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Témoignages
Jeanne et sa famille sont restés 3 mois dans la brousse, à manger ce qu’ils trouvaient – essentiellement du manioc : « Nous étions tous malades. Nous avions des maux de tête et très mal au ventre. Au mois de mai, nous sommes sortis de la forêt, mais nous n’avons plus de moyen de subsistance. Auparavant, nous étions cultivateurs, aujourd’hui, nous n’avons plus rien. Mon mari est malade et mes enfants également. »
Cela fait désormais deux semaines qu’elle se trouve, avec sa famille, au sein de l’Unité Nutritionnelle Thérapeutique Ambulatoire (UNTA) du centre de santé de Kasekwe où son benjamin, Antoine, est pris en charge par le personnel de santé.
"Mon fils de 6 ans avait de la fièvre, des œdèmes et de la diarrhée."
« A son arrivée, il a été traité contre la sous-nutrition avec du lait thérapeutique, mais il y avait peu d’évolution. Il a alors été transfusé, mais il n’y avait toujours pas d’amélioration. Nous savons aujourd’hui qu’il souffre de tuberculose. Heureusement, il est pris en charge par les équipes médicales et Action contre la faim. Son état s’améliore de jour en jour. Dans la brousse, il serait mort ».
Pascaline a cinq enfants. Elle est née à Tshikapa, et son mari vient du village Kakum. Depuis 4 jours, elle se rend à l’UNTA du centre de santé Kasala pour soigner son petit dernier.
« Mon fils avait de la fièvre matin et soir, je lui donnais des médicaments mais son état empirait. Des voisines m’ont parlé de ce centre de santé : à mon arrivée, on m’a dit que mon fils souffrait de sous-nutrition et qu’il avait aussi le paludisme. Il est déjà en bonne voie de guérison, il est éveillé, et il a retrouvé l’appétit et le sommeil. Mais je suis inquiète, car nous avons de plus en plus de mal à nous nourrir. »
En raison des conflits entre la milice Kamuina Nsapu et l’armée, beaucoup de personnes ont dû abandonner leurs maisons et se réfugier dans les villages voisins.
"la fin de la guerre, c’est ça qu’il nous faut"
En raison des conflits entre les groupes miliciens et l’armée, beaucoup de personnes ont dû abandonner leurs maisons et se réfugier dans les villages voisins.
« Je sais que les milices Kamuina Nsapu ont coupé des têtes à Kamako et Kakomba, et nous vivons aujourd’hui avec ces déplacés. Je sais aussi que l’armée viole les femmes sur son passage. Aujourd’hui, c’est difficile pour nous tous : pour les déplacés qui ont dû fuir leurs villages et dont les maisons ont été brûlées, et pour nous-autres, qui les accueillons mais qui n’avons plus rien à manger. »
En serrant son fils dans ses bras, Jeanne conclut : « la fin de la guerre, c’est ça qu’il nous faut ».
République démocratique du Congo
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