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Témoignages
Lorsque Faith, âgée d’à peine un an, a commencé à avoir des convulsions, l’un des symptômes les plus dangereux de la sous-nutrition, sa mère, Rahema, a cru qu’il était trop tard. Désespérée, elle a quitté à la hâte sa petite maison de Sigor, au Kenya, afin de se rendre dans le centre de santé le plus proche.
Faith a été transportée d’urgence à l’hôpital géré par Action contre la Faim, où elle a reçu des diagnostics de malnutrition aiguë, de paludisme et de pneumonie. Les bébés en bonne santé sont censés être dodus et avoir les joues roses. Faith était si mince que l’on pouvait voir sa colonne vertébrale. Elle s’accrochait à sa mère, faible et fatiguée.
« Quand j’ai vu dans quel état elle était, j’ai eu très peur », se souvient sa mère, Rahema Chevet.
Rahema est le gagne-pain de sa famille. Elle est la seule responsable de trouver du travail et de gagner de l’argent pour nourrir Faith et ses autres enfants. Cela lui laisse très peu de temps pour protéger ses enfants contre la maladie, le manque d’hygiène et la faim.
Trois semaines après son admission à l’hôpital, Faith a commencé à s’améliorer. Aujourd’hui, elle n’est plus le même bébé. Le personnel du centre de santé l’a aidée à guérir du paludisme et de la pneumonie. Pour prendre du poids, elle a reçu du Plumpy’Nut, une pâte d’arachide riche en calories et en nutriments qui aide les enfants à se remettre de la sous-nutrition.
Avant que Faith ne tombe malade, Rahema était réticente à l’idée de lui donner du Plumpy’Nut. Elle savait que c’est généralement ce que l’on donne aux enfants qui sont sur le point de mourir. Mais elle s’est vite rendu compte de la gravité de la situation et de la vitesse à laquelle l’état de sa fille se détériorait.
« Quand j’ai vu que ma fille était si faible, que même sa peau n’avait plus de couleur, j’ai cru que j’allais la perdre », dit-elle.
Rahema est extrêmement reconnaissante pour le rétablissement de Faith. À Sigor, de nombreux villageois ont du mal à trouver du travail. Ils passent leurs journées à faire des petits boulots et à vendre ce qu’ils peuvent pour gagner un peu d’argent. Les temps sont durs. Rahema a presque toujours du mal à acheter suffisamment de nourriture pour Faith et le reste de sa famille. En cette période difficile, elle s’en remet aux prières.
« La plupart des membres de ma communauté n’ont pas les moyens d’acheter des aliments nutritifs, et certains parents ne reçoivent aucune aide. La vie est dure. J’espère que Dieu va continuer de bénir les agents de santé, qui nous aident énormément », déclare-t-elle.
Faith est désormais complètement remise. Son corps n’est plus aussi frêle qu’avant, et ses yeux et sa peau ont retrouvé leur éclat. Selon le ruban de mesure du périmètre brachial, elle ne souffre plus de malnutrition aiguë. Ce ruban permet de déterminer l’état nutritionnel d’un enfant en mesurant la circonférence de son bras. Faith retrouve petit à petit ses forces et recommence à ramper et à jouer. Après plusieurs semaines de souffrance, elle va enfin pouvoir rentrer chez elle.
Les deux tiers de la population du Kenya vivent dans la pauvreté. Aujourd’hui, la lutte contre la sous-nutrition est plus importante que jamais. En effet, la sécheresse actuelle due au changement climatique, la pire des ces 40 dernières années, s’est rapidement propagée dans la Corne de l’Afrique. De nombreuses mères de famille comme Rahema doivent faire face à la forte augmentation des prix alimentaires, à la destruction des récoltes et à la mort du bétail. Le bétail apporte des revenus, de la viande, et parfois, surtout pour les enfants malades, une source quotidienne de lait. Lorsqu’il meurt, les familles perdent une source de nutrition vitale.
Action contre la Faim travaille au Kenya depuis plus de deux décennies. Dans ce pays, nous nous concentrons sur la prévention et le traitement de la faim et sur l’amélioration de l’accès à l’eau potable. Nous avons ouvert des centres de santé dans tout le nord-ouest du Kenya, avec des médecins expérimentés et des stocks importants de Plumpy’Nut. L’année dernière, nos programmes de santé et de nutrition ont touché 836 000 personnes, et nous avons aidé des milliers de bébés comme Faith.
Dans de nombreuses communautés reculées, les mères de famille comme Rahema n’ont pas accès aux soins de santé ni à des services maternels. Nous travaillons dur pour garantir un accès inclusif à ces services et aider les femmes à détecter la sous-nutrition plus tôt. Sans cette formation importante, les autres enfants pourraient ne pas avoir la même chance que Faith.
La fille de Rahema, qui a fini par pouvoir rentrer chez elle, est désormais heureuse et en bonne santé. Son rétablissement est dû à plusieurs facteurs : la résilience, la détermination et la réaction rapide de sa mère, le Plumpy’Nut et la compétence du personnel d’Action contre la Faim.
"Je n’ose même pas imaginer ce qui se serait passé sans le centre de santé "
Rahema a sauvé la vie de Faith en l’emmenant au centre de santé. Bien qu’il ne soit pas tous les jours facile d’être le gagne-pain de sa famille et de faire face à la sécheresse et à d’autres défis, elle est très reconnaissante du fait que sa fille ait eu le droit à une seconde chance.
Kenya
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