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PXL_20240521_075233271.PORTRAIT-min © Diana Sharone Tumuhairwe pour Action contre la Faim

À la Une

Ouganda

Comment l’allaitement sauve des vies dans les zones rurales

Après que son bébé est sorti de l’hôpital, elle a commencé à faire face à des problèmes d’allaitement. Le périple de cette jeune mère ne faisait que commencer.

 

Une visite au centre de santé

 

Le bébé de Sandra est né en bonne santé. Du moins, c’était ce qu’elle croyait. Peu de temps après être rentrée chez elle, Sandra a remarqué que Faith avait l’air malade. Elle n’arrivait pas à boire le lait maternel sans le vomir. Au bout d’un mois seulement, elle est devenue faible et fragile. Sandra a essayé de la soigner en utilisant des plantes et des médicaments, en vain. Les vomissements ont persisté.

Dans le district de Kiryandongo, où vit Sandra, il peut être très difficile d’accéder aux soins de santé. Mais la jeune mère était déterminée à trouver une solution au problème de sa fille.

« À la naissance, elle était en bonne santé. Elle a commencé à réagir différemment plus tard », explique Sandra. « Elle est devenue mince et osseuse. Mon mari et moi nous sommes beaucoup inquiétés. Nous avions peur qu’elle ait été ensorcelée. »

Sandra s’est rendue dans un centre de santé de Nyakadote, dans l’ouest de l’Ouganda, pour vacciner Faith. L’infirmière s’est inquiétée de son poids et a redirigé la mère et son enfant vers les nutritionnistes d’Action contre la Faim, qui ont confirmé que l’état de Faith n’était pas normal. Après plusieurs examens visant à établir un diagnostic, Sandra et son bébé ont dû se rendre à l’hôpital Lacor de Gulu. Faith, qui souffrait d’une maladie gastro-intestinale, y a reçu un traitement et s’est rétablie en deux semaines.

PXL_20240521_063502872.PORTRAIT.ORIGINAL-min © Diana Sharone Tumuhairwe pour Action contre la Faim

 

Pour de nombreuses jeunes mères comme Sandra, les soins postnataux sont hors de portée. L’Ouganda accueille la plus grande population de réfugiés d’Afrique. Les familles déplacées cherchent refuge dans tout le pays, mettant à rude épreuve des programmes humanitaires déjà sous-financés. Entre janvier et février 2024, l’Ouganda a accueilli près de 25 000 réfugiés en provenance de la République démocratique du Congo, du Soudan et d’autres pays voisins. Le pays compte 1,6 million de réfugiés, dont plus de la moitié (57 %) sont des enfants.

Le district de Kiryandongo, où vit Sandra, a été l’un de ceux qui ont accueilli le plus de réfugiés. Cela peut exacerber le cycle de la pauvreté pour de nombreuses femmes comme Sandra, les empêchant d’accéder à des soins de santé complets pendant et après leur grossesse. En Ouganda, plus de 45 % de la population est confrontée à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë.

 

Des défis inattendus

 

Bien que Faith se soit rétablie assez rapidement, la jeune mère et sa fille ont été confrontées à un nouveau problème une fois rentrées chez elles. En raison de la longue interruption de l’allaitement, la production de lait de Sandra s’était amoindrie.

« J’ai dû retourner au centre de santé de Nyakadote pour un suivi », dit-elle. « Mon bébé allait bien, mais je n’avais plus de lait. Les infirmières ont travaillé dur pour m’aider à reprendre l’allaitement. Au début, je ne pensais pas que les techniques qu’elles m’ont apprises allaient fonctionner. Mais au bout de seulement cinq jours, ma production de lait avait repris. »

Aux États-Unis, l’allaitement reste un défi pour de nombreuses mères. Les problèmes peuvent être dus à différents facteurs : baisse de lactation, inquiétudes concernant la nutrition du bébé, politiques de travail peu encourageantes, absence de congé parental, normes culturelles, manque de soutien familial, politiques de l’hôpital… En Ouganda, de nombreuses mères ne bénéficient d’aucune éducation postnatale ni d’aucune aide à l’allaitement.

Dans le cadre du programme MAMI d’Action contre la Faim, de jeunes mères comme Sandra apprennent des techniques similaires pour maintenir la production de lait maternel après la grossesse. Cette sensibilisation est essentielle pour les familles pour qui il est difficile, voire impossible, d’accéder à d’autres soins de santé.

« Aujourd’hui, ma fille a presque sept mois », déclare Sandra en souriant. « Je suis extrêmement reconnaissante envers les infirmières et le programme MAMI pour leur soutien. Il n’a pas été facile de faire revenir le lait, mais leurs conseils m’ont permis d’y arriver. Cette expérience m’a appris l’importance d’écouter les médecins et d’être proactive en ce qui concerne la santé de mon bébé. »

Malgré les contraintes qui pèsent sur le système de santé ougandais, les équipes d’Action contre la Faim expliquent aux jeunes mères comment rester en bonne santé, elles et leurs bébés. Pour les nouveau-nés, il n’y a parfois qu’un pas entre la santé et la sous-nutrition, voire entre la vie et la mort, et des techniques d’allaitement appropriées peuvent faire toute la différence. L’histoire de Sandra n’est que l’un des nombreux cas que nos équipes traitent quotidiennement. Aujourd’hui, elle et sa fille sont heureuses et en bonne santé, mais pour le reste de l’Ouganda, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

 

À propos du programme MAMI en Ouganda

 

Le programme MAMI (Management of At-Risk Mothers and Infants, en français « prise en charge des mères et des nourrissons à risque ») vise à combler des lacunes importantes dans la nutrition des nouveau-nés. Il apporte un soutien complet aux nourrissons de moins de six mois à risque sur le plan nutritionnel et à leurs mères.

Le programme va au-delà du simple traitement de l’enfant. Il apporte un soutien aux mères et à leurs bébés et réduit la mortalité infantile et la sous-nutrition. Près de 25 000 paires mère-enfant ont été sélectionnées pour le programme.

 

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