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À la Une
Dans un contexte où l’aide publique au développement est de plus en plus remise en question, Action contre la Faim (ACF) réaffirme avec force que ce soutien financier n’est pas seulement crucial pour répondre aux besoins vitaux des populations vulnérables, mais qu’il constitue également un levier indispensable pour promouvoir la résilience et les droits des personnes dans les régions les plus fragiles.
Récemment, Dieynaba Diop, députée de l’Assemblée nationale française au sein de la commission affaires étrangères, et Murielle Laurent, eurodéputée du Parlement Européen au sein notamment de la commission développement, ont participé à une visite parlementaire organisée par ACF au Tchad.
Objectif : sensibiliser à l’impact d’une crise alimentaire et nutritionnelle sur les communautés les plus vulnérables au Tchad, et au rôle de l’aide publique au développement et de l’aide humanitaire pour les populations soutenues. Une expérience marquante qui renforce la nécessité de plaider pour une solidarité internationale plus humaine et efficace.
Le Tchad fait face à une combinaison de crises climatiques, nutritionnelles et sécuritaires, aggravées par des déplacements massifs de populations notamment à l’est du pays depuis le début du conflit au Soudan. Le pays est pris dans un cycle récurrent de crises alimentaires et nutritionnelles, touchant particulièrement les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que les personnes âgées. Selon les dernières enquêtes, la malnutrition aiguë globale (MAG) atteint 10,8 % des enfants de 6 à 59 mois, avec 2,1 % souffrant de la forme sévère (MAS), dépassant ainsi le seuil d’urgence humanitaire. La malnutrition chronique, quant à elle, touche 36,7 % des enfants au niveau national et grimpe à 52,6 % dans la région du Kanem.¹ Ces chiffres alarmants témoignent d’une situation nutritionnelle qui se détériore depuis 2019.
Face à cette urgence, ACF mène des projets essentiels dans plusieurs régions, notamment dans le Ouaddaï et au Sila à l’est du pays, dans les régions du Lac, du Kanem et du Bahr El Gazal. Mais comprendre ces défis ne peut se faire qu’en allant à la rencontre de celles et ceux qui les vivent au quotidien.
“Lutter contre la malnutrition ne se résume pas à apporter un traitement d’urgence. Ce n’est pas une pathologie qui disparaît en quelques jours, bien au contraire. C’est agir pour garantir aux personnes un accès physique, social et économique à une alimentation saine et suffisante. C’est aussi leur offrir un environnement où les services sociaux et de santé sont adaptés à leurs besoins. Les programmes que nous avons observés illustrent cette approche holistique. Il s’agit, tout simplement, de donner aux populations les moyens de vivre dignement.” – Madame la Deputée Dieynaba Diop
À N’djamena, les deux élues ont d’abord rencontré des acteurs clés de l’aide humanitaire :
Ces échanges ont permis de mettre en lumière les enjeux et les défis de coordination, d’accès aux populations, et de capacités de réponse dans le cadre d’une crise majeure comme celle se déroulant à l’est du Tchad suite aux arrivées de réfugiés et de retournés depuis le Soudan.
La délégation s’est également rendue dans la Province du Ouaddai, à Adré et à Métché, deux lieux importants d’accueil de personnes en situation de déplacement forcé à cause du conflit au Soudan. A Adré, un site de transit a été mis en place afin d’accueillir les réfugiés dans l’attente d’une relocalisation dans un camp dans les provinces à l’est du pays. Environ 250 000 personnes sont actuellement présentes sur le site temporaire. Le camp de Métché accueille quant à lui environ 41 000 personnes.
Dans ces deux lieux, les parlementaires ont pu visiter les programmes mis en place en matière de prévention et de traitement de la malnutrition, de soutien en santé mentale et psychosociale aux communautés, d’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement… autant de composantes majeures pour une approche multisectorielle à la nutrition complétées par les interventions d’autres intervenants en sécurité alimentaire.
“Parmi les besoins régulièrement évoqués par les représentant.e.s désigné.e.s par les réfugié.e.s et communautés hôtes, les communautés ont insisté sur les besoins alimentaires, le manque criant de latrines et le l’accès vital à l’eau. Un autre point essentiel : la précarité menstruelle, un problème majeur pour de nombreuses jeunes filles et femmes du camp de Metche. Ce qui m’a aussi marquée, c’est la discussion ouverte et sans tabou lors du groupe de parole mixte réunissant hommes, femmes et adolescentes. Un vrai terreau fertile pour aller plus loin et apporter des solutions !” – Madame la Deputée Dieynaba Diop
Les échanges avec les leaders communautaires et les équipes d’Action contre la Faim ont également mis en lumière les conditions de vie dans le site d’accueil et le camp de réfugiés, la persistance des besoins et des défis à relever, et la nécessité de renforcer l’appui et le soutien aux réponses sur le terrain.
Cette visite sur le terrain a permis aux parlementaires de :
“Les chiffres sont accablants : le Tchad affiche l’un des taux de mortalité maternelle et infantile les plus élevés au monde. En cause ? Un accès insuffisant à des soins de santé adaptés et de qualité. À Adré, site de transit à l’est du pays, la situation est critique, aussi bien pour les réfugiés que pour les communautés hôtes, privés de services médicaux essentiels. Pourtant, des solutions existent : dans les cliniques d’Action contre la Faim, les futures mamans reçoivent un suivi prénatal et accouchent entourées d’une équipe médicale attentive. Après la naissance, le suivi postnatal veille sur les nouveau-nés et accompagne les mères dans l’allaitement, garantissant ainsi la survie des plus vulnérables. Ce que je constate c’est que l’aide publique au développement joue ici un rôle clé pour répondre à une urgence sanitaire majeure”. – Madame l’eurodeputée Murielle Laurent
Alors que l’utilité et les objectifs de l’aide publique au développement est de plus en plus questionnée, cette visite rappelle qu’elle est avant tout un puissant levier de solidarité et de paix. Elle permet non seulement de sauver des vies, mais aussi de prévenir des crises futures en renforçant la résilience des populations. En œuvrant pour garantir la dignité des personnes, elle participe à la construction d’un monde plus juste et solidaire.
Action contre la Faim ne cesse de défendre cet engagement et de plaider pour une aide humanitaire reposant sur les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, et pour une aide internationale au service de la dignité humaine et de la justice sociale et climatique.
Suite à cette visite parlementaire, le plaidoyer d’Action contre la Faim continuera de se mobiliser lors de prochains évènements politiques majeurs – comme le Sommet pour la nutrition qui se tiendra à Paris le 27 et 28 mars – pour alerter sur l’urgence d’agir pour lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et soutenir les communautés les plus vulnérables.
Grâce à des alliances solides et des actions de plaidoyer engagées, Action contre la Faim continuera de se mobiliser pour visibiliser et faire entendre la voix des plus vulnérables auprès des responsables politiques.
Le chemin est long, mais la solidarité, elle, doit rester inébranlable.
“Cette visite, les rencontres faites, la résilience et la détermination des communautés à s’en sortir, ainsi que le dévouement des acteurs humanitaires, me donnent une énergie renouvelée en retournant au Parlement européen. Plus que jamais, je suis déterminée à défendre l’agenda du développement international et de l’aide humanitaire, et à veiller à ce que les financements soient maintenus. Les besoins restent immenses, bien au-delà de ce qui est déjà accompli et qui apporte tant aux populations. Il reste encore beaucoup à faire. Ce n’est pas le moment de se désengager : l’inaction et la dépriorisation auraient un coût élevé. Ne tournons pas le dos à la solidarité.” – Madame l’Eurodeputée Murielle Laurent
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