Nord de Gaza : les données sur la faim montrent une détérioration alarmante

Le vendredi 8 novembre 2024, le comité d’examen de la famine du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a alerté sur le risque du « pire scénario » pour la zone nord de la bande de Gaza.

En raison de l’escalade et de l’intensification des hostilités, des ordres de déplacement, de l’arrêt des camions commerciaux et de la désintégration des filets de protection sociale, la famine est imminente si aucune mesure immédiate n’est prise.

Depuis les premiers ordres de déplacement dans certaines zones du nord de la bande de Gaza au début du mois d’octobre 2024, plus de 71 000 personnes ont été déplacées du nord de Gaza vers la ville de Gaza. 100 000 personnes se trouveraient toujours dans les zones assiégées. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le nombre de camions d’aide entrant dans la bande de Gaza a atteint son point le plus bas depuis octobre 2023 tandis que 80 % des marchés du nord sont endommagés ou complètement détruits.

Au cours des deux dernières semaines, les équipes d’Action contre la Faim ont distribué plus de 1 000 paquets d’aliments secs aux Palestiniens déplacés dans la ville de Gaza, dont certains ont fui les zones assiégées de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahia. « Pour tous les types d’assistance, Gaza dépend uniquement de ce qui vient de l’extérieur. Surtout dans le nord et la ville de Gaza », a déclaré un Palestinien déplacé à l’équipe d’Action contre la Faim. « Il n’y a rien de nutritif ici. Il n’y a que des boîtes de conserve. Pas de légumes, pas de viande, pas de poulet, pas de fruits. »

Sans une fin immédiate du siège, un accès humanitaire sûr et l’afflux de produits alimentaires frais par tous les points de passage possibles, ces paquets d’aliments secs ne continueront à répondre qu’à une fraction des besoins humanitaires. Action contre la Faim rappelle à la communauté internationale qu’une déclaration de famine ne signifie pas simplement que les gens ont faim ; cela signifie que des personnes sont déjà en train de mourir.

Les équipes d’Action contre la Faim continuent à travailler dans la bande de Gaza avec des programmes de nutrition, d’assistance humanitaire et d’approvisionnement en eau potable. Depuis le début du conflit, nous avons apporté une aide vitale à plus d’un million de personnes grâce à ces programmes.

Après plus d’un an de violence intense et d’atrocités, en particulier dans les zones nord de la bande de Gaza, la communauté internationale doit prendre toutes les mesures possibles pour empêcher une nouvelle détérioration de l’accès humanitaire, garantir un cessez-le-feu immédiat et permanent, la libération des otages et mettre un terme à l’utilisation de la famine comme arme de guerre.