À la une

Réponse d’urgence au Pakistan, touché par les inondations
Depuis la fin du mois de juin, 6,9 millions de personnes ont été affectées par des inondations dévastatrices à travers le Pakistan, notamment au Pendjab, au Khyber Pakhtunkhwa et au Gilgit-Baltistan. Plus au sud, la province du Sindh a également été durement frappée : 185 000 personnes ont été directement touchées et de vastes étendues de terres agricoles restent encore sous les eaux.
Alors que les eaux se retirent peu à peu, les familles qui tentent de rentrer chez elles se heurtent à une dure réalité : des maisons endommagées ou détruites, des services essentiels interrompus et la perte des biens qui assuraient jusque-là leur subsistance.
Buner, des survivants tentent de se relever après le chaos et la destruction
Lorsque des inondations dévastatrices ont frappé Buner, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, des familles ont perdu leurs maisons, leurs moyens de subsistance et l’accès aux services essentiels. Parmi elles, Bakhte Khatoon, mère de 11 enfants – 8 filles et 3 garçons – dont la modeste maison a été submergée. La petite boutique de son mari, leur unique source de revenu, a été gravement endommagée.
« Nous avons tout perdu en une nuit », raconte Bakhte. « La boutique de mon mari était notre seule source de revenu, et quand les inondations sont arrivées, elle a été détruite. Je ne savais pas comment nous allions survivre. ».
Pour Bakhte, l’épreuve est d’autant plus lourde qu’elle souffre d’obésité et de maladies chroniques, ce qui limite ses déplacements et complique son accès aux soins.
Les inondations dévastatrices au Khyber Pakhtunkhwa ont laissé des familles comme celle de Bakhte sans abri, sans moyens de subsistance et sans accès aux soins de santé. Rien qu’à Buner, 504 personnes ont perdu la vie et plus de 3 200 maisons ont été endommagées*. À l’échelle de la province, plus de 1,57 million de personnes ont été affectées, dont 604 000 ont besoin d’une aide urgente. Pour beaucoup, les camps médicaux, les distributions de secours et l’accompagnement psychosocial restent essentiels pour surmonter l’épreuve, se soigner et reconstruire leur vie.
Shah Raza Khan, un agriculteur âgé de Buner, a tout perdu lorsque les inondations ont balayé son village. Ses terres agricoles ont été submergées et la récolte de blé qu’il avait cultivée avec tant d’efforts a été détruite. « J’ai vu l’eau engloutir mes terres », se souvient Shah Raza. «Toutes les récoltes pour lesquelles j’avais travaillé ont disparu en une seule nuit. Je suis vieux et souvent malade. Perdre mon blé signifie non seulement la faim, mais aussi le désespoir. »
Une réponse d’urgence pour soutenir les communautés locales
Même avant la catastrophe, l’accès aux soins de santé à Buner était limité. Les centres de santé étaient éloignés, manquaient de ressources et les soins étaient souvent inabordables pour les familles vulnérables. Les inondations ont aggravé la situation en endommageant les infrastructures, en limitant la mobilité et en favorisant l’apparition de maladies évitables. Compte tenu de l’ampleur de la catastrophe et des besoins urgents, Action contre la Faim a lancé une réponse d’urgence afin de venir en aide aux familles touchées dans le district de Buner. À ce jour, sept camps médicaux ont été mis en place, offrant des consultations gratuites, des médicaments, des conseils en matière d’hygiène et un soutien psychosocial et en santé mentale à plus de 3 157 personnes.
Pour Shah Raza, les inondations ont non seulement entraîné la perte de ses moyens de subsistance, mais ont également aggravé son état de santé déjà fragile. Ses maladies fréquentes l’ont affaibli et, sans revenus, il ne pouvait plus financer les soins médicaux dont il avait besoin. «Le camp [médical] m’a permis de me faire examiner de manière approfondie par des médecins et de recevoir des médicaments gratuitement », a-t-il déclaré. « À mon âge, et après avoir tout perdu, cette aide a été une bénédiction. Je me suis senti pris en charge alors que je n’avais nulle part où aller. »
Au lendemain des inondations, les cas de maladies d’origine hydrique, notamment les cas de diarrhée et d’infections de la gorge, ont fortement augmenté dans tout le district. Parmi les personnes affectées se trouve M. Anees, père d’Ahmed, un petit garçon de deux ans. Inquiet de la dégradation de l’état de santé de son fils, il s’est rendu au camp médical de Nurbatwal, à Buner. Sur place, l’équipe médicale d’Action contre la Faim a réalisé un examen complet et fourni gratuitement des soins ainsi que les médicaments nécessaires pour soulager Ahmed.

Aujourd’hui, des milliers de personnes à travers le pays restent privées de leurs moyens de subsistance et de services essentiels. Les terres agricoles qui nourrissaient autrefois les familles demeurent submergées ou détruites, laissant les communautés sans leur principale source de nourriture et de revenu. Les plus vulnérables – personnes âgées, jeunes enfants et femmes – sont exposés à des risques accrus, aggravés par l’accès limité aux soins, la malnutrition et des conditions de vie précaires.
Avec le soutien financier de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (SIDA) et en partenariat avec Initiative for Development & Empowerment Axis (IDEA).
*Autorité nationale de gestion des catastrophes, septembre 2025
**ACF, Evaluation rapide des besoins, septembre 2025