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MD_2023_FSLH-HotMeals_AAH_Communitas_Palanca_Elisa Bernal4-min © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

À la Une

Moldavie

L’entraide s’organise depuis le conflit en Ukraine

En octobre 2022, l’inflation annuelle avait atteint 34,6 %, quatre fois plus qu’en octobre 2021. Le taux le plus élevé d’Europe. La Moldavie compte 2,59 millions d’habitants, 13,3 % d’entre eux vivant avec moins de 5 euros par jour, et le taux d’emploi y est de 38,8 %.

L’équipe d’urgence d’Action contre la Faim Espagne a commencé à travailler à la frontière de la Moldavie avec l’Ukraine pour aider les réfugiés ukrainiens. Après presque trois mois d’intervention, nous avons mis en place un bureau national, formé une équipe centrale, lancé plusieurs projets et établi différents partenariats.

En première ligne du conflit, nos équipes ont rencontré des Ukrainiens et des Moldaves dont le quotidien a été bouleversé par la guerre. Une véritable chaîne de solidarité a été formée par des bénévoles et des associations locales. Voici quelques témoignages.

 

 

MACSIM CELPAN, 5 ANS

 

Macsim Celpan, cinq ans, aux côtés d’Anisea Celpan, sa sœur de trois ans, et de sa mère, Maria Celpan (25 ans). Les trois vivent dans une toute petite maison à Volintiri, dans le district de Ștefan Vodă, en Moldavie. Macsim est atteint de paralysie cérébrale infantile depuis sa naissance.

Maria venait tout juste d’avoir vingt ans lorsque Macsim est né. Le père, avec qui elle vivait depuis l’âge de 17 ans, les a abandonnés. Aujourd’hui, il vit à l’étranger et n’apporte aucun soutien à sa famille.

En raison de son handicap, Macsim a besoin d’aide pour se déplacer, aller aux toilettes et manger. Maria ne peut donc pas travailler. Elle passe ses journées à la maison. Elle prépare à manger au mixeur pour que Macsim puisse avaler les aliments. Maria explique que Macsim utilise plusieurs couches par jour. De plus, il a besoin de médicaments spéciaux qui ne peuvent être trouvés qu’à l’étranger. Maria se rend dans la ville de Ștefan Vodă deux fois par an pour commander les médicaments. Cela lui coûte 4 000 lei (environ 200 euros) par an, un montant très difficile à couvrir pour une famille aussi vulnérable que la sienne. Lorsque Macsim a reçu un diagnostic officiel, l’État moldave a commencé à envoyer 3 000 lei (environ 140 euros) d’aide par mois à Maria.

MD_2023_FSLH-TEST_Elisa Bernal10-min © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

© Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

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Maria utilise la majeure partie de cet argent pour subvenir aux besoins de Macsim : couches, nourriture et articles d’hygiène.

La famille de Maria est l’une des bénéficiaires d’un projet mis en place par Action contre la Faim et la commune de Ștefan Vodă pour soutenir les familles moldaves vulnérables. Dans le cadre de ce projet, les familles dont un membre ou plus présente un handicap reçoivent le soutien d’une équipe mobile spéciale. Nous leur offrons de la nourriture, des kits d’hygiène, des services SMPS et des exercices stimulants. Maria en est très reconnaissante, car cette aide lui permet de faire quelques économies.

Depuis le début du conflit en Ukraine, la situation de la famille s’est dégradée. La situation socioéconomique de la Moldavie, qui était déjà mauvaise avant la guerre, a empiré. La Moldavie dépendait fortement d’importations en provenance d’Ukraine et de Russie pour satisfaire les besoins alimentaires et en énergie de sa population. Les hostilités ont menacé de perturber ces importations, ce qui a entraîné une hausse des prix et augmenté la vulnérabilité économique de la population d’accueil et réfugiée.

 

ELENA NOVIKOVA, 75 ANS, réfugiée ukrainienne

 

Elena Novikova, une réfugiée ukrainienne originaire de Tcherkassy, dans le centre de l’Ukraine. Elena a 75 ans et habite à Chisinau, la capitale de la Moldavie, dans un centre communautaire où elle vit avec d’autres réfugiés ukrainiens (en particulier des femmes avec leurs enfants, les hommes de leur famille étant restés en Ukraine) et des communautés vulnérables. Elle dort dans une pièce remplie de lits d’autres réfugiés.

Le 22 février 2022, Elena est partie en Moldavie en voyage d’affaires. Elle travaillait pour une entreprise qui livrait des grains de blé à partir du port de Mykolaïv. Pendant qu’elle était en Moldavie, le conflit en Ukraine a éclaté. Elle n’a pas pu rentrer et a dû rester en Moldavie, où elle habite encore aujourd’hui, presque un an après son arrivée. Elle a perdu son travail à cause de la guerre. Avant cela, elle avait déjà perdu son mari des suites de la Covid.

Elle avait aussi une fille : cinq ans avant la guerre, Elena a sauvé sa fille du cancer en lançant une collecte de fonds et en recueillant assez d’argent pour pouvoir payer le traitement à sa fille. Un véritable exemple de persévérance. En avril 2022, deux missiles ont frappé un immeuble à côté de l’appartement de sa fille en Ukraine. Depuis, Elena n’a plus eu aucune nouvelle. Elle pense que sa fille est décédée. Le traumatisme d’Elena a failli lui coûter la vue. Elle a une grave déficience visuelle et ne voit presque plus. « Je commence à m’habituer à ne pas voir », dit-elle.

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© Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Le mois où elle a perdu sa fille, un bébé est né dans le centre communautaire dans lequel elle vit. Le bébé d’une mère ukrainienne. Chaque semaine, Elena se rend au Centre de Dignité, un projet mis en place par Action contre la Faim et Moldova for Peace, soutenu par des volontaires de Refugee Support Europe et financé par le DEC, pour aller chercher de la nourriture gratuite pour la mère et son enfant, qui a désormais 10 mois. Elle ramène également des friandises aux autres enfants de son centre communautaire. Elena a constamment le sourire aux lèvres. Pendant que nous l’aidions à manger parce qu’elle ne voyait pas, elle a ri à plusieurs reprises. Elle nous a confié : « J’espère que le monde retrouvera bientôt la paix », avant d’ajouter : « Je remercie du fond du cœur la Moldavie, les organisations humanitaires et toutes les personnes qui m’ont aidée. »

 

AURELIA ISTRATII, bénévole moldave

Aurelia Istratii est une femme moldave du district de Ștefan Vodă. Depuis six ans, elle vit avec son mari à Palanca. Elle travaille dans un centre d’aide qui fournit aux enfants de familles moldaves vulnérables des repas chauds et un endroit où faire leurs devoirs.

Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine le 24 février 2022, le centre est devenu un abri et un point de distribution de repas chauds pour les 2 000 réfugiés ukrainiens qui traversaient la frontière à Palanca chaque jour. Aurelia explique que lorsqu’elle a vu à quel point ils souffraient, elle n’a pas hésité une seule seconde à les aider. Chaque jour, elle leur cuisinait des repas chauds.

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© Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

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Pendant la période où le plus de réfugiés ont traversé Palanca, Aurelia dormait moins de trois heures par nuit. Elle travaillait sans relâche pour préparer à manger et venir en aide aux réfugiés ukrainiens, qui étaient principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Aurelia a même traversé la frontière et s’est rendue en Ukraine avec d’autres bénévoles pour distribuer de la nourriture à des milliers de réfugiés qui faisaient la queue pendant des jours pour entrer en Moldavie.

Elle se souvient que certains d’entre eux avaient extrêmement froid. Elle explique : « Ils étaient perdus et ne savaient pas ce qu’ils allaient devenir. Ils avaient faim, soif et besoin d’un abri. C’était très dur. Beaucoup d’entre eux avaient très froid. »

Action contre la Faim et son partenaire local Communitas ont commencé à servir des repas chauds dès le début de la guerre et n’ont jamais cessé de le faire. Aurelia est l’une des cuisinières. Aujourd’hui encore, elle et les autres bénévoles de sa cuisine viennent en aide aux réfugiés ukrainiens qui arrivent à Palanca dans des bus d’évacuation, environ 30 à 40 personnes par jour.

 

TATIANA BUBROVA, 70 ans, réfugiée ukrainienne

 

Tatiana Bubrova est une réfugiée ukrainienne âgée de plus de 70 ans qui travaille au centre de distribution d’Action contre la Faim et de Moldova for Peace à Balti, en Moldavie. Tatiana est originaire de Kramatorsk, une ville située au nord de l’oblast de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.

Tatiana vivait avec sa fille et sa petite-fille de 4 ans à Irpin lorsque la guerre a commencé le 24 février 2022. Irpin fait partie de l’oblast de Kiev et est devenu un champ de bataille lors de l’offensive de Kiev en 2022.

MD_2023_FSLH-TEST_UkrainianRefugee_ACHStaff_Tatiana Bubrova_Distribution Center_Balti_Elisa Bernal1-min © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Tatiana, sa fille et sa petite-fille ont quitté l’Ukraine le 2 mars 2022. Tatiana nous raconte : « C’était effrayant. Kiev était sous les bombes. Nous avons vécu au sous-sol pendant quatre jours. Nous n’avions pas d’autre choix que de quitter le pays. » Seules cinq familles sont restées dans le quartier d’Irpin où vivaient Tatiana et sa fille. 

"Nous ne pouvons plus rentrer chez nous. Notre maison de Kramatorsk a été détruite. "
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Tatiana
Balti, Réfugiée ukrainienne en Moldavie

Au début, Tatiana et sa famille ne recevaient aucune aide, mais après quelques semaines, d’autres réfugiés leur ont appris que des organisations humanitaires offraient leur soutien. Tatiana a cherché de l’aide auprès d’une église et a commencé à y faire du volontariat. Elle a ensuite pris connaissance du centre de distribution de Balti. Elle n’a pas hésité à commencer à y distribuer des repas et des articles d’hygiène aux réfugiés ukrainiens en tant que bénévole : « Pour moi, c’est normal d’aider les autres. En Ukraine, j’étais retraitée, et je venais en aide aux communautés vulnérables. »

Action contre la Faim l’a embauchée, et elle travaille au centre de distribution depuis 2022. La famille vit actuellement dans l’immeuble où se trouve le centre de distribution d’Action contre la Faim et de Moldova for Peace. Tatiana explique qu’elle peut ressentir l’impact que son travail a sur la vie des réfugiés. La plupart d’entre eux reviennent et de nouvelles personnes arrivent régulièrement, ce qui, selon Tatiana, signifie que l’aide et les articles fournis leur sont utiles.

Depuis le début de la mission en Moldavie, nous avons distribué 23 000 repas chauds à la frontière de la Moldavie avec l’Ukraine, réhabilité sept centres d’accueil pour réfugiés et distribué plus de 1 300 kilos de nourriture en Ukraine et 2 700 kits d’hygiène en Ukraine et en Moldavie. Nous commençons également à mettre en œuvre des transferts monétaires pour les réfugiés ukrainiens, les familles d’accueil de réfugiés ukrainiens et les familles moldaves vulnérables.

 

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