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Communiqués de presse
Au Mali, la dernière enquête de suivi et d’évaluation de la malnutrition (SMART) révèle une prévalence de la malnutrition infantile qui dépasse largement les seuils critiques fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans le Nord-Est du pays, dans les camps de personnes déplacées par le conflit à Gao, la prévalence de la malnutrition aiguë modérée chez les enfants âgés de 6 à 59 mois est de 30,1%, soit le double du pourcentage établi par l’Organisation Mondiale de la Santé comme étant sévère. Les taux de malnutrition aiguë sévère sont encore plus alarmants : ils sont passés de 4,2% l’année dernière à 11% aujourd’hui (Rapid SMART juin 2024), soit le niveau le plus élevé de la décennie. Les données de l’ONU estiment que, de juin 2023 à mai 2024, près de 1,5 million d’enfants souffriront de malnutrition aiguë au niveau national.
Les conflits qui se déroulent au Mali depuis 2012 ont déclenché une série de crises alimentaires et nutritionnelles aux conséquences dévastatrices pour la population, obligeant les gens à fuir les zones touchées, laissant derrière eux leurs maisons et toutes leurs ressources sans pouvoir répondre à leurs besoins les plus élémentaires.
« L’urgence nutritionnelle au Mali est un problème complexe et multiforme qui nécessite une action concertée de la part de la communauté internationale », déclare Mamadou Diop, directeur du bureau pays d’Action contre la Faim au Mali. “Cette crise nécessite une réponse globale qui s’attaque à la fois aux besoins immédiats et structurels, y compris l’amélioration de la sécurité alimentaire, le renforcement des systèmes de santé, l’accès à l’eau et la promotion des pratiques d’hygiène et de nutrition”, ajoute-t-il.
L’insécurité alimentaire, le manque d’accès aux services de santé, la pauvreté et les déplacements forcés, ainsi que le manque de connaissances sur les bonnes pratiques nutritionnelles, associés aux conflits, contribuent à la persistance de niveaux élevés de malnutrition. Cette situation est encore aggravée par la période de soudure, c’est-à-dire la période entre la plantation et la récolte des cultures, lorsque les stocks alimentaires sont au plus bas, ce qui est particulièrement difficile pour les ménages vulnérables qui, sans aide, n’ont aucun moyen d’assurer leur approvisionnement en nourriture.
Action contre la Faim, présente au Mali depuis 1996, répond à cette crise par une approche multisectorielle. A Darsalam, un camp de déplacés internes à Ménaka qui accueille plus de 4 000, les équipes d’Action contre la Faim dépistent et traitent la malnutrition aiguë modérée et sévère chez les enfants âgés de 6 à 59 mois et les femmes enceintes et allaitantes par le biais d’une approche communautaire combinée à des cliniques mobiles. L’association distribue également une aide alimentaire aux ménages vulnérables, réhabilite et construit des infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les camps, et soutient la distribution de kits d’hygiène et de moyens de subsistance aux ménages.
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