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À la Une
Deux mois après la découverte des corps de 17 collaborateurs d’Action contre la Faim à Muttur (district de Trincomalee), Action contre la Faim organisait ce matin une conférence de presse à Paris, en présence du Général Ulf Henricsson (ex-dirigeant de la Sri Lanka Monitoring Mission ) et de Ms Himalee Arunatilaka, représentant l’Ambassade du Sri Lanka en France. Action contre la Faim tenait à faire le point sur l’état d’avancement de l’enquête et sur la situation des Organisations Non Gouvernementales (ONG) au Sri Lanka. A cette occasion un appel à un meilleur accès humanitaire aux populations déplacées par le conflit a été lancé par une trentaine d’ONG humanitaires.
L’enquête officielle du gouvernement n’est toujours pas déclenchée
Benoît Miribel (Directeur Général d’Action contre la Faim) a fait un point sur l’enquête concernant les 17 personnes d’Action contre la Faim assassinées le 4 août dernier : « Nous n’avons toujours pas d’autres informations sur les raisons qui ont pu conduire à un tel massacre, ni nouvel élément de la part du gouvernement pour faire la lumière dans cette enquête. » Cependant, « D’après certaines sources officieuses, ce massacre aurait été commis par des milices oeuvrant dans la région de Muttur. Mais ces informations ne constituent en rien l’enquête officielle. Celle-ci n’a toujours pas commencé plus de 2 mois après le massacre. Le gouvernement en est toujours à l’enquête préliminaire. Le processus d’exhumation des corps est en cours. 2 corps ont été transporté vers Colombo pour une seconde autopsie (légiste et ballistique) en présence des médecins légistes australiens. Ces derniers devraient être sur place dans la semaine du 16 octobre, si les autorisations pour les exhumations de 15 autres corps sont effectivement délivrées. » L’Ambassade du Sri Lanka a précisé que « les experts australiens avaient un mandat d’observation et de recommandations. Un représentant d’Action contre la Faim et des magistrats seront également présents. Par ailleurs, à la demande du Président sri lankais, un comité spécial va être mis en place constitué de personnalités internationales afin d’observer le déroulement de l’enquête.» Mais il est encore impossible de dire qui et combien de personnes constitueront ce comité, ni quelles seront ces taches exactes ni son mandat. Benoît Miribel a quant à lui demandé à ce que « soit créé un comité mixte de magistrats sri-lankais et membre du Commonwealth pour recueillir les dépositions des témoins et assurer leur protection car il est probable que les deux analyses post mortem ne débouchent sur aucun élément concret. Seuls les témoins du massacre si ils sont protégés pourront révéler la vérité.»
Le Général Ulf Henricsson a ensuite pris la parole « Je ne crois pas à une enquête menée par la justice sri-lankaise. Nous sommes en situation de guerre au Sri Lanka. Aucune enquête objective ne peut donc être menée par l’une ou l’autre partie au conflit. La seule solution pour établir la vérité est de confier la procédure judiciaire à une commission internationale indépendante. » Le Général Ulf Henricsson est également revenu sur les conditions de l’enquête de la SLMM : « La SLMM est une mission totalement indépendante. Depuis le début de notre mission en 2002, nous avons rendu plus de 2000 rapports d’enquête suite à des violations du cessez le feu accusant l’une ou l’autre partie au conflit. Pour le massacre des 17 personnes d’Action contre la Faim, il est clair que les forces de sécurité sont impliquées. Plusieurs sources différentes m’ont confirmé leur implication. Au moment du massacre, la zone du massacre était totalement contrôlée par les forces gouvernementales. La SLMM ne transmettra ses sources qu’à une commission indépendante internationale. » Concernant la procédure d’enquête en cours, « Je doute beaucoup sur le professionnalisme avec lequel est mené l’enquête. L’enquête aurait dû être menée immédiatement après les faits. Aujourd’hui, avec le temps, les preuves sont effacées. » Denis Metzger (Président d’Action contre la Faim) a ensuite rappelé : « Le Sri Lanka veut être perçu comme une démocratie et parfois une démocratie doit prendre des décisions désagréables. Nous voulons que le gouvernement sri lankais prennent ses responsabilités. Nous ne voulons accuser personne, mais nous voulons l’objectivité et la vérité sur ce massacre. »
Appel pour le libre accès aux victimes de la guerre
Les intervenants sont ensuite revenus sur la situation critique des ONG en ce moment au Sri Lanka. Plus de 200 000 personnes sont actuellement déplacées du fait du conflit et ont un besoin urgent d’aide et de soutien. Or, aujourd’hui, les ONG n’ont que très peu accès aux zones de déplacement. Médecins du Monde, Médecins sans Frontière et Solidarités sont sous le coup d’une décision risquant de les voir être expulsés du pays. Si MDM et MSF sont en cours de discussion pour pouvoir rester sur place, à ce jour Solidarités est sommée de quitter le Sri Lanka avant le 7 octobre. Si la représentante de l’Ambassade du Sri Lanka a affirmé qu’il n’y avait pas de restrictions de mouvement à l’égard des ONG au Sri Lanka, le Général Ulf Henricsson a quant à lui confirmé qu’il n’en était pas de même sur le terrain, loin de Colombo.
Face à cette situation, une trentaine d’ONG humanitaires internationales ont décidé de lancer un appel aux responsables de la Communauté Internationale et aux autorités sri lankaises pour que les ONG puissent intervenir auprès des déplacés et pour que soit fait tout la lumière sur le massacre des travailleurs humanitaires d’Action contre la Faim (conférer appel ci-joint.)
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