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IMG_6473-min © Inès Olhagaray pour Action contre la Faim

Communiqués de presse

Soudan

La famine sévit au Soudan

Les Nations unies ont publié aujourd’hui le rapport sur la classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire (IPC) pour le Soudan, qui indique que des conditions de famine sont présentes dans certaines parties du pays. Des millions de personnes sont confrontées à des pénuries extrêmes de nourriture et de ressources de base. Le rapport est produit par l’ONU, des gouvernements et des organisations non gouvernementales dont Action contre la Faim, qui opère au Soudan depuis 2018.

Le rapport de l’ONU confirme que ces conditions de famine existent, notamment au Nord-Darfour, et en particulier dans le camp de Zamzam qui accueille des déplacés internes, près de la ville d’El Fasher. Zamzam est l’un des plus grands camps de personnes déplacées au Soudan, avec une population estimée à au moins un demi-million de personnes.

« Les personnes souffrant de la famine sont au bord de la mort« , déclare Hélène Pasquier, experte en sécurité alimentaire à Action contre la Faim. Mme Pasquier explique qu' »au Zamzam, les gens n’ont pas reçu d’aide alimentaire depuis le mois d’avril, en grande partie parce que l’accès aux organisations humanitaires est entravé. Les produits de base n’arrivent pas sur les marchés et les gens n’ont plus de réserves après tant de mois de conflit. Pendant ce temps, les prix continuent de monter en flèche et les gens n’ont pas accès aux banques ou à de l’argent liquide. Les services de santé à Zamzam sont pratiquement inexistants. La situation est extrêmement préoccupante depuis bien trop longtemps« .

La famine est la pire catégorie de faim. À ce niveau d’insécurité alimentaire, même si des stratégies de survie sont pleinement mises en œuvre, les personnes touchées sont confrontées à des pénuries alimentaires extrêmes qui peuvent conduire à la famine et à la mort. La déclaration d’aujourd’hui est, ou devrait être, un tournant, car il n’y a eu que quatre déclarations de famine au cours des dernières décennies : Soudan du Sud (2017), Somalie (2011), Corée du Nord (1995) et Éthiopie (1984).

« Action contre la Faim alerte sur la gravité de la situation depuis le début du conflit en avril 2023. Cependant, il est encore possible d’agir pour éviter que la catastrophe ne s’aggrave« , déclare Paloma Martín de Miguel, responsable des opérations pour l’Afrique de l’Ouest à Action contre la Faim. « Le niveau de violence au Soudan est extrême. Du fait du conflit, dans la région d’El Fasher, d’autres camps de déplacés exposés à la violence sont menacés par la famine« , explique Mme de Miguel.

En outre, les données de l’IPC montrent que les États du Darfour oriental, occidental, central et méridional, du Kordofan méridional, de Khartoum et d’Al Jazirah pourraient également être touchés par la famine. « Nos équipes ne sont pas présentes au Zamzam, explique M. de Miguel, mais elles travaillent quotidiennement sur le terrain dans d’autres régions où il existe également un risque de famine, comme le Darfour central et le Kordofan meridional”.

La famine peut être stoppée, mais seulement avec un accès et un financement adéquats. « Les organisations humanitaires comme la nôtre ont de plus en plus de mal à atteindre les personnes dans le besoin« , explique Samy Guessabi, Directeur d’Action contre la Faim au Soudan. « Nous exhortons toutes les parties au conflit à prendre des mesures immédiates pour empêcher l’escalade de la crise de la faim au Soudan. Nous appelons également la communauté internationale et les acteurs humanitaires à fournir une assistance urgente et les fonds nécessaires. La situation est critique et exige une réponse immédiate« , déclare M. Guessabi.

 

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