© Alexis Huguet pour Action contre la Faim
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République Démocratique du Congo
Assurer l’orientation des enfants malnutris vers la bonne prise en charge
Dans la province du Kasaï Oriental en République Démocratique du Congo, et plus particulièrement la ville de Mbuji-Mayi, l’exploitation du diamant demeure l’activité principale au détriment de l’agriculture.
Cette situation, couplée à un niveau de pauvreté bien plus élevé que la moyenne nationale, a des répercussions sur la sécurité alimentaire et l’état nutritionnel des populations. En effet, moins d’un enfant sur dix âgé de moins de deux ans bénéficie d’une alimentation diversifiée appropriée. En février 2021, Action contre la Faim a mené une enquête nutritionnelle (SMART) dans la zone de santé de Lukelenge du Kasaï Oriental laquelle a déterminé que 20% des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition aiguë, dont 5% de sa forme sévère.
Ebo Tshisau vit à Lukalenga, à quelques kilomètres seulement de l’hôpital de Lukelenge. Cette femme de 40 ans est mariée et a neuf enfants, dont le dernier n’a que deux mois. Son mari, qui est mineur de diamants dans la région, est non seulement malade depuis plus d’un mois, mais il a également perdu son emploi en raison des récentes inondations. Edo fait face à la situation en effectuant quelques travaux, comme travailler au moulin local pour obtenir du maïs ou de la farine de manioc afin de préparer du fufu pour sa famille.
© Alexis Huguet pour Action contre la Faim
Quelques jours après la naissance du neuvième enfant d’Edo, Bilomba, sa fille âgée de cinq ans, a commencé à se sentir malade. Elle maigrissait et avait de la fièvre. Elle ne s’est pas rétablie, même lorsque Ebo lui a donné des médicaments qu’elle avait achetés pour elle.
« Lorsque ma fille a continué à perdre du poids, j’ai décidé de me rendre à l’hôpital franciscain de Lukalenga, explique Edo, car les religieuses distribuaient de la bouillie à base de soja aux enfants. Cela n’a rien donné, ma fille ne s’est pas améliorée. »
Dans la zone, la moitié des enfants ne sont pas vaccinés contre la rougeole, 65% n’ont pas été vermifugés au cours des derniers mois et la moitié n’ont pas reçu de supplémentation en vitamine A. De plus, les habitants de cette zone de santé ont des difficultés à accéder à l’eau potable, qui n’est pas disponible dans tous les villages.
A l’hôpital, Edo rencontre Lucie Karhebwa, qui s’avère être la référente des cas de malnutrition aiguë sévère pour Action contre la Faim. Elle aiguille Edo vers le centre de santé de Wadi Wa Loba « Le 6 mai, ma fille a été admise grâce à Maman Lucie. »
Bilomba a d’abord été diagnostiquée comme souffrant de malnutrition aiguë sévère, puis a commencé à recevoir un traitement et, une semaine plus tard, a été transférée au centre de stabilisation de Lukelenge car elle avait toujours de la fièvre en plus de ses difficultés à manger.
Après seulement une semaine sous ces soins 24 heures sur 24, Bilomba s’est rétablie. Sans fièvre, elle pouvait désormais manger sa portion d’aliment thérapeutique toute seule.
"Je suis heureux de voir ma Bilomba en meilleure santé et de pouvoir retourner au centre de santé de Wadi Wa Loba pour un suivi thérapeutique, tout cela sans payer."
Edo
Mère de Bilomba, Lukalenga
Effectivement, Bilomba a intégré le programme PUNCH d’Action contre la Faim qui garantit l’accès gratuit aux soins de santé primaire. Le programme PUNCH est la suite du programme de nutrition d’urgence en RDC, le PUNC, mis en œuvre par Action contre la Faim depuis 2008.
Entre 2018 et 2021 seulement, plus de 60 000 enfants ont été traités pour la malnutrition et ont eu accès à de meilleures conditions en termes d’eau, assainissement et hygiène (EAH). En décembre 2020, Action contre le Faim a lancé le Programme d’Urgence Nutritionnelle par Coalition Humanitaire (PUNCH) en consortium avec trois autres organisations. Pour la première fois, ce programme intègre la prise en charge des maladies infantiles en cohérence avec l’approche intégrée santé/nutrition adoptée par Action contre la Faim.
Action contre la Faim a capitalisé toutes les informations et expériences recueillies au cours des 12 dernières années pour mieux répondre aux besoins de la population. Actuellement, la composante d’urgence de ce programme comprend non seulement le traitement de la malnutrition, les infrastructures EAH et les connaissances sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, mais aussi l’accès gratuit aux services de soins de santé primaires pour tous les enfants de moins de cinq ans. Cette composante donnera donc aux enfants des crises nutritionnelles oubliées une chance de rester en bonne santé.
Qu’est-ce que la malnutrition ?
Action contre la Faim en République Démocratique du Congo
Action contre la Faim est présente en RDC depuis 1997 et met en œuvre des programmes d’urgence et de développement. Tout en visant à réduire la morbidité et la mortalité dues à la malnutrition aiguë, Action contre la Faim promeut la sécurité nutritionnelle des populations les plus vulnérables, en particulier les enfants de moins de cinq ans ainsi que les femmes enceintes et allaitantes. Action contre la Faim croit en une approche intégrée, articulée autour du cadre conceptuel de la malnutrition, et intervient dans les domaines de la nutrition-santé, de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance, de la promotion de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, de la santé mentale et des pratiques de soins, du genre et de la protection, et du plaidoyer.
En 2021, Action contre la Faim est présente sur l’ensemble de la RDC à travers des bases opérationnelles à Bunia et Mambassa (province de l’Ituri), Goma et Mweso (province du Nord Kivu), Tshikapa (province du Kasaï), Mbuji Mayi (province du Kasaï Oriental) – sa base d’urgence mettant en œuvre ce programme est située à Kinshasa ainsi que son bureau de coordination.
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