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RTSIZEYZ-min © REUTERS / Jok Solomun

À la Une

Soudan

Détérioration dramatique de la situation humanitaire au Soudan et dans les pays voisins

Beaucoup de Soudanais tentent désespérément de fuir la violence et de se mettre à l’abri. De nombreuses personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire, notamment d’abris, de nourriture, d’eau et d’accès aux services de santé. 

Si les combats se poursuivent, les Nations unies estiment qu’il y aura près de 860 000 réfugiés au cours des six prochains mois, la région étant en outre confrontée à l’une des pires sécheresses depuis 40 ans. De nombreux pays voisins du Soudan font face à de longues périodes de sécheresse, à des inégalités chroniques et à des cycles de violence à répétition.    

 

 

Une hausse considérable des besoins humanitaires au Soudan

 

Avant la crise actuelle, près de 16 millions de personnes, soit un tiers de la population du Soudan, avait besoin d’une aide humanitaire d’urgence, les affrontements à Khartoum et dans les autres villes du pays continuent d’accroitre fortement les besoins. Les risques pour la population et les travailleurs humanitaires sont particulièrement élevés alors que les bombardements, les frappes aériennes et les attaques, sur des cibles comprenant des zones résidentielles, s’intensifient. Plus de 5 100 personnes ont été blessées et 604 sont mortes selon les dernières estimations.  

Malgré les pressions extérieures exercées par les Nations unies et les organisations humanitaires pour permettre le passage en toute sécurité des secours, des milliers de personnes sont toujours prises au piège et n’ont pas accès aux services et produits de première nécessité. 

Des centres de santé ont été attaqués, privant de nombreux malades de leurs traitements parfois vitaux. Plus de 50 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë n’ont plus accès à leur traitement et le conflit risque d’accroitre la faim dans un pays déjà confronté à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire.   

 

 

Le manque de soins de santé est criant. Les femmes enceintes et les jeunes mères ne peuvent plus poursuivre les traitements prénataux et postnataux importants. Des personnes souffrant de maladie chronique n’ont plus accès à leurs traitements.  De nombreuses personnes n’ont plus accès à l’eau potable augmentant fortement le risque de maladie hydrique. Dans les mois qui viennent, les problèmes de santé mentale de la population confrontée à la violence et à des situations extrêmes risquent de se multiplier. 

Dans ce contexte particulièrement difficile, les équipes d’Action contre la Faim évaluent les besoins urgents et sont entrain de planifier une réponse humanitaire dans les États du Nil blanc, du Nil bleu et du Kordofan du Sud. Nous travaillons avec les Nations unies et nos partenaires humanitaires sur le terrain pour améliorer l’accès aux services de santé, aux traitements nutritionnels, à l’aide financière d’urgence, aux abris et à la nourriture.   

 

Les Soudanais fuient la violence  

 

Des milliers de personnes fuient les violences et certaines familles soudanaises ont réussi à atteindre les pays voisins en laissant derrière elles leurs moyens de subsistance.  On estime aujourd’hui à 150 000 le nombre de personnes ayant fui le Soudan mais ce chiffre pourrait très vite augmenter si les combats continuent. Action contre la Faim leur vient en aide dans des contextes déjà difficile.

 

 

Au Tchad 

 

Plus de 30 000 personnes ont fui le Soudan pour se rendre au Tchad, un pays qui a toujours accueilli une très importante communauté de réfugiés. Avant même que les combats n’éclatent, plus de 400 000 réfugiés soudanais vivaient dans ce pays. Dans les mois à venir, plus de 250 000 autres pourraient traverser la frontière désertique entre les deux pays alors que le pays connait déjà une insécurité alimentaire aigue. Les équipes d’urgence d’Action contre la Faim ont été déployées pour évaluer la situation et dans les prochains jours, nous prévoyons de distribuer des kits d’hygiène à environ 3 000 personnes.

 

Au Soudan du Sud

 

Sur les 43 000 personnes qui ont fui vers le Sud-Soudan, plus de 90 % sont des rapatriés récemment arrivés – des Sud-Soudanais qui vivaient au Soudan en tant que réfugiés mais qui sont rentrés chez eux  suite au début des combats. D’ici juillet, ce nombre pourrait atteindre 180 000. Les femmes et les filles représentent plus de la moitié des nouveaux arrivants, et plus de 53 % d’entre eux ont moins de 18 ans. 

De nombreux rapatriés atteignent la frontière épuisés et sans argent. Ils n’ont pas de domicile permanent où retourner – la plupart dorment dans des espaces ouverts ou des abris de fortune. Ils n’ont pas accès à l’école, à une alimentation correcte et à de l’eau propre.

Le conflit au Soudan a déjà affecté l’économie du Soudan du Sud.  Le coût du carburant a augmenté de 60 % en deux semaines et les prix des denrées alimentaires ont augmenté de plus de 30 % dans certaines régions. Tout cela ne fait qu’exacerber les difficultés d’un pays qui est déjà confronté à l’une des pires situations d’urgence alimentaire au monde. 

Action contre la faim élabore actuellement un plan de réponse à la crise pour les réfugiés arrivant au Soudan du Sud en se concentrant sur les besoins immédiats et la provision d’une aide humanitaire d’urgence. Il s’agit notamment de distribuer de l’eau, de la nourriture et des fournitures essentielles qui peuvent aller des couvertures aux kits d’hygiène en passant par les ustensiles de cuisine. Nous mettrons également en place des abris d’urgence et assurerons la sécurité et la protection de base des femmes et des filles contre la violence sexiste, ainsi que des hommes et des garçons contre l’enrôlement militaire forcé. 

La prochaine étape de notre réponse dans les mois à venir se concentrera sur la nutrition, la santé et l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène afin de s’assurer que les communautés ont accès à des latrines et à de l’eau propre. Nous commencerons également à aider les réfugiés à retrouver leurs moyens de subsistance et lancerons un système de transfert d’argent liquide pour financer leurs besoins. 

Nous travaillons avec le gouvernement local, les Nations unies et d’autres acteurs humanitaires.  

 

Dans les autres pays frontaliers

 

De nombreux pays voisins du Soudan sont déjà très éprouvés par les chocs climatiques, des conflits, l’insécurité alimentaire. Les opérations humanitaires existantes ne disposent pas toujours des fonds nécessaires pour venir en aide à tous les réfugiés qui traversent les frontières vers ces pays, dont environ 70 000 réfugiés fuyant vers l’Égypte, plus de 15 000 personnes vers l’Éthiopie et 6 300 personnes vers la République Centrafricaine.

 

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