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AFG_FSL_2022_Sandra Calligaro (1) © Sandra Calligaro pour Action contre la Faim

À la Une

Aghanistan

Un an après, l’économie Afghane toujours à l’arrêt

Aujourd’hui, les stands et les marchés à Kaboul regorgent d’aliments, pourtant inaccessibles à la majorité d’Afghans à cause des prix élevés. Près de 95 % des Afghans ne mangent pas à leur faim et presque 20 millions sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë et sont en situation de crise. Dans un pays de 38 millions d’habitants, ces chiffres témoignent d’un effondrement de l’économie locale suite à celui du système bancaire.

 

LEVER LES OBSTACLES A L’AIDE HUMANITAIRE

 

L’économie afghane, qui dépendait à 70% de l’aide internationale, a connu une chute spectaculaire depuis l’année dernière. Les réserves étrangères de la banque centrale sont gelées, l’aide internationale est interrompue et l’arrêt de livraisons de devises fortes provoque la crise des liquidités. Les Afghans sont les premiers à sentir les effets de cette crise : hausse de prix, inflation et chômage. La sécheresse et le tremblement de terre récent dans l’Est du pays s’ajoutent à cette longue liste de répercussions. Quant aux organisations humanitaires, elles font face à de nombreux obstacles pour acheminer l’aide dans le pays.

L’approvisionnement de médicaments et équipements en Afghanistan est un véritable défi du fait du processus d’importation complexe et de l’absence de vols commerciaux. Outre les problèmes logistiques, la pénurie de liquidités entraîne des problèmes pour effectuer des transactions. L’absence de revenu pousse les gens à vendre des meubles ou des objets de valeur dans l’espoir d’obtenir quelques billets. Pour contrer les effets de l’effondrement du système financier, les banques imposent des limites de retrait d’argent liquide fixé à la hauteur de 200 dollars par semaine ou 400 dollars par mois pour les comptes d’épargnes. De nombreuses personnes utilisent le système de paiement informel Hawala, qui présente des risques comme la sécurité de transactions et aucune garantie de recevoir son argent sur place. Et le reste de la population dépend presque entièrement des organisations humanitaires qui font des distributions d’argent liquide dans les zones les plus réculées du pays.

Le taux de pauvreté en Afghanistan est passé de 72% en 2021 à 97 % en 2022 (UNDP). La crise humanitaire qui s’y déroule a des causes multiples, néanmoins il est primordial de relancer l’économie afghane et rétablir le système bancaire pour permettre aux acteurs humanitaires d’apporter leur soutien dans l’immédiat.

AFG_Context_2022_Sandra Calligaro (4) © Sandra Calligaro pour Action contre la Faim
AFG_Context_2022_Sandra Calligaro (2) © Sandra Calligaro pour Action contre la Faim
AFG_Mobile Clinic_2022_Sandra Calligaro (14) © Sandra Calligaro pour Action contre la Faim
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FACE AUX BESOINS CROISSANTS, ACTION CONTRE LA FAIM RENFORCE SES OPéRATIONS

 

En 2021, Action contre la Faim intervenait dans quatre provinces du pays avec des programmes en nutrition, santé, sécurité alimentaire, eau, hygiène et assainissement. Face à la détérioration de la situation, des interventions d’urgences comme la distribution de paniers alimentaires ou d’argent liquide ont eu lieu partout dans le pays. En 12 mois, la mission a doublé ses effectifs et lancé deux cliniques mobiles supplémentaires pour intervenir dans les banlieues de Kaboul. Dans la province de Helmand, la deuxième unité de nutrition thérapeutique fut installée à Nawzad, avec une capacité de 15 lits. L’unité thérapeutique de Lashkar Gah, qui a subi des dégradations pendant les hostilités en août dernier, a été entièrement rénovée. Intégrées au sein des hôpitaux, les unités de nutrition thérapeutique fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et reçoivent des enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère avec de graves complications.

Dans la province de Daykundi, Action contre la Faim a multiplié le nombre de cliniques mobiles, qui est passé à 16, et a l’intention d’augmenter les capacités de ses équipes pour répondre au plus grand nombre de personnes dans les zones montagneuses. De même pour Badakhshan, où Action contre la Faim a mis en place cinq cliniques mobiles qui sillonnent les routes de cette province minière depuis quelques mois.

"A Daykundi, les équipes d'Action contre la Faim travaillent dans des zones où aucune autre ONG n'est présente."
Dr. Fatemi
Responsable terrain d’Action contre la Faim, Afghanistan

« Elles ne se soucient pas de la distance ou du temps qu’il faut pour s’y rendre ; elles acceptent le défi de répondre aux besoins de la population. », Dr. Fatemi, Responsable terrain d’Action contre la Faim en Afghanistan.

Nous travaillons dans des régions où l’accès aux soins médicaux est limité, voire inexistant, ce qui ouvre la voie à des problèmes de santé publique. Selon la classification de la sécurité alimentaire, on estime que 27 des 34 provinces se trouvent au-dessus du seuil d’urgence.

AFG_Nut&Health_2022_Sandra Calligaro (5) (1) © Sandra Calligaro pour Action contre la Faim
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« La classification de la sécurité alimentaire – IPC* – est un travail collectif auquel nous participons pour analyser et comprendre la situation dans le pays. Par exemple, la province de Daykundi se situe en urgence alimentaire qui correspond au niveau 4 de l’échelle IPC. Nous y intervenons depuis 2010 et faisons tout notre possible pour éviter la dégradation de la situation qui pourrait atteindre le niveau 5, au stade de famine », Philippe Hamel, Directeur Régional des opérations Asie pour Action contre la Faim

Entre janvier et juillet 2022, Action contre la Faim a soutenu près de 500.000 personnes avec ses cliniques mobiles et les unités de nutrition thérapeutique dans cinq provinces du pays. La mission a réussi à augmenter ses capacités d’intervention malgré la situation volatile. En raison de la détérioration de la situation en matière de sécurité alimentaire, les équipes envisagent d’augmenter le nombre de projets dans les mois à venir.


*La classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) décrit la gravité des urgences alimentaires dans le monde. Il s’agit d’une échelle à cinq phases (5 – catastrophe, 4 – urgence, 3 – crise, 2 – stress, 1 – sécurité) qui vise à aider à comprendre rapidement une crise et à prendre des mesures.

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