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Témoignages
Après avoir traversé plusieurs crêtes de montagnes le long de la route de West Pokot, au Kenya, la maison d’Emily est enfin en vue. Emily et sa famille vivent au sommet d’une colline escarpée, à plusieurs heures de toute ville.
À deux heures de là, en bas de la colline, se trouve un centre de santé soutenu par Action contre la Faim. Emily y a amené son bébé de neuf mois, Hebron, lorsqu’il est tombé gravement malade.
« Mon bébé allait très mal. Si je ne l’avais pas amené au centre de santé, il aurait même pu mourir », explique Emily, qui tient Hebron endormi dans ses bras lors d’une journée très chaude au centre de santé.
De nombreuses autres mères et leurs bébés aux regards curieux sont assis à côté d’elle. Les enfants les plus minces sont clairement ceux qui en sont à leur première visite ou qui viennent de commencer leur traitement. D’autres, comme Hebron, sont des habitués du programme, comme en témoignent leur attitude enjouée, leurs yeux brillants et leurs bras plus potelés.
« Quand j’ai commencé à lui donner d’autres aliments, un problème est survenu… Je n’avais ni assez de nourriture, ni assez de lait », raconte Emily. « Mon bébé était tout le temps malade. Il a commencé à devenir faible et maigre parce que nous n’avions pas assez de nourriture à lui donner, ce qui m’inquiétait beaucoup. »
L’Organisation mondiale de la Santé recommande aux mères d’allaiter exclusivement leurs bébés jusqu’à l’âge de six mois. Après cette période, de nombreux enfants goûtent pour la première fois aux aliments solides et à d’autres sources de nutrition, comme le lait de vache ou de chèvre. Pour les familles qui n’ont pas accès à suffisamment de revenus, à de l’eau potable ou à une alimentation adéquate, il n’est pas facile d’avoir des enfants en bonne santé et bien alimentés.
À West Pokot, une grave sécheresse font de la nourriture et de l’eau des denrées extrêmement rares. Quand Hebron est passé aux aliments solides, Emily et son mari n’avaient pas assez pour le nourrir, lui et leurs autres enfants.
"Nous avons des terres, mais le problème, c’est la sécheresse. Nous avons essayé de planter, mais à cause du manque de pluie, les cultures sèchent et nous ne pouvons pas récolter quoi que ce soit"
« Nous avions aussi quelques vaches, mais nous les avons presque toutes vendues pour payer les frais de scolarité de nos enfants, et notre dernière vache est morte à cause de la sécheresse. »
En plus de souffrir de sous-nutrition, Hebron était atteint d’autres maladies, ce qui l’empêchait de retenir les nutriments du peu de nourriture qu’il mangeait. Lorsque les enfants sont malades, ils n’ont pas assez de force pour guérir, et vice versa : lorsqu’ils sont affaiblis par la sous-nutrition, ils sont plus susceptibles de tomber malades. En effet, des études ont montré que les enfants souffrant de sous-nutrition sont 11 fois plus susceptibles de décéder des suites d’une maladie infantile courante que les enfants en bonne santé.
« Hebron a reçu un traitement intraveineux », explique Emily. « La première fois que je me suis rendue au centre de santé, j’ai appris qu’il souffrait de paludisme et de typhoïde. La principale raison était le manque de nourriture, en particulier de lait. Nous n’en avions pas. »
Une fois qu’Hebron a récupéré ses forces et a pu sortir de l’hôpital, Emily s’est assurée de le faire suivre et de lui administrer suffisamment de Plumpy’Nut, une pâte d’arachide utilisée pour traiter la sous-nutrition. Son bébé sur le dos, elle descend régulièrement la montagne rocheuse où elle vit avec sa famille, un trajet de deux heures en pleine chaleur, pour aller chercher ce dont Hebron a besoin pour se rétablir complètement.
« Je suis fière de moi pour avoir pris l’initiative d’amener mon bébé au centre de santé. Si je ne l’avais pas fait, Hebron ne serait peut-être plus là aujourd’hui », déclare Emily alors qu’Hebron se réveille lentement. « Il y a des femmes qui abandonnent. D’ailleurs, aujourd’hui, il en manque quelques-unes. Certaines femmes ne viennent pas assez souvent… Même si c’est loin, c’est très important de venir. »
Selon sa maman, Hebron a l’air en meilleure santé et joue beaucoup plus qu’avant. Maintenant qu’il va mieux, Emily peut à nouveau se concentrer sur ses rêves pour son enfant.
« Je suis très heureuse d’être mère, surtout quand je vois que mes enfants grandissent et qu’ils vont bien », explique Emily. « Quand Hebron sera plus grand, je veux l’inscrire à l’école. Je veux l’aider à aller à l’université pour qu’il puisse trouver un bon travail et revenir nous aider. »