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© Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Des familles trouvent refuge à l’abri collectif de Montana, au Liban 

L’histoire du déplacement et de la résilience de Mahmoud au Liban du Sud

Un abri devenu vital 

Mahmoud et son fils ont été parmi les premiers à arriver à l’abri collectif de Montana le lendemain de son ouverture en décembre 2023. Cet ancien hôtel de Merouaniyeh, au Liban du Sud, est très vite devenu vital pour les familles déplacées par le conflit. Il s’agissait du premier abri collectif de la région, et il est aujourd’hui le plus grand, offrant un toit à près d’une centaine de familles qui n’avaient nulle part où aller. 

Depuis le jour où il y a emménagé, Mahmoud est déterminé à faire tout ce qu’il peut pour aider les autres. Il commence ses journées à 6 h 30 et travaille jusqu’à minuit, construisant des meubles tels que des éviers, des boîtes de rangement et des bibliothèques pour toute famille qui le demande. 

Avant l’abri, Mahmoud et sa famille vivaient à Odaisseh, un village proche de la frontière sud du Liban. Leur vie a changé à jamais en 2023, après une escalade de la violence lors de laquelle leur région a été particulièrement touchée. Après 65 jours d’insécurité, ils ont fini par être contraints de partir. La femme et la fille de Mahmoud se sont rendues à Tyr, tandis que Mahmoud a emménagé à l’hôtel Montana avec son fils, où il a aménagé l’une des chambres pour que sa famille puisse y vivre. 

Pendant les quinze longs jours lors desquels ils ont été séparés, Mahmoud avait l’impression qu’ils vivaient « dans des pays différents, très loin les uns des autres, puisque nous ne pouvions parler que par téléphone ». Se retrouver les a beaucoup soulagés, même si leur chambre à l’abri collectif de Montana était petite et qu’il n’y avait qu’un lit pour toute la famille. 

Montana shelter Liban
© Action contre la Faim

La famille de Mahmoud n’était pas la seule dans cette situation. Selon l’OCHA, près de 850 000 personnes ont été déplacées en raison d’une escalade de la violence en octobre 2023. Au début, les familles pensaient que ce déplacement serait temporaire : « Nous ne pensions pas que le conflit allait durer éternellement. Nous n’avons donc pas emporté beaucoup de choses avec nous », raconte Mahmoud. Malheureusement, ils n’ont pas encore pu rentrer chez eux, l’instabilité et le coût de la vie ayant considérablement augmenté. En décembre 2023, selon le Food Security Cluster, l’inflation alimentaire avait atteint 208 %. À ce moment-là, les familles « avaient besoin de tout », explique Mahmoud. 

Action contre la Faim a déployé une intervention d’urgence pour soutenir l’abri collectif de Montana, en fournissant notamment : 

Plus d’un an et demi après avoir quitté leur domicile, Mahmoud et sa famille habitent toujours à l’abri collectif. Grâce au soutien d’Action contre la Faim, ils ont ajouté deux lits à leur chambre, ce qui leur permet de vivre plus confortablement. Un jour, ils ont essayé de rentrer à Odaisseh, mais leur maison avait subi des dégâts trop importants, et le paysage avait complètement changé. Mahmoud déclare : « Il n’y a pas de vie. Il n’y a pas de plantes. Il ne reste plus rien. » 

En plus des dégâts causés aux terres et aux infrastructures, l’instabilité continue a déjà déplacé plus de 82 000 personnes au Liban. Un rapport des Nations unies de juillet 2025 souligne que, bien qu’un cessez-le-feu ait été négocié avec succès en novembre 2024, la situation au Liban du Sud reste fragile. L’Organisation mondiale de la Santé a signalé une augmentation inquiétante des violations du cessez-le-feu en juin 2025, y compris des frappes aériennes. Les principaux représentants de l’ONU au Liban ont appelé au respect du cessez-le-feu au début de l’année, afin que des solutions durables puissent être trouvées pour les familles déplacées. 

La réponse continue d’Action contre la Faim 

En 2024, Action contre la Faim a renforcé son aide d’urgence aux familles déplacées au Liban. Alors que les conditions de sécurité restent fragiles, notre priorité est d’aider les communautés à subvenir à leurs besoins de base tout en trouvant des solutions à long terme à l’insécurité alimentaire et aux défis en matière de santé publique. 

Action contre la Faim reste responsable de la gestion de l’abri collectif de Montana. Notre travail comprend la réhabilitation des infrastructures, la distribution de l’aide et la coordination des interventions humanitaires en collaboration avec d’autres organisations. Nous continuons de distribuer de l’eau potable et des kits d’hygiène. Nos équipes médicales mobiles fournissent des consultations et des services médicaux tels que la prévention, la détection et le traitement de la sous-nutrition

Les activités liées à l’eau, l’assainissement et l’hygiène sont particulièrement importantes pour les personnes vivant dans des abris collectifs, l’eau potable n’étant pas disponible autrement. Mahmoud s’inquiète pour l’été : « Avec la hausse des températures, nous allons vivre une crise de l’eau très importante. Action contre la Faim répond à ce besoin. Si les organisations humanitaires arrêtaient de travailler ici, ce serait comme nous retrouver seuls dans le désert. »