sur les techniques de culture.
L’année dernière, Poni s’est portée volontaire pour faire partie des agents MUOT d’Action contre la Faim. Elle a appris à planter dans des potagers à plusieurs étages, dans des boîtes de conserve et sur des crêtes. Elle a appris à transplanter et à fabriquer des engrais organiques et du fumier, entre autres compétences agricoles. Ses cultures sont variées : sukuma wiki, aubergines, oignons, choux, fruits de la passion et asimines, dont elle et sa famille peuvent profiter pleinement.
« Ma vie a beaucoup changé. Je suis plus heureuse maintenant que mes enfants peuvent manger des fruits », déclare Poni. « Je n’ai plus besoin d’acheter d’oignons, d’aubergines et de sukuma. »
"Je peux économiser de l’argent pour d’autres dépenses ménagères et pour éduquer mes enfants."
« Mes enfants sont en bonne santé et ne tombent plus malades aussi souvent qu’avant. »
En tant que volontaire, Poni partage ce qu’elle a appris avec ses voisines. Elle leur apprend à planter et les aide à faire pousser leurs cultures.
« J’ai découvert que le comportement des personnes vulnérables peut être modifié grâce au MUOT. C’est très simple : même les personnes âgées peuvent y arriver », explique-t-elle. « Mes voisines sont intéressées. L’une d’entre elles vient de commencer à planter des graines d’asimines. J’espère qu’elles pousseront aussi bien que les miennes. »
Rebecca Buol Makech, 52 ans, a fui le Soudan du Sud en 2014 avec sa famille. Peu de temps après s’être installés à Kiranydongo, son mari est décédé, et Rebecca a dû s’occuper seule de leurs 11 enfants.
Rebecca n’avait jamais eu de travail et dépendait entièrement du soutien des organisations humanitaires. Avec le COVID-19, le soutien a été réduit en raison des restrictions de mouvement, des approvisionnements limités et des problèmes de financement.
« J’ai dû trouver d’autres façons de nourrir mes enfants », explique Rebecca. Elle a commencé par acquérir des compétences en suivant le programme de formation à l’agriculture d’Action contre la Faim. Elle a pu cultiver des sukuma wiki, des fruits de la passion, des papayes, des oignons et des patates douces.
« Je suis reconnaissante envers Action contre la Faim pour les graines distribuées. Comme vous pouvez le voir, j’en ai planté beaucoup », déclare-t-elle en nous montrant ses potagers. « Les arbres fruitiers que nous avons plantés l’année dernière sont tous mûrs et mes enfants en raffolent. »
Rebecca a partagé ses connaissances avec ses voisines et en a aidé beaucoup à planter leurs propres potagers.
Laker Lucy est arrivée à Kiryandongo en 2014 et a appris à cultiver des champignons l’année dernière. Son entreprise a rencontré un franc succès et a inspiré plusieurs de ses voisines.
Lorsque le COVID-19 a frappé en Ouganda, le confinement a affecté la culture de ses champignons. Elle ne pouvait plus accéder aux matières premières, en particulier au blanc de champignon, qui est nécessaire à la production. Lucy ne gagnait plus assez d’argent et a dû trouver d’autres moyens de nourrir sa grande famille, car à la fois ses enfants et ses petits-enfants dépendaient d’elle.
« Depuis la fermeture des écoles, tous les enfants sont à la maison et ils mangent beaucoup », explique Lucy. « Avec une si grande famille, je devais absolument diversifier mon activité pour pouvoir tous les nourrir. »
« En utilisant mes économies, j’ai acheté quelques graines de légumes et, avec l’aide du personnel d’Action contre la Faim, nous avons mis en place des pépinières d’oignons et de sukuma wiki. Et nous avons déjà commencé à en manger », explique-t-elle.
« Mes légumes se portent très bien. Avec mes enfants, nous avons mis en place plus de pépinières », explique Lucy. « J’espère pouvoir vendre le surplus de ma récolte et investir davantage dans la production de champignons. »
Lucy a pour objectif de développer son entreprise de champignons dès qu’elle pourra de nouveau accéder aux produits dont elle a besoin. En attendant, elle continue de produire à petite échelle pour maintenir sa clientèle.
Lorsque le confinement de l’Ouganda a commencé il y a quelques mois, Lamwo Agnes a perdu son unique source de revenus.
« Je préparerais et je vendais des goûters dans les écoles, mais maintenant que les écoles sont fermées, je ne gagne plus d’argent », explique Agnes, dont la frustration est évidente. « La nourriture que nous recevons n’est pas suffisante. »
Agnes dépend des rations alimentaires et des récoltes qu’elle cultive à la maison pour nourrir ses six enfants et ses quatre nièces et neveux. Elle consacre la plus grande partie de son temps à l’agriculture pour s’assurer de produire assez de nourriture pour sa famille.
« J’ai reçu des graines de la part d’Action contre la Faim et je les ai plantées. Nous avons commencé à récolter des légumes, en particulier des sukuma wiki, que les enfants adorent. L’année dernière, j’ai aussi planté des asiminiers. Nous en mangeons les fruits aujourd’hui. » Son visage s’illumine alors qu’elle se dirige vers son potager.
Lors de ses formations, Agnes a non seulement appris à faire pousser ses propres cultures, mais aussi à les faire durer. L’année dernière, ses récoltes ont été abondantes : elle n’a pas eu à acheter d’oignons au marché une seule fois, et elle en a encore en réserve.
« Le prix des oignons a grimpé en flèche, donc je suis ravie d’avoir été formée à la manutention après récolte. J’ai réussi à en stocker beaucoup pour ma famille. Parfois, même mes voisins m’en empruntent. J’ai déjà transplanté d’autres oignons et tomates dans mon potager et j’aide aussi mes voisins », explique-t-elle fièrement.
« Comme je n’ai plus aucune autre source de revenus, je me concentre sur l’agriculture », déclare Agnes. Elle loue un terrain à sa communauté d’accueil et y cultive des patates douces, des haricots, des tomates, des oignons, des choux, des petits pois et du maïs à côté de ses asiminiers. « Je suis très reconnaissante envers Action contre la Faim pour les connaissances, les graines et les autres types de soutien fournis. »
Un grand merci à notre équipe de Kiryandongo, qui a écrit et édité ces histoires : Nakimuli Jeanie, responsable adjointe du programme ; Akwang Winfred, agronomiste ; et Adyek Kevin, superviseur de terrain.
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