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À la Une
Madagascar compte parmi les pays d’Afrique les plus exposés aux effets du dérèglement climatique, tels que les cyclones, les inondations et les sécheresses. Des évènements devenus plus fréquents et intenses ces dernières années.
A l’heure actuelle, une sécheresse exceptionnelle frappe la région du Grand Sud. Dans certaines zones, les pluies sont quasiment inexistantes depuis plus de deux ans. L’érosion, renforcée par la déforestation et la culture sur brulis, crée des tempêtes de sable lors des forts épisodes d’alizés. En ce moment le phénomène est particulièrement important et les vents engloutissent les zones de cultures. Une situation qui crée une grave crise alimentaire dans un pays où 63 % de la population sont des agriculteurs qui pratiquent une agriculture de subsistance.
« Quand j’habitais encore dans le nord de Madagascar, j’avais eu des échos sur les dégâts climatiques. Une fois sur place, j’ai constaté de mes yeux ces terres dénudées, sans forêts. J’ai vu des situations où il fallait attendre un an avant de voir la pluie. Quand je suis arrivé ici en 2012 il y avait encore de la pluie, mais depuis 2017 elle se fait rare. » témoigne Michel Pierre – Responsable technique en Nutrition, Santé et WASH d’Action Intercoopération Madagascar, partenaire d’Action contre la Faim.
La dépendance des populations du Grand Sud à l’agriculture pluviale et à l’élevage extensif les rend fortement tributaires des variabilités climatiques. Pour faire face à ces nouveaux défis, notre action vise à informer les communautés sur le changement climatique, promouvoir l’agroécologie pour renforcer la résilience de l’agriculture, et améliorer la gestion des ressources naturelles.
Nos équipes mettent en œuvre une approche intégrée « nutrition-sécurité alimentaire » et un accompagnement de proximité auprès des communautés villageoises, pour l’aménagement et la gestion des terroirs. Cette intervention aide plus de 4 000 ménages à mettre en place des cultures maraichères et des petits élevages. L’objectif est d’améliorer la disponibilité alimentaire grâce au soutien d’une production agricole durable (formations, agroécologie, coopératives…).
"Ces gens ont déjà cultivé avant mais notre but est d’améliorer leurs techniques, comme l’orientation de la parcelle par exemple."
« Les techniques d’avant sont toujours utilisées, nous leur avons appris à les améliorer. » explique Eric Randrianoro – Technicien Maison Des Paysans, partenaire d’Action contre la Faim à Tuléar.
Nous leur partageons des techniques naturelles de prévention et de traitement contre les insectes et les maladies des plantes. Nous les incitons à utiliser les matières qui existent déjà autour d’eux. Par exemple, nous donnons une formation sur la fabrication du compost, un savoir-faire qui reste méconnu dans la région car il n’est pas courant d’utiliser la bouse de vache comme engrais. Enfin, nous les aidons à produire eux-mêmes les semences, pour qu’ils puissent poursuivre ce travail dans les années à venir et surtout ne plus dépenser leurs économies pour en acheter. Tous ces nouveaux savoirs favorisent un meilleur rendement pour les récoltes, qu’ils peuvent à la fois vendre et consommer.
« Le projet a changé ma vie, car maintenant je peux vendre les produits et ainsi acheter du riz pour mes enfants. Notre récolte nous aide à être en bonne santé. » raconte Alfred Efahaken – Agriculteur, bénéficiaire du projet AFAFI* à Ambovombe
En plus des formations, les équipes d’Action contre la Faim ont également fournit du matériel et introduit de nouvelles variétés de fruits et légumes afin de proposer une alimentation plus diversifiée.
« Nous avions déjà pratiqué la culture maraichère mais nous utilisions du matériel archaïque. Ici, on nous a donné des nouveaux outils tels que les arrosoirs, les bêches, les seaux, les râteaux, etc. Nous avons aussi eu des semences de courgettes, carottes, aubergines, tomates, choux chinois. C’est très varié. » remercie Samoline Razafimamisoa – Agricultrice, bénéficiaire du projet Confluences** à Tuléar
Notre action vise à promouvoir une production agricole compétitive et durable pour assurer la sécurité alimentaire et conquérir les marchés. Le but est de contribuer à la réduction de la pauvreté des populations rurales. En effet, les problèmes liés aux bouleversements climatiques viennent s’ajouter à une situation de précarité préexistante.
Pour compléter les activités de maraichages, Action contre la Faim met en place avec ses partenaires nationaux, AIM, ASOS et la Maison des Paysans, des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit. Dans chaque village, ces associations ciblent en premier lieu les mères avec des enfants de moins de 5 ans à charge, et offre une formation de gestion financière.
« Grâce à la formation, si on compare aux années précédentes, on constate un changement. Le système d’épargne nous permet d’emprunter en cas de nécessité. Cela permet aussi à l’Association d’avoir un fond pour démarrer des activités comme la vente, afin d’avoir une source de revenus. Avant cela était impossible. » analyse Natoziny – bénéficiaire du projet AFAFI* et Présidente d’une Association Villageoise d’Epargne et de Crédit.
Dans la région, les principales sources de revenus concernent la vente. Grâce au programme de maraichage, une partie des récoltes peut être vendu. D’autres activités courantes remplissent également les marchés, comme les poissons achetés en dehors du village ou l’artisanat des petits producteurs de « vondro » (roseaux). L’argent des ventes sert à augmenter le niveau de revenu et à payer la cotisation hebdomadaire au sein de l’Association d’Epargne et de Crédit.
En effet, le groupement fonctionne sur la base d’une épargne issue des droits d’adhésion déposés chaque semaine par les membres. À chaque fin du mois, la somme de ces droits d’adhésion est accessible à crédit, remboursable sur trois mois avec intérêts. Un crédit accessible non pas pour du loisir, mais pour avoir un fond disponible en cas d’urgence, ou pour investir et ainsi améliorer sa source de revenus.
« J’ai vraiment remarqué des changements maintenant qu’ils ont cette source de revenus. Surtout concernant la santé des enfants, ils peuvent maintenant les emmener à l’hôpital. Dès qu’ils remarquent que l’enfant ne va pas bien, ils peuvent utiliser l’argent épargné pour l’emmener dans un Centre de Santé de Base » – explique Claudia Rasoarimalala – Technicienne sur le projet Confluences** pour ASOS, partenaire d’Action contre la Faim à Tuléar
Le Sud de Madagascar fait face à de nombreux défis, tant environnementaux que sociétaux, qui conduisent cette région à avoir le taux de pauvreté le plus élevé du pays. En complément des interventions humanitaires de réponse à l’urgence, il est donc primordial de développer des programmes avec une vision sur le long terme, qui intègrent les particularités de ce contexte.
*Projet AFAFI, financé par l’Union Européenne
**Projet Confluences, financé par l’Agence Française de Développement
Madagascar
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