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ACF en HAìTI

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Eau, assainissement et hygiène

l'urgence absolue

ACF en HAìTI

L’eau reflète les dérèglements et les enjeux environnementaux de notre planète. C’est une ressource finie, inégalement répartie, tuant par ses absences – le centre de l’Afghanistan a connu 6 années de sécheresse consécutives- ou par ses excès –Tsunami et inondations récurrentes d’Indonésie. C’est une ressource fragile, soumise au risque croissant de

pollution.

L’eau est aussi un objet de conflit. Dans un monde où la demande augmente -explosion démographique, irrigation intensive-, mais où la ressource se tarit, l’eau devient un enjeu politique et une arme. La côte Est du Sri Lanka a vu le conflit ethnique se centrer sur le contrôle des canaux d’irrigation ; les territoires Palestiniens sont privés de leurs réserves souterraines du fait d’une surexploitation unilatérale de la ressource.

Vitale mais également facteur de développement, l’eau -et ses corollaires l’assainissement et l’hygiène- est l’un des défis du siècle. Un enjeu capital pour les 40 pays dans lesquels intervient le réseau Action contre la Faim, qui sont parmi les plus vulnérables de la planète du fait de conflits, déplacements de population ou catastrophes naturelles. La quantité d’eau par jour et par personne y est très souvent en-deçà des 20 litres recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé. Au nord-est du Kenya, les populations agropastorales, souvent négligées par le pouvoir central, ne survivent qu’avec 5 à 10 litres d’eau par jour et par personne. Sécheresses à répétition et manque d’infrastructures aggravent cette situation.

L’intervention des ONGs est essentielle, en particulier dans les pays où l’Etat est faible, déstructuré voire absent –par exemple en Haïti ou au Libéria- et lors des urgences humanitaires. Ces actions de terrain se doivent d’être plus larges, plus rapides, mieux coordonnées, plus efficaces et plus transparentes.

Mais si l’intervention de terrain est nécessaire, elle n’est pas suffisante. Les ONG doivent promouvoir la reconnaissance du droit à l’eau comme un droit humain fondamental sur la scène internationale afin d’appuyer leurs actions.

L’adoption par les Nations Unies de l’ Observation Générale n°15 sur le droit à l’eau en novembre 200 2, stipulant que chacun doit avoir « accès à une eau en quantité, de qualité suffisante et acceptable, physiquement accessible, et à un coût abordable », est un premier pas dans ce sens. L’adoption des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) par 189 Etats en 2000 en est un autre. L’ODM n°7 a pour objectif, d’ici 2015, de réduire « de moitié la proportion de personnes n’ayant pas durablement accès à l’eau salubre et à des installations sanitaires de base ». Il ne sera probablement pas atteint mais constitue un schéma directeur global pour l’ensemble de la communauté internationale.

Prôner l’inscription du droit à l’eau dans la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948, comme l’ont fait 23 Etats en novembre 2006 auprès de la commission des Droits de l’Homme est également une avancée significative. Mais si cet outil international a montré son impact pour d’autres sujets, il est limité par son statut non contraignant pour les Etats.

Inscrire le droit à l’eau dans les législations nationales permettrait par contre aux Etats de se doter d’un cadre légal favorisant sa mise en place concrète et au profit de tous. Dans cette perspective, les Etats faibles manquant de capacités pour implémenter ce droit pourraient bénéficier d’un soutien international, au travers d’une convention de l’ONU fixant règles et responsabilités.

Action contre la Faim s’est prononcée en ce sens le 18 mars à la tribune du Parlement Européen de Bruxelles lors de l’Assemblée Mondiale des Elus et des Citoyens de l’Eau.

Enfin, il est urgent de se doter d’indicateurs de suivi des ODM et de l’application du Droit à l’Eau, afin que les grandes déclarations ne restent pas lettre morte.

 

Julie Aubriot et Jean Lapègue, Service Eau, assainissement et hygiène de l’organisation humanitaire internationale Action contre la Faim

 

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