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KEN_NUT_2018_LysArango_NorthPokot-11 © Lys Arango pour Action contre la Faim

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Comment la protection sociale universelle permet de lutter contre la faim ?

Dans les pays à faibles et moyens revenus, trop souvent traversés par de multiples crises (économiques, conflits, climatiques), le manque d’accès à la protection sociale empêche les individus et des familles de se nourrir correctement. Et c’est particulièrement vrai pour les femmes. Elles doivent cumuler un travail mal payé et les tâches domestiques. Sans protection sociale, elles sont piégées dans un cercle vicieux de pauvreté.

 

 

La protection sociale, qu’est-ce que c’est  ?

 

Il y a dix ans, l’Organisation internationale du Travail adoptait une recommandation visant à assurer le droit à la protection sociale universelle. Le terme global de « protection sociale » fait référence à l’ensemble de politiques publiques visant à combattre la pauvreté.  

Plus précisément, le terme « système de protection sociale universelle » fait référence à 4 droits en matière de protection sociale qui doivent être universels.  Ces 4 droits, définit par l’Organisation Internationale du Travail, sont : 

  • L’accès aux soins de santé essentiels, y compris aux soins de maternité ; 
  • Un revenu de base pour les enfants, leur garantissant notamment un accès à la nourriture, à l’éducation ; 
  • Un revenu de base pour les personnes dans l’incapacité de travailler, notamment en cas de maladie, de chômage, de maternité ou d’invalidité ; 
  • Un revenu de base pour les personnes âgées. 

 

Pourquoi la protection sociale doit-elle être universelle ?

 

La notion d’universalité fait référence à l’obligation, pour les Etats, de garantir la jouissance de ces 4 droits à tous et toutes, sans imposer de seuils de revenus pour en bénéficier. Ainsi, tout le monde a droit à cette protection sociale, les plus pauvres, mais aussi ceux qui luttent au quotidien pour garder la tête hors de l’eau. 

De plus, la mise en place de systèmes de protection sociale universelle a démontré son impact positif sur le développement humain et économique des pays. 

 

Qui sont les responsables ?  

 

Les responsables de cette situation sont les Etats et les institutions de finance internationale (le Fonds monétaire international et la Banque mondiale), principaux financeurs de systèmes de protection sociale limités, qui mettent en compétition les personnes en situation de pauvreté entre elles.   

À l’occasion de la sortie de son rapport Can a leopard change its spots? A critical analysis of the World Bank’s ‘progressive universalism’ approach to social protection, Action contre la Faim et ses partenaires Development Pathways et Act Church of Sweden, appellent la Banque mondiale à réellement promouvoir un droit effectif et universel à la protection sociale.  

Mère et fille, nutrition © Lys Arango pour Action contre la Faim

Mauritanie

© Lys Arango pour Action contre la Faim

Norma Revate - bénévole communautaire - Pérou © Lys Arango pour Action contre la Faim

Pérou

© Lys Arango pour Action contre la Faim

Lys Arango pour Action contre la Faim Lys Arango pour Action contre la Faim

Ethiopie

© Lys Arango pour Action contre la Faim

Action contre la Faim en Inde 2019 © Lys Arango pour Action contre la Faim

Inde

© Lys Arango pour Action contre la Faim

@Lys Arango pour Action contre la Faim © Lys Arango pour Action contre la faim

Philippines

© Lys Arango pour Action contre la Faim

IN_NUT_2019_LysArango_Baran_CM-13 © Lys Arango pour Action contre la Faim

Inde

© Lys Arango pour Action contre la Faim

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Quelle approche est mise en place par la Banque mondiale ?

 

La Banque mondiale est une banque de développement, dont la France est le 5e contributeur. La Banque mondiale finance des projets de protection sociale dans les pays à faibles et moyens revenus via des prêts, avec ou sans intérêts, et des dons. Pendant la crise de la COVID19, elle a financé les deux tiers de l’aide aux pays pour mettre en place des mesures de protection sociale.  

Face à des pays avec des ressources financières limitées, la Banque mondiale commence par faire bénéficier les plus pauvres de mesures de protection sociale, en espérant pouvoir, plus tard, étendre cette protection à la classe moyenne et enfin aux plus aisés. C’est que l’on appelle le ciblage.  

Cependant, cette approche se heurte à des problèmes d’application, ce sont les conclusions de notre nouveau rapport : 

  1. Les revenus et la pauvreté des familles sont fluctuants. Dans les pays à faibles et moyens revenus, les personnes touchent majoritairement des revenus journaliers et instables. Leurs revenus peuvent changer d’un jour à l’autre en fonction des récoltes, d’un décès ou d’une naissance dans la famille ou encore de l’entrée d’un jeune membre de la famille sur le marché du travail. Ainsi, les tentatives de la Banque mondiale de cibler les plus pauvres sont vaines, et beaucoup de personnes qui devraient bénéficier de mesures de protection sociale en sont privées. 
  2. Les registres et algorithmes de ciblage mis en place par la Banque mondiale sont administrativement lourds et coûteux, et ne permettent pas de suivre de façon précise la fluctuation des revenus des familles. 
  3. La lourdeur administrative et le coût de la mise en place de ces méthodes de ciblage, ne permettent pas au gouvernement de les développer vers une couverture universelle. Notre rapport démontre que sur les trente dernières années, il n’existe que très peu d’exemples de pays ayant réussis à passer de programmes ciblés à une protection sociale universelle. Il n’existe, de plus, aucun plan, aucune stratégie, de la Banque mondiale pour accompagner les pays à passer d’un système de ciblage à un système universel.  

 

 

Que demande Action contre la Faim à la Banque mondiale ? 

 

Plusieurs pays ont mis en place des systèmes de protection sociale universelle. Par exemple, la Bolivie et la Mongolie financent les retraites, un revenu de base pour les enfants et d’autres mesures universelles à partir des taxes sur les mines et le gaz.  

Notre rapport montre que le choix de s’orienter vers un programme ciblé est souvent guidé par la Banque mondiale (et le Fonds monétaire international qui travaille en collaboration avec la Banque) ; et que la quasi-totalité des régimes universels ont été lancés et financés sans son aide. De plus, ces décisions concernant l’argent public sont prises à huis clos par quelques personnes du ministère des Finances, souvent avec l’aide de personnel du Fonds monétaire internationale et de la Banque mondiale, sans information ni consultation des populations.  

Pourtant, il est possible de faire bouger les lignes. Au Népal par exemple, la Banque mondiale critiquait les programmes universels du gouvernement. Pourtant, en 2016, la Banque mondiale a approuvé un crédit de 150 millions de dollars pour soutenir le gouvernement dans un revenu de base universel pour les personnes invalides, les personnes âgées et les enfants.  

 

Action contre la Faim France, appelle la représentation de la France à la Banque mondiale à promouvoir le développement de systèmes de protection sociale universels à travers le monde.  

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