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Covid-19 Pakistan sous-nutrition © Action contre la Faim Pakistan

À la Une

Pakistan

Puissance agricole face au changement climatique et à la sous nutrition

Le Pakistan, avec ses 216 millions d’habitants, est un « grenier à céréales » pour la région. Le pays est l’un des plus grands producteurs mondiaux de riz et de blé, où le secteur agricole emploie plus de 40% de population.

 

 

Dans la province de Sindh, le taux de malnutrition s’élevait à 45,5% et reste aujourd’hui dangereusement élevé. A cela s’ajoute la vulnérabilité climatique du Pakistan, avec la baisse de précipitations et l’augmentation des vagues de chaleur qui favorisent l’augmentation des taux de sous-nutrition. Le manque de précipitations laisse très peu d’opportunités d’emploi et d’eau à partager.

En 2019, le Pakistan a fait face à l’une des pires invasions des criquets, qui se sont attaqués aux cultures et aux pâturages. Cette invasion néfaste risque de se reproduire en 2020 et constitue une menace supplémentaire pour l’agriculture et pourrait provoquer la perte quasi totale des récoltes. Dans la deuxième plus grande province de Sindh, où nous intervenons, les criquets ont déjà causé de lourds dégâts à long-terme avec une nouvelle invasion prévue en juin. Les efforts déployés pour pulvériser les champs et réduire l’invasion potentielle de criquets ont été réduits pour faire face au Covid-19.

«La pandémie et les perturbations du commerce, des mouvements et des marchés pourraient réduire la production et la disponibilité des ressources pour les populations » déplore Rao Ayub, Responsable agricole d’Action contre la Faim au Pakistan.

 

Un système agricole fortement affaiblit par le changement climatique

Les communautés rurales sont en train de récolter leur blé et prévoient de cultiver les prochaines cultures, à savoir le coton, le riz et les piments. Les zones agricoles concentrent 60% des terres au Pakistan, l’agriculture nécessite un approvisionnement abondant en eau d’irrigation or la grande majorité des petits agriculteurs vit et travaille dans les zones arides.

"Près d'un Pakistanais sur quatre, vit dans les régions exposées à la sécheresse."
FAO

A cause de la rareté de l’eau pour l’irrigation, les agriculteurs dans ces zones ne peuvent cultiver que 20-25% de leurs terres. Selon le rapport du Consortium sur les catastrophes naturelles dans la province de Sindh (NDC), seulement 42% de personnes vivant dans les zones touchées par la sécheresse peuvent cultiver leurs terres agricoles.

Dans les zones à faible ressource en eau, nos équipes constatent moins de nourriture et de denrées alimentaires disponibles sur les marchés locaux. L’approvisionnement alimentaire est en train de se saturer, avec les prix relativement plus élevés et la nourriture d’une qualité médiocre. Les jardins potagers, composante importante de nos programmes, doivent être encouragés car permettent aux familles d’avoir une source durable de fruits et légumes nécessaires pour varier l’alimentation. Il faut également agir d’urgence pour garantir la bonne qualité des semences au niveau local, la situation du Covid-19 a entraîné une réduction des disponibilités. Certaines communautés déclarent avoir dû  planter trois fois cette année en raison de la mauvaise qualité des semences.

« Nous avons besoin d’une collaboration plus étroite au niveau du district pour atteindre chaque famille dans le besoin. Nous restons vigilants à tous les autres facteurs affectant l’insécurité alimentaire est très importante », Ayesha Aziz, responsable des programmes en nutrition d’Action contre la Faim au Pakistan   

Les zones rurales sont moins préparées pour répondre aux multiples crises en cours. Si la population urbaine a davantage accès à la nourriture et à l’information concernant le Covid-19, les petits agriculteurs ont besoin d’être accompagnés et informés quant aux risques et moyens de protection face au virus, tout en gardant la possibilité de poursuivre leur activité économique. La prévalence des fausses informations affecte gravement ces efforts.

 

Les conséquences du Covid-19 au Pakistan

 

Alors que le Pakistan est de plus en plus touché par la pandémie de Covid-19, l’introduction des mesures de confinement en mois de mars a semé des multiples inquiétudes quant au maintient d’activités agricoles. La province de Sindh, était la première à mettre en place le confinement en appliquant la restriction de mouvements sur le territoire et la fermeture des commerces. Les mesures drastiques de confinement au Pakistan pourraient avoir un effet domino sur la sécurité alimentaire, mettant en péril des millions de personnes.

La production du blé, vitale pour l’économie du pays, risque de voir une baisse considérable par rapport aux années précédentes. Les agriculteurs seront amenés à vendre leurs denrées à des prix bas sur les marchés, en réduisant leur capacité d’assurer la prochaine cultivation de céréales. D’autant plus que la plupart de petits agriculteurs ne disposent pas d’espaces de stockage suffisants pour garder les denrées et les semences pour une durée relativement longue. Cette incapacité de stockage pourrait provoquer des pertes considérables de la nourriture et de revenus. Si la grande quantité de semences de blé disparait du circuit existant et les agriculteurs n’ont pas des ressources pour cultiver, la population risque de basculer en insécurité alimentaire.

"Environ 2,9 millions de personnes au Pakistan ont besoin d’assistance humanitaire. "
Nations Unies

Avec la pandémie de Covid-19, les gens ont très peur et restent donc à la maison, n’ayant plus d’accès aux établissements de santé. Cela risque d’aggraver les problèmes de santé, notamment la sous-nutrition. Malgré les mesures de confinement, nous maintenons les programmes en nutrition dans les zones rurales de Sindh, la province qui a relevé les premiers cas de Covid-19 dans le pays.

Aujourd’hui, près de 62,665 enfants souffrant de malnutrition sévère ont reçu un traitement par nos équipes dans le cadre du programme financé par l’Union européenne pour l’amélioration de la nutrition dans le Sindh. Des suppléments de micro-nutriments en poudre et l’utilisation de suppléments en fer et acide folique sont cruciaux non seulement pour répondre aux besoins nutritionnels, mais aussi pour renforcer le système immunitaire de la population touchée. Le manque de micro-nutriments peut prédisposer les enfants et les mères à diverses infections, y compris le COVID-19. Nos humanitaires sur place sont équipés de matériel de protection pour continuer d’accompagner les mamans et les enfants dans les villages reculés. Ces missions de porte-à-porte permettent aux populations de recevoir les traitements nécessaires en l’absence des transports en commun et en dépit des restrictions de mouvement liées au confinement.  

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