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Quelles actions du G20 pour endiguer la faim ? Médiapart

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La volatilité des prix alimentaires est devenue un enjeu central pour l’économie mondiale, susceptible d’affecter la croissance de nombreux pays, dont celle des membres du G20. En effet, ceux-ci représentaient en 2008 plus de la moitié des surfaces agricoles mondiales, 65 % des terres arables et 77 % de la production mondiale de céréales. On comprend donc l’intérêt des discussions sur la volatilité des prix pour ces pays.

 

Pourtant, si les conséquences de la volatilité de prix se traduisent en millions de dollars pour le G20, dans les pays les plus pauvres, on parle de vies menacées. Quand les prix augmentent, les ménages vulnérables sont amenés à arbitrer dans la composition de leur alimentation en fonction de leurs revenus. On estime que la crise alimentaire de 2008 aurait augmenté la sous nutrition de 7%, affectant jusqu’à 63 millions de personnes [1].

 

A la veille de réunions préparatoires au Sommet du G20, les débats autour de la volatilité des prix doivent apporter des réponses concrètes aux enjeux de sécurité nutritionnelle pour un sixième de l’humanité. C’est en accompagnant les actions de nature économique par des mesures de soutien aux agricultures vivrières paysannes que les effets de la volatilité chez les populations les plus vulnérables seront jugulés.

 

Depuis plusieurs dizaines d’années, l’absence d’investissements massifs et cohérents dans l’agriculture de proximité a généré des situations de déficit alimentaire dans un grand nombre de pays en développement. Ils subissent alors directement les fluctuations massives et imprévisibles des cours internationaux et sont en difficulté pour se prémunir contre les crises alimentaires.

    

Les pays du G20 ont l’obligation morale de résoudre le problème de la volatilité des prix alimentaires sous tous ses aspects et de proposer des solutions durables aux populations les plus touchées par ses impacts néfastes. Mais de quelle manière ?

 

En impulsant de nouvelles politiques et en favorisant des investissements qui permettront de lutter durablement contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Ainsi, la lutte contre la volatilité des prix ne peut s’envisager sans le soutien aux agricultures paysannes, à la production vivrière et à la diversification alimentaire.

 

Il y a un consensus sur la nécessité d’investir dans la sécurité alimentaire : l’Initiative de l’Aquila, dont le but est de mobiliser d’ici 2012 plus de 22 milliards de dollars pour la sécurité alimentaire et l’agriculture, le prouve. Ces promesses d’investissements ont suscité des espoirs. Mais 3 ans après, force est de constater qu’elles n’ont pas été suivies des actions appropriées.

 

 

 

A ce sujet, Olivier de Schutter, Rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, a déclaré en entretien que « sur [les milliards de dollars] promis au G8 de L’Aquila en avril 2009, seuls 20% ont été déboursés. C’est très décevant. »

 

 

 

A la veille des débats sur ces questions, il faut désormais que les Etats membres du G20, sous l’impulsion de la présidence française, prennent leurs responsabilités. Il est impératif que les produits alimentaires retrouvent leur statut de biens assurant l’alimentation et la sécurité des moyens d’existence des plus vulnérables, et ne soient plus considérés comme de simples produits destinés à la spéculation et au marchandage.

 

 

 

François Danel

 

 

 

Directeur général d’Action contre la Faim

 

 

 

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[1]Escalating Food Prices: The threat to poor households and policies to safeguard a Recovery for All, UNICEF, Février 2011.

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