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À la Une
Comme Edith, Sylvie a trouvé un apaisement dans la prise en charge prodiguée par les équipes d’Action contre la Faim. En souffrance et face à un enfant apathique qui n’interagissait pas, elle s’est tournée vers l’espace mères-bébés : « l’enfant ne jouait pas et maintenant l’enfant joue, et moi aussi je joue avec mon enfant et ça a diminué ma souffrance »
Edith, Sylvie et bien d’autres suivent un protocole minutieux. Après une séance inaugurale pour évaluer les besoins de chacune, elles sont prises en charge pour quatre séances de stabilisation émotionnelle. Sous la tente, les femmes sont assises en cercle sur des nattes colorées, entourées de jouets et de leurs enfants qui s’égayent. Anuarite mène la séance, elle dévoile des images dessinées qui représentent des effets possibles du trauma comme les difficultés pour dormir, les cauchemars, l’anxiété, la perte d’appétit… Ses explications permettent de comprendre les complications rencontrées mais aussi de normaliser le ressenti des patientes : les difficultés auxquelles elles font face sont courantes au vu des événements vécus et sont partagées par beaucoup. Elles ouvrent également la discussion et le partage d’expériences entre les femmes elles-mêmes. Dans ces espaces où l’intimité et la confidentialité sont respectés, les langues se délient et on évoque l’absence des maris, morts ou partis à la ville trouver des petits revenus, les difficultés d’accès à l’hygiène, les violences subies, et les problèmes pour subvenir aux besoins de sa famille.
"Je travaille sur leur état émotionnel et leur état psychique, les mamans sont vraiment dans un état de traumatisme "
Après les séances de stabilisation émotionnelle, viennent les séances de jeux et de massage mères-bébés animées par les travailleurs et travailleuses psychosociaux «je leur apprends comment elles peuvent jouer avec leurs enfants pour que leurs enfants puissent avoir une affection de leur maman et que la maman puisse aussi se sentir à l’aise avec son enfant. »
Alors qu’Anuarite masse un poupon, les mères répliquent les gestes, enduisant leurs nourrissons de crème pour le corps. Des orteils au visage, chaque centimètre de peau est inspecté et massé. Les travailleurs psychosociaux enseignent des massages pratiqués dans différentes régions du monde ainsi qu’en République Démocratique Congo.
Dans le camp de déplacés de Rhoo, la présence de cet espace mères-bébés s’est vite propagée et le nombre de demandes de consultation ne cesse d’augmenter. Même après les horaires d’ouverture, les personnes restent autour de la salle d’attente pour discuter entre elles. C’est le seul lieu qui apporte un soutien psychologique pour ces femmes et leurs bébés. « Normalement on compte un espace mères-bébés pour 1000 personnes, soupire Hadrien. Sur le site de Rhoo, nous sommes face à des besoins énormes et à une demande de la part des femmes d’être soutenues pour aller mieux. Pour évaluer la vulnérabilité et la souffrance psychologique des personnes, nous utilisons une échelle de mesure sur des critères tels que les difficultés d’allaitement, la dépression maternelle et le trauma et près de neuf personnes sur dix qui nous ont consulté entrent dans ces critères de vulnérabilité. »
Action contre la Faim fait de la santé mentale un de ses cœurs de métiers. Suite à une évaluation menée en janvier 2021 dans le territoire de Drodro en Ituri, montrant un niveau de détresse psychologique important chez 85% des personnes interrogées, nos équipes interviennent en Ituri dans ce domaine à travers le projet Réponse d’urgence aux besoins en santé mentale des populations touchées par les conflits et les déplacements dans la zone de santé de Drodro, Territoire de Djugu, Province d’Ituri, financé par la Commission européenne pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire (ECHO). Grâce à ce projet débuté l’an dernier, les équipes en santé mentale ont pu rapidement rediriger une partie de leurs activités envers les nouveaux déplacés de Rhoo en début 2022.
Action contre la Faim plaide pour que les programmes humanitaires et de développement intègrent des activités de santé mentale dans les zones où les populations ont connu des épisodes traumatiques. L’appui en santé mentale apaise les souffrances des personnes et a aussi un effet sur la cohésion sociale et sur la capacité des individus à faire face à l’adversité, notamment à prendre en charge leur famille et à se projeter dans l’avenir.
¹ OCHA, République Démocratique du Congo – Ituri, Aperçu de la situation humanitaire, janvier à décembre 2021, publié le 15 février 2022. https://www.humanitarianresponse.info/sites/www.humanitarianresponse.info/files/documents/files/20211231_v100_ocha_drc_ituri_apercu_humanitaire_decembre_2021_vf.pdf
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