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CHA - MHCP - 2024 - Christophe Da Silva (26)-min © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

À la Une

Soudan

Soudan, une crise humanitaire régionale

Depuis le début du conflit, les violences ont fait 8 millions de déplacés soudanais et plus de 2 millions d’entre eux ont déjà trouvé refuge dans les pays voisins (Tchad, Soudan du Sud, Egypte, Ouganda, Ethiopie notamment). Il s’agit de l’une des pires crises de déplacement au monde et les besoins humanitaires croissants au Soudan et dans les pays voisins, exacerbent les défis humanitaires déjà existants dans ces pays.

Avant la guerre, 15,8 millions de Soudanais avaient besoin d’une aide humanitaire. Ce chiffre s’élève désormais à près de 25 millions, soit plus de la moitié de la population du pays.

L’afflux de réfugiés a mis à rude épreuve les ressources des pays voisins, limitant l’accès des réfugiés et des communautés locales aux services essentiels. Le conflit a déstabilisé la région sur le plan économique en contribuant à la dépréciation de la monnaie, à l’augmentation du taux chômage et à la perturbation des activités commerciales.

Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) de juin 2024 a révélé des niveaux sans précédent d’insécurité alimentaire au Soudan. Il a été estimé que plus de la moitié de la population, soit 25,6 millions de personnes, seraient confrontées à des niveaux de faim de crise ou pire (phase 3 de l’IPC et au-delà) pendant la période creuse de juin à septembre 2024. Le Darfour Central et le Kordofan du Sud font partie des régions les plus gravement touchées, 68 % et 58 % de leurs populations, respectivement, se trouvant en situation d’insécurité alimentaire grave, et 120 000 personnes en situation de catastrophe (phase 5 de l’IPC). Le Soudan est également l’un des cinq pays présentant les taux de malnutrition aiguë globale les plus élevés, 13,6 % de la population étant affectée. De plus, près de la moitié des enfants soudanais de moins de cinq ans souffrent d’anémie en raison d’une mauvaise alimentation.

Face à l’escalade de la crise, la communauté internationale a lancé le Plan de réponse régionale pour les réfugiés du Soudan en 2024, qui vise à soutenir 3,3 millions de personnes touchées par le conflit. Avec un objectif financier de 1,5 milliard de dollars, ce plan couvre la protection, la sécurité alimentaire, les soins de santé et l’éducation dans plusieurs pays. Cependant, en juin 2024, ce plan restait largement sous-financé, ce qui complique la réponse aux besoins urgents des populations déplacées et vulnérables.

 

L’INTERVENTION D’ACTION CONTRE LA FAIM AU SOUDAN

 

Au Soudan, Action contre la Faim est présente dans les États du Nil Blanc, du Nil Bleu, du Kordofan du Sud, du Darfour central et, depuis le conflit, à Port-Soudan, où nous avons établi notre bureau de coordination et mené certaines opérations.

Notre équipe a fourni des services de santé et de nutrition vitaux dans des centres de santé et des hôpitaux. Nos programmes de sécurité alimentaire et de moyens d’existence viennent en aide aux communautés en leur offrant une aide agricole et un soutien en espèces dans les régions les plus vulnérables. Nous continuons de nous efforcer d’améliorer l’assainissement et l’accès à l’eau, en fournissant des infrastructures et des produits d’hygiène essentiels. De plus, nous apportons un soutien direct aux femmes et aux filles victimes de violences sexuelles.

 

127 671
enfants de moins de cinq ans ont été traités contre la malnutrition
SD_2024_WASH Drilling boreholes CD_ACF StaffMohammed Abdelrahman Salim Eisa2-min © Mohammed Abdelrahman Salim Eisa pour Action contre la Faim
SD_2024_NUT Meds distr_Staff1-min © Action contre la Faim
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L’INTERVENTION D’ACTION CONTRE LA FAIM AU SOUDAN DU SUD

 

La situation humanitaire au Soudan du Sud est tout aussi désastreuse, le pays étant aux prises avec l’afflux de centaines de milliers de réfugiés, qui a compliqué les défis humanitaires existants encore davantage. Plus de 752 000 de personnes ont fui au Soudan du Sud, dont 172 027 de Soudanais et plus de 600 000 rapatriés ou non-Soudanais (données de mi-juillet 2024).

Cet afflux de population a mis à rude épreuve les ressources et les infrastructures du Soudan du Sud, poussant les communautés et les organisations humanitaires à leurs limites. Les réfugiés vivent dans des abris surpeuplés où l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux soins de santé est limité. Selon les prévisions de l’IPC, de nombreuses personnes, en particulier des femmes et des enfants, risquent d’être confrontées à une situation d’insécurité alimentaire extrême (phases 4 et 5 de l’IPC) au Soudan du Sud, ce qui entraînerait une montée des tensions et une compétition accrue pour des ressources rares.

Au Soudan du Sud, Action contre la Faim  intervient face aux conséquences de crises telles que les déplacements, les conflits et les catastrophes naturelles dans le Bahr el Ghazal du Nord, à Warab, à Pibor et dans le Jonglei.

Nous intervenons activement face à la crise soudanaise par le biais de notre équipe d’urgence multisectorielle, qui répond aux besoins urgents des populations affectées par l’afflux de réfugiés et de rapatriés. Ses interventions couvrent des domaines clés tels que la nutrition, la santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène  la sécurité alimentaire et les moyens d’existence , et les services de protection. 

 

19 559
personnes ont bénéficié de nos actions pour améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement
AAH_SSD24_day6_44336 (2)-min © Peter Caton pour Action contre la Faim

 

LINTERVENTION DACTION CONTRE LA FAIM EN ÉTHIOPIE

 

L’Éthiopie, qui était déjà aux prises avec un conflit interne, est désormais également confrontée à l’afflux massif de rapatriés et de réfugiés soudanais, qui met à rude épreuve sa capacité de réponse humanitaire Près de 59 916 personnes sont arrivées dans le pays, à la fois des réfugiés soudanais et des rapatriés éthiopiens, ce qui a miné les ressources de régions comme Amhara et le Benishangul-Gumuz, les taux de malnutrition aiguë ont atteint 23,1 %, et les épidémies de rougeole, de paludisme et de choléra sont fréquentes. Les pénuries d’eau aggravent la crise encore davantage, 67 % des réfugiés n’ayant pas accès à suffisamment d’eau propre.

Action contre la Faim intervient activement en Éthiopie, où des interventions multisectorielles intégrées sont menées pour répondre aux besoins urgents des populations vulnérables, notamment les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les réfugiés, les rapatriés et les communautés d’accueil. Les principaux secteurs d’intervention sont la nutrition et la santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la sécurité alimentaire et les moyens d’existence, la santé sexuelle et reproductive, et la protection. À Gambella, Action contre la Faim est le seul fournisseur de nutrition pour quatre camps de réfugiés, où elle fournit un management communautaire de la malnutrition aiguë et des services d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, notamment des programmes d’alimentation thérapeutique et complémentaire.

 

2 800
personnes ont bénéficié des potagers communautaires dans des camps de réfugiés

 

LINTERVENTION DACTION CONTRE LA FAIM AU TCHAD

 

De même, plus de 636 000 réfugiés soudanais, dont 89 % de femmes et d’enfants, sont venus chercher refuge au Tchad. La situation humanitaire dans l’est du Tchad, qui était déjà précaire, s’est détériorée encore davantage en raison de la surpopulation et de l’augmentation des maladies hydriques et des taux de dénutrition. L’accès à l’eau propre, à l’assainissement et à la nourriture reste insuffisant, et les besoins d’aide humanitaire sont considérables, en particulier dans les camps de réfugiés.

Cet afflux de population a pesé très lourdement sur les ressources locales, ce qui, conjointement à la hausse des prix des denrées alimentaires et à une aide humanitaire insuffisante, a augmenté les tensions entre les réfugiés et les communautés d’accueil. La crise est en train de s’aggraver en raison du sous-financement et l’aide alimentaire d’urgence est notamment insuffisante pour répondre aux besoins. Selon l’analyse de l’IPC de mars 2024, environ 237 452 personnes sont en situation de crise, et 85 674 en situation d’urgence.

 

1 861
personnes ont reçu un soutien psychosocial ou psychologique
CHA - WASH - 2024 - Inès Olhagaray (15)-min © Inès Olhagaray pour Action contre la Faim
CHA - Nut&Health - 2024 - Inès Olhagaray (4)-min © Inès Olhagaray pour Action contre la Faim
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LINTERVENTION DACTION CONTRE LA FAIM EN OUGANDA

 

L’Ouganda, qui a accueilli plus de 54 343 réfugiés soudanais depuis début 2024, a également été sous pression. De plus, de nombreuses personnes sont arrivées de République démocratique du Congo et du Soudan du Sud, ce qui a débordé les systèmes de soutien aux réfugiés du pays. Le système de santé est au limite de ses capacités, ce qui a engendré une pénurie de personnel et de produits de première nécessité qui touche à la fois les réfugiés et les communautés d’accueil. Les problèmes de santé mentale, en particulier chez les jeunes réfugiés, sont également en hausse.

Action contre la Faim a mis en œuvre une intervention complète pour répondre aux besoins urgents des populations vulnérables, en particulier des réfugiés, en Ouganda. Plus de 2,4 millions d’enfants ont reçu un traitement contre la malnutrition aiguë modérée, ce qui a considérablement amélioré les taux de guérison au cours des deux dernières années.

Pour améliorer la sécurité alimentaire, 92 675 personnes ont été inscrites à des initiatives agricoles et ont bénéficié d’un soutien technique. Les agents de santé communautaires (2 587) ont été équipés pour pouvoir identifier et rediriger rapidement les cas de malnutrition aiguë.

Pour renforcer l’accès à l’eau, l’hygiene et l’assainissement, 2 439 latrines ont été construites, ce qui a considérablement réduit le nombre de maladies liées au manque d’hygiène. Plus de 22 000 personnes ont reçu une éducation à l’hygiène. Pour améliorer l’accès à l’eau, un système d’irrigation solaire à grande échelle a été installé, en plus de nombreux puits et réservoirs d’eau.

Nos programmes d’émancipation économique ont formé 397 groupes d’agriculteurs, soit plus de 11 000 personnes. Ces groupes ont pu accéder à 3 871 hectares de terres à cultiver et établir de solides liens commerciaux. Plus de 6 000 membres d’associations villageoises d’épargne et de crédit ont bénéficié d’une meilleure inclusion financière.

 

En conclusion 

 

Le conflit au Soudan a provoqué une crise humanitaire considérable dans le pays et plus largement dans la région. Les deux parties au conflit doivent garantir la protection des civils, prendre toutes les mesures possibles pour éviter de nuire aux structures civiles et aux travailleurs humanitaires, et mettre en œuvre la résolution 2417 de l’ONU, qui reconnaît le lien entre la violence et l’insécurité alimentaire causée par les conflits et qui exige le respect du droit international humanitaire.

Nous demandons à toutes les parties au conflit de maintenir les couloirs/pauses humanitaires ou de cesser les hostilités pour permettre aux civils de se mettre en sécurité et d’accéder aux services essentiels et à l’aide humanitaire dont ils ont besoin, y compris des biens indispensables à leur survie, tels que la nourriture. Nous exigeons aux deux parties de garantir un accès libre et sans entrave aux organisations humanitaires afin de leur permettre d’évaluer les besoins des communautés, de reconstituer les stocks et de fournir une aide rapide et efficace.

Nous appelons la communauté internationale à mobiliser rapidement les ressources nécessaires pour sauver des vies et protéger les communautés affectées. Plus de 50 % de la population se trouve dans une situation d’insécurité alimentaire grave alors que la violence continue de se propager et d’exacerber la détérioration rapide et dramatique de la situation humanitaire.

 

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