Faire un don

Votre navigateur internet n'est pas à jour.

Si vous souhaitez visionnez correctement le site d'Action contre la Faim, mettez à jour votre navigateur.
Trouvez la liste des dernières versions des navigateurs pris en charge ci-dessous.

Plumpy nut enfant © Olivia Acland pour Action contre la Faim

À la Une

5 Recommandations contre la Faim et la Malnutrition

Le Groupe Développement du G20 se retrouve aujourd’hui à Cape Town pour une session de travail sur le plan d’action du G20. Dans un contexte de flambée des prix alimentaires, il faut que le G20 appelle au déblocage urgent des fonds promis afin d’éviter que davantage de personnes ne soient touchées par la faim et la malnutrition.

Téléchargez le rapport : « Tackling the high food price challenge. Five recommendations from the UK Hunger Alliance to G20 members »

 

Incroyable flambée des prix alimentaires

 

En février 2011, les prix atteignaient des niveaux records. Bien que l’index des prix des Nations Unies ait connu un léger déclin depuis ce pic, il demeure néanmoins de 37 % supérieur à celui de mai 2010. Derrière ces chiffres, ce sont des millions de familles qui luttent quotidiennement pour se nourrir.

Mais les milliards de dollars promis en 2009 pour enrayer la faim n’ont pas été débloqués. Le G20 Agricole réuni la semaine passée n’a pas abouti à la mise en œuvre de mesures concrètes, en particulier pour les populations les plus vulnérables: les petits agriculteurs, les femmes et les enfants.

Le coût des produits quotidiens de base a atteint des nouveaux records pour la deuxième fois en quatre ans et a augmenté de 16 % part rapport à la hausse des prix alimentaires de 2007/2008.

*Le prix du blé a augmenté de 85 % par rapport à mai 2010.

* Le prix du maïs a augmenté de 90 % par rapport à mai 2010, atteignant un nouveau record en Avril 2011.

*Fin 2010, les prix alimentaires locaux dans 58 pays étaient en moyenne de 55 % supérieurs aux prix de mai 2007. [i]

 

Des conséquences en chaîne pour les plus vulnérables

 

Pour faire face, dans des pays tels que la Somalie, l’Ethiopie, l’Ouganda et le Kenya, les familles les plus démunies doivent prendre des mesures drastiques en diminuant leur quantité de nourriture ou en achetant des denrées moins chères et de qualité moindre. Certaines familles sont obligées de faire des économies sur leurs dépenses de santé, notamment pour l’achat de médicaments pourtant essentiels, ou bien de vendre leurs terres ou leur bétail pour survivre. Dans des pays particulièrement affectés comme la Somalie, l’Ethiopie, le Kenya ou le Vietnam, des enfants sont retirés de l’école afin d’économiser les frais de scolarité et de disposer de main d’oeuvre supplémentaire pouvant rapporter des revenus supplémentaires à la famille.

« Nous voyons des familles en détresse contraintes de faire des choix qui peuvent mettre en danger leur santé. En 2008, la hausse des prix alimentaires avait poussé 105 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté, déclare Natalie Duck, Directrice politique et Plaidoyer de Concern Worlwilde. En Asie, une augmentation des prix alimentaires domestiques de 10 % suffirait à pousser 64 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté cette année. »

« Il faut s’attendre, dans un avenir proche, à ce que les prix restent volatiles et à un niveau élevé. Ce sont les plus pauvres qui sont les plus durement touchés », rappelle François Danel, directeur général d’ACF France, « si le G20 n’agit pas rapidement, davantage d’enfants connaîtront la faim et la malnutrition alors que le fléau tue déjà 5 millions d’enfants chaque année. »

 

Comment faire pour lutter contre la faim dans le monde ?

Cinq propositions pour l’avenir

Hunger Alliance fait cinq recommandations pour le groupe de travail du G20 sur le Développement[1]:

  1. Débloquer et allouer les sommes promises et concentrer les investissements sur les pays les plus vulnérables.
  2. Mettre rapidement en place des mesures pour venir en aide aux enfants et aux familles menacées de malnutrition : transferts d’argent, distributions de compléments alimentaires et promotion de l’allaitement maternel.
  3. Fournir un soutien aux petits producteurs et personnes marginalisées sur le long terme pour les aider à faire face aux chocs et améliorer leur productivité et leur accès aux marchés.
  4. Investir dans les programmes agricoles conçus pour combattre la malnutrition.
  5. Travailler dans le cadre du système des Nations Unies pour que l’aide puisse être ciblée plus efficacement.

En 2009, le G8 et d’autres partenaires ont promis de verser 22 milliards de dollars sur trois ans dans le cadre de l’initiative de la sécurité alimentaire de l’Aquila, destinée à encourager un développement agricole durable et une nutrition adéquate. Néanmoins, seuls 22 % de cette somme ont été dépensés ou engagés jusqu’à présent. Le Programme mondial pour l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire du G20 (GAFSP) dont l’objet est notamment d’attribuer les fonds promis, n’a reçu que 405 millions de dollars sur les 925 millions annoncés par les donateurs. [ii]

Selon les estimations, le pic atteint en 2008 pourrait avoir eu comme conséquence l’augmentation de 7 % de la malnutrition dans le monde. [iii] En 2009, la FAO a estimé que l’augmentation des prix en 2007-2008 avait pour la première fois fait passer le nombre de personnes souffrant de la faim au-dessus de la barre du milliard d’habitants à travers le monde. [iv]

La Banque Asiatique de développement prévient qu’une augmentation de 10 % des prix domestiques pousserait 64 millions de personnes dans la pauvreté dans la région. [v]Les enquêtes montrent que les enfants font partie des catégories de population les plus touchées par la crise des prix de 2008. Des enquêtes menées au Bangladesh, au Cambodge, en Mauritanie ont fait état d’augmentations de 50 % de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans. [vi]

 

Pourquoi lutter contre la faim dans le monde ?

 

Aujourd’hui 690 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Selon les projections des Nations Unies, 2 milliards de personnes supplémentaires souffriront de la faim en 2050.

Lutter contre la Faim c’est aussi lutter pour la paix

Dans les pays en conflits, les populations sont plus vulnérables face à la malnutrition. L’accès à une alimentation riche et variée mais également aux soins et aux services de base est plus complexe lorsque le pays est déchiré par des conflits. En temps de conflits, les populations sont souvent obligées de fuir et abandonnent ainsi leurs cultures, bétails et maisons. La production agricole du pays est alors interrompue, ainsi les populations déplacées se retrouvent en situation d’insuffisance alimentaire.

L’accès au soin est également difficile à cause des conflits, de l’inaccessibilité à certaines zones pour des raisons de sécurité. Les médecins, infirmiers, hôpitaux locaux, humanitaires sont souvent la cible d’attaque empêchant l’accès aux soins essentiels à une grande partie de la population.

La faim peut être utilisée comme une arme de guerre. Certaines parties d’un conflit peuvent utiliser la Faim comme une arme en coupant l’approvisionnement en nourriture ou en brulant les champs afin d’affamer et affaiblir la population.

Enfin, les déplacés internes et les réfugiés ont dû faire face à des changements de vie traumatisants et se retrouvent dans des conditions précaires, plongés dans l’incertitude. On constate chez certaines personnes une perte de l’appétit et parfois une perte de la volonté de se nourrir. C’est la raison pour laquelle nous intervenons par le biais de notre programme en santé mentale dans des zones en conflits.

Lutter contre la Faim, c’est aussi lutter contre le changement climatique

Les inondations, les sécheresses, les tempêtes ont fragilisé nos systèmes alimentaires et forcent aujourd’hui les populations touchées par ces phénomènes climatiques et l’insécurité alimentaire à se déplacer. Selon l’Observatoire des situations de déplacement interne, en 2019 près de 1900 catastrophes climatiques ont provoqué 24,9 millions de nouveaux déplacements. Chaque année ce chiffre est en constante augmentation.

Le changement climatique a crée une situation d’insécurité alimentaire notamment à l’échelle locale où l’agriculture paysanne est la principale victime. Les conséquences sur l’agriculture sont visibles et préoccupantes : terres agricoles et sources d’eau asséchées, cultures agricoles inondées ou détruites par des évènements climatiques. De nombreuses familles vivant de l’agriculture sont privées de revenus ou de nourriture à cause des catastrophes climatiques.

Aujourd’hui, nous luttons contre le changement climatique en faisant la promotion de la production et consommation locale et en soutenant la recherche et la mise en place de techniques agricoles plus respectueuses de l’environnement comme l’hydroponie ou l’agroécologie.

Lutter pour un système alimentaire plus juste

La crise sanitaire de la Covid-19 a montré les failles des systèmes alimentaires mondiaux. Les exportations de produits subventionnés des pays du Nord vers les pays du Sud (lait, blé, poulet congelé…) sont une concurrence déloyale qui déstabilise les économies locales. Par exemple, la surproduction de lait dans les pays du nord provoque la revente du surplus de stock jusqu’à 30% moins cher dans les pays du sud. 

Action contre la Faim agit au quotidien pour transformer les politiques agricoles et alimentaires au niveau international, européen et national. Nous militons pour une transformation globale des systèmes alimentaires pour les rendre plus durables, résilients et justes.

 

En parallèle, pour répondre aux besoins des personnes impactées par les failles des systèmes mondiaux, nous aidons les populations vulnérables à retrouver une autonomie alimentaire dans de nombreux pays.


Notes :

Membres ayant contribué au rapport: ACF UK, CARE International UK, Concern Worldwide UK, Save the Children UK, Oxfam GB , Tearfund, World Vision UK
[i]Ortiz, I., Chai J., and Cummins M. (2011), Escalating Food Prices: The Threat to Poor Households and Policies to Safeguard a Recovery for All, New York: UNICEF,
[ii] Global Agriculture and Food Security Program (2011), Financial Reporting, World Bank: Washington DC
[iii] Tiwari and Zaman, (2010), The Impact of Economic Shocks on Global Undernourishment, World Bank: Washington DC, 2010
[iv] Food and Agriculture Organisation (2009), State of Food Insecurity 2009, FAO: Rome, 2009
[v] Asian Development Bank (2011), Global Food Price Inflation and Developing Asia, Mandaluyong City: ADB
[vi] Compton, J., Wiggins, S., and Keats S. (2010), Impact of the Global Food Crisis on the Poor: What is the Evidence?, London: ODI

Restez informés de nos dernières nouvelles