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ET_FSL_2019_TobyMadden_102 © Toby Madden pour Action contre la Faim

À la Une

Genre et Faim

Pourquoi les femmes sont elles plus touchées par la sous-nutrition?

Dans son rapport de 2019 sur l’insécurité alimentaire et la nutrition dans le monde, la FAO (L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) indique que les risques d’insécurité alimentaire sont encore environ 10 % plus élevés pour les femmes que pour les hommes.

Pourquoi les femmes sont-elles plus touchées par la faim que les hommes ? Les causes de la faim sont multiples : conflits, dérèglement climatique, épidémies, pauvreté et inégalité. Parmi ces inégalités, les injustices de genre sont à la fois une cause et une conséquence de la faim créant un cercle vicieux dont les femmes sont les premières impactées. Briser ce cercle permettrait de faire reculer la faim dans le monde.

Dans le secteur agricole, la FAO estime dans son rapport « Le rôle des femmes dans l’agriculture: Combler le fossé entre les hommes et les femmes«  que si les femmes bénéficiaient du même accès aux ressources productives que les hommes, elles pourraient accroître les rendements de leurs exploitations agricoles de 20 à 30 %. Plus encore, le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde diminuerait de 12 % à 17 % environ.

 

 

Qu’est-ce que l’égalité des genres ? Définition

 

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’égalité des genres « signifie qu’un traitement impartial doit être accordé aux hommes et aux femmes, en fonction de leurs besoins respectifs. Ce traitement peut être identique ou différent, mais il doit être équivalent en termes de droits, d’avantages, d’obligations et de possibilités. »

En d’autres termes, l’accès aux droits ou aux opportunités ne doit pas être affecté par l’identité de genre, l’expression de genre ou l’orientation sexuelle d’un individu.

ET_FSL_2019_TobyMadden_099 © Toby Madden pour Action contre la Faim

Ethiopie

© Toby Madden pour Action contre la Faim

ET_NUT_2019_TobyMadden_077 Toby Madden

Ethiopie

© Toby Madden pour Action contre la Faim

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Pourquoi les femmes souffrent-elles plus de la faim dans le monde ?

 

Les injustices de genre et les rôles traditionnels imposés aux hommes et aux femmes expliquent en grande partie cette inégalité en matière d’alimentation. Dans de nombreuses sociétés patriarcales, il est attendu des hommes qu’ils alimentent le foyer en revenus, en capitaux, tandis que les femmes cumulent la majeure partie du travail non rémunéré, qu’il s’agisse des travaux ménagers (collecte de l’eau, du bois, cuisine etc.), des soins directs aux personnes (enfants, personnes âgées, personnes handicapées etc.) ou encore de la main d’œuvre gratuite dans l’économie informelle.

Les hommes détiennent le capital et ils en reversent une partie dans leur ménage. Les femmes ont donc moins de contrôle sur les ressources, mais aussi moins accès à l’éducation et ont moins de représentation politique.

 

 

Privation de nourriture en raison des normes sociales liées au genre

 

Dans de nombreuses régions du monde, les femmes font face à des normes sociales liées à leur genre telle que la privation de nourriture.

Comme les femmes sont souvent responsables de nourrir la famille, elles s’assurent généralement que les autres ont mangé en premier. La force étant associée à une qualité dite masculine, les hommes et les garçons sont privilégiés dans l’accès à la nourriture au sein des foyers tandis que les femmes et les filles doivent se contenter de ce qui reste à manger. Cela se traduit par un accès inégal à des aliments hautement nutritifs et donc une plus grande vulnérabilité à la malnutrition. Les femmes et les jeunes filles mangent en dernier et souvent en moins grande quantité ne répondant pas à leurs besoins nutritionnels journaliers

Dans certaines cultures, des femmes ayant leurs règles sont soumises à des normes sociales très fortes. Par exemple, elles n’ont pas le droit de manger en compagnie des hommes et doivent se contenter de restes. Parfois considérées comme impures, elles n’ont pas le droit de cuisiner ou doivent s’isoler quelques jours, le temps qu’elles n’aient plus leurs règles.

 

Conflits et violences domestiques à cause du manque de nourriture

 

Les causes de la faim sont nombreuses : conflits, inégalités, réchauffement climatique ou encore épidémies. A chaque fois, la sécurité alimentaire des populations est menacée. Cette situation de menace constante, de stress durable crée des tensions au sein d’un foyer sur la mauvaise gestion des ressources. Ces tensions peuvent provoquer des violences domestiques envers les femmes.

L’insécurité alimentaire dans certaines régions combinées aux inégalités de genre peuvent pousser des femmes (et même des hommes) à des faveurs sexuelles en échange de nourriture.

 

Irak Saadya © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Irak

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Bangladesh - Anwara © Sébastien Duijndam
pour Action contre la Faim

Bangladesh

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

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Impossibilité de manger ou de nourrir sa famille en raison de traumatismes suite à des violences physiques ou sexuelles

 

Le traumatisme lié à des violences physiques ou sexuelles subies par les Femmes peut avoir des conséquences sur leur nutrition et leur santé. La perte d’appétit, la perte de la volonté de se nourrir ou de nourrir sa famille est un symptôme commun de la dépression.

Lorsqu’une mère allaitante est traumatisée cela peut avoir une incidence sur sa capacité à pouvoir donner le sein. Après un traumatisme violent beaucoup de mères ne produisent plus de lait et n’arrivent pas à répondre aux besoins de leurs enfants, affaiblis ils sont plus à même de souffrir de la faim et de sous-nutrition.

Les violences sexuelles peuvent être utilisée comme une arme auprès des populations civiles dans un contexte de conflit. Là aussi, ces violences cibles particulièrement les femmes.

 

 

Impossibilité d’acheter de la terre en raison de structures sociales rigides

 

Dans certaines régions du monde, les femmes n’ont pas le même accès à la propriété que les hommes, ou bien ce droit n’est pas respecté. L’acquisition de terres, de commerces, de propriétés, ou l’accès aux services financiers ne peut se faire sans un homme.

Une dépendance qui freine l’autonomisation des femmes, et plonge dans la précarité les femmes seules.

 

Surcharge de travail

 

Dans de nombreux pays, les femmes effectuent la plupart des travaux domestiques et sont souvent chargées de prendre soin de la famille. Cela implique de collecter et de préparer la nourriture et parfois de marcher plusieurs kilomètres pour aller chercher de l’eau.

Ce travail, non rémunéré impacte fortement les opportunités économiques des femmes qui ne peuvent pas développer une activité génératrice de revenus et s’émanciper.

 

Incitation au mariage précoce

 

Dans certaines régions du monde, les femmes sont incitées à se marier jeunes. Un mariage précoce à plusieurs conséquences sur l’égalité de genre. Les jeunes filles mariées ne terminent pas leurs études et n’ont pas d’autres opportunités, ni le choix que de s’inscrire dans les rôles traditionnels assignés aux deux sexes. Elles entrent alors dans le cercle vicieux des inégalités basées sur le genre.

"Un monde libéré de la faim n'est possible que dans un monde libéré de violence et d’injustice basées sur le genre. "
Action contre la Faim

 

COMMENT METTRE FIN À CETTE DISCRIMINATION ALIMENTAIRE ?

 

Un monde libéré de la faim n’est possible que dans un monde libéré de violence et d’injustice basées sur le genre.

La violence basée sur le genre et la sous-nutrition font partie d’un cercle vicieux. L’inégalité de genre qui augmente et le déséquilibre entre les hommes et les femmes en termes de pouvoir social sont à la fois cause et conséquence de ces violences.

 

Chez Action contre la Faim, nous mettons en place différents programmes pour briser le cercle vicieux du genre et de la sous-nutrition en réduisant les inégalités et en offrant des opportunités aux femmes les plus vulnérables.

Par exemple, en 2016, nous avons lancé le programme « Porridge Moms » dans l’État de Borno au Nigeria, région déchirée par la guerre. Ce programme a pour but de fournir aux mères des conseils nutritionnels et un soutien par les pairs pour alléger le fardeau de la sous-nutrition qui leur a été imposé par les normes patriarcales de genres. Chaque jour, les « Porridge Moms » se rassemblent et préparent des repas nutritifs pour elles-mêmes et leurs enfants – et pas seulement pour les hommes. Pendant qu’elles cuisinent, les mères apprennent et partagent entre elles et avec les équipes d’Action contre la Faim des informations sur la nutrition, les pratiques saines de soins aux enfants et la bonne hygiène. En parallèle, le groupe reçoit une allocation mensuelle pour payer les denrées alimentaires et autres frais, ce qui permet une meilleure reconnaissance du travail domestique non-rémunéré.

 

@Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Nigeria

Un groupe de Porridge Mum.

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

2R6A2630 © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Nigeria

Un groupe de Porridge Mum.

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

@Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Nigéria

Un groupe de Porridge Mum.

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

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Au Kenya, nous avons construit des puits afin de réduire la distance que les femmes doivent parcourir pour aller chercher de l’eau potable. En parallèle, nous les avons aidées à construire leurs propres « jardins potagers » près des sources d’eau afin de cultiver et partager leur nourriture. Ces jardins potagers renforcent l’autonomisation et donnent le contrôle des femmes sur la production et la consommation des denrées alimentaires. Elles sont donc moins confrontées à la discrimination alimentaire.

En Irak, en Jordanie ou en Territoire Palestinien occupé, Action contre la Faim offre des opportunités économiques à des femmes. En leur fournissant du matériel, et des formations, nous avons aidé ces femmes à créer des activités génératrices de revenus. Elles ont pu ouvrir des magasins et des commerces et sont devenues cheffes d’entreprises. Cela leur confère davantage d’accès et de contrôle sur les ressources financières qui sont traditionnellement accaparées par les hommes.

 

Irak - Saadya © Sébastien Duijndam
pour Action contre la Faim

Irak

Irak © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Irak

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Irak © Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

Irak

© Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim

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Ce ne sont là que quelques-unes des actions que nous avons mises en œuvre pour réduire les inégalités de genre et l’accès à la nourriture sur nos terrains d’intervention. Elles sont cruciales, lutter contre les privilèges des hommes dans la sphère alimentaire et accorder plus d’opportunités et de pouvoir aux femmes. Lutter contre la faim, c’est aussi faire en sorte que les femmes ne se contentent plus de manger les miettes

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