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À la Une

Forum humanitaire européen

L’UE à un tournant dans la lutte contre la faim et la malnutrition

Dans les 12 pays les plus durement touchés, le nombre de femmes enceintes, de mères allaitantes et d’adolescentes souffrant de malnutrition aiguë a bondi de 25 %, passant de 5,5 millions à 6,9 millions, rien que depuis 2020. Pourtant, le financement humanitaire – et plus globalement l’aide publique au développement (APD) – connaît une baisse sans précédent, entraînant des conséquences fatales pour les communautés les plus vulnérables.

En décembre 2024, les États membres de l’UE ont réaffirmé leur engagement à soutenir la sécurité alimentaire et nutritionnelle par l’adoption de Conclusions du Conseil de l’UE. Cet engagement politique renouvelé doit créer une dynamique parmi les acteurs de l’UE afin de renforcer leur mobilisation unifiée et coordonnée. La communauté internationale doit être responsable collectivement pour mettre fin aux spirales de la faim et de la malnutrition.

L’édition de cette année abordera spécifiquement le rôle de la diplomatie humanitaire et de l’approche intégrée dans les contextes dits fragiles afin de renforcer l’efficience et l’efficacité de l’aide humanitaire. Action Contre la Faim s’engage activement à rappeler la responsabilité de l’UE et de ses États membres, et partage ses recommandations pour faire de ce Forum un tournant décisif afin d’éviter un désastre mondial dans la lutte contre la faim et la malnutrition.

 

Cessons d’alimenter la faim et la malnutrition en réduisant et en détournant l’aide financière

 

Après des décennies de progrès et d’investissements dans la lutte contre la faim et la malnutrition, cette perturbation significative de l’aide mondiale marque un tournant qui aggrave les inégalités sociales et économiques, met en danger des millions de vies et prive de droits les communautés touchées. Outre les coupes budgétaires drastiques du gouvernement américain, d’autres donateurs, comme la Belgique, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède, ont également réduit leurs financements, alors que la communauté humanitaire est confrontée à des urgences humanitaires majeures, notamment en Afghanistan, à Gaza, au Soudan, au Sahel, en République démocratique du Congo, au Yémen, en Ukraine, etc. Ces décisions de réduire l’aide humanitaire et au développement, mais aussi de réorienter cette aide vers d’autres priorités, fondées sur des agendas géopolitiques et des priorités nationales plutôt que sur les besoins et les droits des communautés, conduisent à une politisation accrue des politiques d’aide.

Action contre la Faim appelle les donateurs du monde entier à intensifier immédiatement leurs efforts et à accroître leurs financements pour soutenir les personnes dans le besoin et les communautés et populations les plus vulnérables. L’augmentation du financement pour la nutrition et de la sécurité alimentaire joue un rôle crucial pour relever les défis multiformes auxquels les communautés sont confrontées, en leur permettant de renforcer leur résilience et de garantir l’accès à la nutrition et aux moyens de subsistance essentiels. Elle doit être prise en compte dans la prochaine proposition de la Commission européenne sur le cadre financier pluriannuel et dans les futures négociations.

 

Renforçons la diplomatie humanitaire pour mettre fin à la faim liée aux conflits

 

La faim liée aux conflits est un problème qui ne peut plus être ignoré, ni retardé. Les derniers chiffres montrent que 282 millions de personnes dans le monde souffrent de faim aiguë. Pour 135 millions d’entre elles, les conflits en sont la cause principale. De plus, l’espace et l’accès humanitaire sont constamment menacés par la politisation de l’aide humanitaire, le refus illégal d’accès, l’impact des régimes de sanctions et des mesures de contre-terrorisme, ainsi que par les campagnes de désinformation. Cela crée de l’incertitude parmi les travailleurs humanitaires et de santé, tout en entravant l’approvisionnement impartial de l’aide et des soins de santé et en exposant les acteurs à un risque accru d’attaques et de criminalisation. De plus, le déficit critique de financement, aggravé par les récentes coupes budgétaires par l’administration américaine et au sein des États membres de l’UE, représente une menace directe pour la protection des travailleurs humanitaires, dont les capacités à financer leurs systèmes de gestion des risques de sécurité et à prévenir les incidents de sécurité dans des contextes sociaux et économiques déstabilisés sont réduites.

Un engagement politique et diplomatique est nécessaire de toute urgence pour réduire, prévenir et atténuer l’impact des conflits sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les travaux en cours sur la diplomatie humanitaire européenne doivent s’attaquer aux obstacles importants à une action humanitaire efficace et fondée sur des principes, et mener un engagement coordonné pour renforcer la protection de l’espace humanitaire. Action contre la Faim appelle à des efforts diplomatiques plus vigoureux pour prévenir les violations du droit international humanitaire, pour lever les obstacles à l’accès humanitaire et pour garantir la pleine mise en œuvre du cadre juridique et politique global relatif à la protection des civils et à la prévention de la famine comme méthode de guerre.

 

Anticipons mieux les crises humanitaires et adoptons une approche intégrée et multisectorielle pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle

 

Les coupes budgétaires compromettent dangereusement la capacité de surveillance, d’alerte et d’anticipation face aux crises alimentaires et nutritionnelles qui s’aggravent. Pourtant, des systèmes d’alerte précoce associés à des mécanismes d’action anticipatoire, assortis à des modalités de financement préétablies, sont essentiels afin d’informer et suivre les tendances à venir, d’anticiper les crises et de réduire les impacts humanitaires. De plus, la division persistante entre les acteurs humanitaires et du développement dans la réponse à la sécurité alimentaire et nutritionnelle créent des lacunes dans les réponses opérationnelles et empêchent de lutter contre toutes les formes de malnutrition. De plus, il est de plus en plus évident qu’une combinaison d’interventions de différents secteurs est plus efficace pour prévenir la sous-nutrition que des interventions mises en œuvre séparément dans les contextes fragiles et touchés par un conflit.

Action contre la Faim rappelle que la crise alimentaire et nutritionnelle à laquelle nous sommes confrontés nécessite un renforcement des mécanismes de surveillance et d’anticipation des crises humanitaires, une réorientation stratégique vers le renforcement des systèmes afin d’améliorer l’accès aux traitements contre la malnutrition aiguë, et une action multisectorielle à long terme en faveur de la sécurité nutritionnelle.

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