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Se battre contre la faim et le machisme
MARÍA JOSEFINA ROQUE, 30 ANS, ÉLÈVE SEULE SES 4 ENFANTS. CONFRONTÉE À UN ÉCOSYSTÈME SOCIAL FONDÉ SUR UN PATRIARCAT TRÈS ENRACINÉ, MARIA JOSEFINA EST UNE PIONNIÈRE LOCALE ET UNE HÉROÏNE UNIVERSELLE. NOUS VOUS PRÉSENTONS SON COMBAT.
Elle a surmonté les obstacles du machisme dominant et de l’analphabétisme auxquels sont confrontés les membres de sa communauté, La Ceiba Talquezal, à Jocotán, dans le département de Chiquimula au Guatemala. Elle appartient au groupe ethnique Maya Chorti qui a été éprouvée par l’histoire et la nature. Aujourd’hui elle assume plusieurs rôles pour aider sa communauté.
Faire face aux violences
Abandonnée par son mari elle élève seule ses 4 enfants. Maria Josefina a été contrainte de se marier à l’âge de 16 ans après avoir refusé à plusieurs reprises les propositions de son conjoint. Sa mère a accepté, elle était célibataire et craignait que s’il lui arrivait quoi que ce soit sa fille se retrouverait seule.
Elle explique que dans sa communauté beaucoup de femmes font face aux violences, physiques ou verbales et que cela perdure à cause de l’analphabétisme et du manque d’accès à l’éducation. Maria Josefina a elle aussi subi des violences psychologiques de la part de son mari.
« Avant je pleurais tout le temps, j’étais tellement désespérée que parfois je pensais à me suicider » nous confie-t-elle. Mais elle a décidé de se battre et a trouvé la force d’aller de l’avant pour elle et pour ses enfants. Aujourd’hui elle est heureuse, son mari n’est plus dans sa vie et elle s’épanouit en participant activement à la vie de la communauté.
Aider sa communauté
Maria Josefina est devenue secrétaire de la banque des semences de sa région, un projet d’Action contre la Faim qui vise à diversifier les produits du régime alimentaire des familles et à stabiliser les prix des semences. Grâce à l’accumulation et à la distribution de ces graines, le coût de ces produits est évité pendant les mois de pénurie.
Elle travaille également dans la sécurité alimentaire à nos côtés pour dépister les enfants malnutris de la région. « C’est mon rôle, ça me plait d’avoir des responsabilités. Les femmes sont fortes et courageuses et nous pouvons nous aussi sortir nos enfants de cette situation. » affirme-t-elle.
Il ne faut pas que les femmes se laissent faire. Nous avons des droits et nous devons nous battre pour la vie de nos enfants.
Maria Josefina
Chiquimula, Guatemala
« Aujourd’hui, nous mangeons bien mieux, à tel point que mon plus jeune fils a été désigné enfant modèle pour son bon état nutritionnel », ajoute-t-elle fièrement. « Mon souhait le plus cher, c’est un avenir meilleur pour mes enfants », conclut-elle.
Maria Josefina fait partie de ces femmes, qu’elles soient bénéficiaires, bénévoles ou collaboratrices d’Action contre la Faim, ces femmes mènent un combat quotidien contre la faim. Soutenons-les !
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#WomenAgainstHunger
