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Nigeria © Guy Calaf pour Action contre la Faim

À la Une

#NotaTarget

Not A Target : Stop aux crimes contre les humanitaires

Les humanitaires sont de plus en plus la cible d’attaques délibérées. Les données collectées sur la sécurité des travailleurs humanitaires montrent une hausse d’attaques sérieuses, c’est-à-dire de travailleurs humanitaires blessés, kidnappés, menacés ou tués. Ces attaques se concentrent majoritairement au sein d’un petit nombre de zones extrêmement violentes au sein de conflits prolongés (Sahel, bassin du Lac Tchad, Soudan du Sud, Afghanistan, Yémen, ou encore République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Syrie etc.).  

Pour dénoncer ces attaques, la communauté humanitaire mondiale se mobilise à travers le hashtag #NotATarget depuis 2017 afin de sensibiliser à la situation des civils et des travailleurs humanitaires présents dans les zones de conflit et exige que les dirigeants fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger les civils, conformément à leurs obligations dans le cadre du droit international humanitaire. 

Depuis 2011, on dénombre plus de 10 000 incidents dont 636 travailleurs humanitaires tués, 1577 blessés et 1603 enlevés dans le cadre de leurs fonctions. L’écrasante majorité des cas concernent des travailleurs nationaux, c’est-à-dire des travailleurs qui sont nés dans le pays dans lequel ils travaillent.  

Rien que depuis le début de l’année 2022, on compte plus de 700 incidents de sécurité. En juin 2022, on dénombre déjà 25 humanitaires tués, 58 ont été blessés et 49 enlevés.  

Le 18 juillet 2019, 7 membres de notre équipe sont attaqués sur la route au Nigeria. Un chauffeur est tué sur le coup. Les 6 autres sont enlevés. 5 seront exécutés les mois suivants. Grace, la dernière otage, est toujours retenue.   

 

Pourquoi les humanitaires sont-ils pris pour cible ? 

 

Dans certains pays en guerre, ils sont soupçonnés par les parties au conflit de soutenir un des camps lorsqu’ils viennent en aide aux victimes. Chaque camp remet en cause leur neutralité et les accuse de prendre parti pour l’adversaire.  

Ils sont aussi victimes d’actes politiques. Les relations entre pays peuvent influer sur leur sécurité. La situation géopolitique et diplomatique entre deux pays peut influencer la sécurité des travailleurs humanitaires. Les travailleurs humanitaires locaux ou expatriés sont catégorisés, identifiés uniquement par la nationalité de l’ONG pour laquelle ils travaillent. 

Ces attaques qui ciblent directement les humanitaires représente 24% des incidents. Pour le reste, il s’agit de vol ou de menaces. Les humanitaires subissent également des attaques, tout comme la population civile, quand ils sont en dehors du cadre professionnel. En 2018, une collaboratrice d’Action contre la Faim a été tuée au Yémen chez elle lors d’un bombardement

 

DES POPULATIONS PRIVÉES D’AIDES

 

Le 4 août 2006, dix-sept de nos collègues étaient exécutés à Muttur au Sri Lanka. Surpris dans leurs bureaux, les dix-sept salariés d’Action contre la Faim furent assassinés alors même qu’ils tentaient de venir en aide aux populations. Après avoir soutenu plus de 100 000 personnes au Sri Lanka depuis 2005, nous avons finalement décidé de quitter le territoire national deux ans après le massacre. En plus des victimes, de leurs proches et collègues, c’est tout une population qui fut laissée pour compte.

Ces attaques délibérées contre les organisations compliquent la tâche des ONG et privent des millions de personnes de l’assistance humanitaire dont elles ont besoin. Chaque attaque porte préjudice à une population déjà vulnérable et en besoin d’assistance humanitaire.

En dépit des mesures de sécurité mises en place par les ONG, les travailleurs humanitaires nationaux sont plus exposés car ils sont souvent déployés au plus près des populations vulnérables, sur les terrains auxquels les travailleurs humanitaires internationaux n’ont pas accès.

L’espace humanitaire et l’accès aux populations vulnérables est de plus en plus restreint. Les organisations humanitaires responsables légalement de la sécurité de leur personnel, peuvent devenir de plus en plus réticentes à prendre des risques ce qui peut in fine impacter la réponse aux besoins des populations.

ssd_whd2017-3_1 Lys Arango & Guy Calaf pour Action contre la Faim
ssd_whd2017-5_2-1024x682 © Lys Arango & Guy Calaf pour Action contre la Faim
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STOP À L’IMPUNITÉ

 

La majorité de ces crimes restent impunis et leurs auteurs ne font que rarement l’objet de poursuites pénales.

16 ans après le massacre de Muttur où 17 travailleurs humanitaires d’Action contre la faim ont été assassinés tard aucun suspect n’a été arrêté et justice n’a toujours pas été rendue.  Plus récemment, en 2020 ce sont 6 collègues français de l’ONG ACTED qui ont été assassinés au Niger.

Face à la vulnérabilité des travailleurs humanitaires nationaux et des organisations locales, Action contre la faim appelle l’ensemble de la communauté internationale à s’assurer que tout personnel humanitaire soit protégé et à s’engager à poursuivre pénalement tout auteur d’attaques envers ces derniers.

Nous dénonçons vivement l’impunité concernant les attaques contre les travailleurs et les biens humanitaires. Ces crimes de guerre constituent une atteinte inacceptable au droit international humanitaire. Conformément à leurs obligations légales, nous appelons les parties de chaque conflit à respecter et faciliter la provision d’une aide humanitaire neutre et respectueuse des principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et de non-discrimination. Action contre la faim appelle l’ensemble des Etats et la communauté internationale à se mobiliser de toute urgence et au plus haut niveau afin de trouver des solutions opérationnelles pour protéger tous les personnels humanitaires, en respect des obligations légales existantes.

 

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