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Inondations au Cameroun, l’Extrême-Nord se noie

Ces dernières années, La région de l’Extrême-Nord du Cameroun est confrontée à des chocs climatiques de plus en plus fréquents. Depuis juillet 2024, une pluviométrie excessive et une élévation des niveaux d’eaux dans les principaux cours d’eaux que sont les fleuves Logone et Chari, aggravent une situation déjà fragilisée par des crises sécuritaires, notamment les attaques de groupes armés non étatiques et les conflits intercommunautaires. La crise sécuritaire, associée aux impacts des changements climatiques accroît le risque d’exposition des communautés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. 

Ces inondations impactent significativement la vie socioéconomique et sanitaire des communautés. Selon le rapport d’OCHA du 03 octobre 2024, les départements les plus touchés par ces inondations sont le Mayo-Danay et le Logone et Chari, avec respectivement 198 000 et 156 000 personnes affectées. Les dégâts sont considérables : plus de 67 545 ménages, soit environ 356 730 personnes affectées, plus de 56 000 maisons détruites, 82 509 hectares de terres de cultures inondés, et 5 278 animaux perdus.  Dans le Logone et Chari, les arrondissements les plus touchés sont ceux de Blangoua et de Kousseri comme le montre l’histogramme en dessous.   

Ces inondations ont forcé des milliers de personnes à se réinstaller en hauteur sur des sites spontanés et dans une précarité totale avec des mauvaises conditions d’hygiène faisant courir le risque d’épidémies telles que le choléra.

« Certaines infrastructures comme les ponts et les digues ont déjà cédé ce qui va générer des déplacements massifs de populations. Les besoins prioritaires sont les vivres, les abris et articles ménagers essentiels ainsi que l’accès à l’Eau, hygiène et Assainissement. La mobilisation générale de la communauté humanitaire et des bailleurs de fonds est vitale, l’urgence est là ! » appelle Pascal Maillard, directeur pays d’Action contre la Faim au Cameroun.

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Une Coordination de la réponse

 

Étant donné l’ampleur de la situation, les acteurs humanitaires, sous la coordination d’OCHA, se mobilisent autour du groupe de travail « inondations » et des différents secteurs lead. Leur objectif étant d’harmoniser et d’apporter une réponse holistique aux besoins multisectoriels en matière de vivres, d’abris, de NFI, de kits EAH, de santé, de protection et de genre. C’est ainsi que, Action contre la Faim, avec le soutien financier du German Federal Foreign Office et du Bureau de l’Assistance Humanitaire de l’USAID (BHA), s’est positionnée dans les départements suscités.  

Dans le Mayo Danay, Action contre la Faim intervient à travers son mécanisme de réponse rapide dans les domaines de la santé nutrition, la santé mentale et l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EAH). Deux cliniques mobiles ont été déployées pour atteindre les personnes vulnérables et à risque des communautés les plus affectées. À ce jour, 380 personnes ont bénéficié de consultations curatives, dont 249 enfants de 0 à 5 ans, 56 femmes enceintes et allaitantes, et 73 personnes âgées. Un stock de 455 kits EAH est pré-positionné à Yagoua, épicentre des inondations, pour une distribution prévue dans les jours à venir.  Les discussions se poursuivent avec OCHA et les sectoriels afin d’harmoniser les actions des partenaires.

Dans le Logone et Chari, Action contre la Faim a déclenché un mécanisme de réponse d’urgence pour fournir une aide appropriée tout en respectant la dignité des populations sinistrées. Cette intervention s’est déroulée les 19, 20 et 21 octobre 2024 dans les localités de Ardebe, Wayawaya, Dougoumachi, Blabine et Blangoua Bâche, et se poursuivra les jours prochains dans les communautés de Kousseri, avec la distribution des kits EAH; et le déploiement des cliniques mobiles pour améliorer l’accès des populations aux soins de santé primaires. Au total, 670 kits ont été distribués pour soutenir 5985 personnes. Chaque kit comprend : une boite de 50 comprimés d’aqua tab, un porte-savon en plastique perforé, un pot de défécation pour enfant d’un an avec couvercle et dossier, un seau de 20 litres avec couvercle et manche, un bidon de 20 litres avec couvercle et manche, six savons de ménage en morceaux de 400 g, et deux gobelets en matière plastique (1000 et 500 ml).

 

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Il est essentiel de répondre aux besoins urgents des personnes touchées, mais le soutien apporté aux ménages concernés pour les aider à se rétablir et à s’adapter aux changements climatiques sera également essentiel au cours des mois à venir.

 

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