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SMPS Burkina Faso © Amadou Cisse pour Action contre la Faim

À la Une

Cameroun

Généraliser la prise en charge en santé mentale

Chez Action contre la Faim, prendre en compte la santé mentale des personnes que nous soutenons et former le personnel de santé à une prise en charge adéquate, est primordial tant pour les individus que pour la société dans son intégralité.

 

La santé mentale, c’est quoi ?

 

La santé mentale est un état de bien-être psychologique, qui permet aux personnes de faire face aux sources de stress de la vie quotidienne, de réaliser leur potentiel, d’apprendre, de bien travailler, et de participer à la vie de leurs communautés.

On entend par soutien psychosocial, un ensemble d’activités, qui répond aux besoins psychologiques et sociaux des personnes, des familles, des groupes, des communautés, tout en tenant compte de leurs réalités et de leurs cultures.

 

La santé mentale dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun

 

Dans la région de l’Extrême-Nord, les défis majeurs liés à la compréhension et à la prise en considération de la santé mentale sont en lien aussi bien avec la perception des communautés qu’avec les faiblesses des structures de prise en charge.

En effet, la santé mentale, au niveau communautaire, est souvent perçue comme une question à portée magico-religieuse, ce qui explique la stigmatisation des personnes atteintes de troubles mentaux.

Sur un plan structurel, la région connait un manque de disponibilité de personnel pour la prise en charge des besoins élémentaires en santé mentale. Cette difficulté se caractérise par :

  • L’insuffisance de personnel de santé primaire formé aux soins et approches de santé mentale ;
  • La faible disponibilité des ressources humaines en santé mentale au niveau des hôpitaux ;
  • L’inexistence d’une formation hospitalière dédiée spécialement aux soins psychiatriques dans la région ;
  • L’insuffisance des modules d’apprentissage en lien avec la santé mentale dans les écoles de formation des personnels de santé généralistes.

Il est ainsi plus que nécessaire de promouvoir l’accès aux soins de santé mentale pour les communautés, par la promotion de la santé mentale et par son intégration dans les formations sanitaires. En effet, la santé mentale des individus affecte non seulement les personnes en question mais aussi leur entourage. Une mère atteinte de traumatisme aura plus de mal à s’occuper d’elle-même et de son enfant menant dans certains cas ce dernier à risque de tomber dans la sous-nutrition.

Kischanga, ecole © Olivia Acland pour Action contre la Faim

Que faisons-nous en santé mentale dans l’Extrême-Nord ?

 

Action contre la Faim, à travers ses différents programmes, met en œuvre des activités de santé mentale en réponse aux différentes crises du Cameroun, dans le cadre de réponses humanitaires d’urgence et de programmes de stabilisation et de développement.

L’un des projets dans ce sens s’intitule « Aide d’urgence multisectorielle dans les domaines de l’hébergement, de la nutrition et de la santé, ainsi que de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, pour la population touchée par la crise dans le bassin du lac Tchad au Nigéria et au Cameroun » grâce à l’appui financier du gouvernement allemand (GFFO), qui est mis en œuvre dans les départements du Mayo-Sava et Mayo-Tsanaga pour une durée de 30 mois et dont les résultats en santé mentale sont les suivants :

  • Les séances de groupe de psychoéducation chez les enfants et chez les adultes, avec 4 372 personnes touchées à date ;
  • Les séances de groupes de soutien psychosocial avec les enfants à partir de 6 ans et les adultes hommes et femmes, avec 1 932 personnes touchées à date ;
  • Des formations aux Premiers Secours psychologiques à destination des relais et leaders communautaires ainsi que du personnel de santé. D’autres formations ont respectivement porté sur l’approche psychosociale de la malnutrition et sur la relation soignant-soigné. Au total, 441 personnes ont pu en bénéficier.

Action contre la Faim a également mené des actions de santé mentale dans le cadre du programme régional RESILAC qui a été mis en œuvre dans l’Extrême-Nord au Cameroun. L’objectif premier de ce programme était d’accompagner les jeunes dans leurs projets professionnels, en améliorant leur état de bien-être psychologique. Le programme a permis de :

  • Réaliser des sessions de psychoéducation sur le psycho-trauma avec 1 451 personnes et proposer un accompagnement psychologique individuel et de groupe à 857 personnes ;
  • Prendre en charge 210 jeunes, dont 97 femmes, avec le protocole PM+ afin de renforcer leur capacité d’agir ;
  • Mettre en place 2 espaces mère-bébé afin d’assurer la continuité des soins des mères travaillant dans les chantiers communautaires du programme. C’est ainsi que 63 mères ayant des enfants de 0 à 5 ans ont bénéficié de ces espaces et ont renforcé leurs capacités en pratique des soins ;
  • Mettre en place 15 comités de premiers secours psychologiques comprenant au total 91 personnes, dont 29 femmes ;
  • Organiser un forum régional sur la santé mentale tenu le 15 décembre 2021, avec un total de 70 participants dont 18 femmes. Ce forum a regroupé tous les acteurs œuvrant dans la Santé mentale dans la région. De ce forum, 10 messages de plaidoyers ont été formulés et portés devant les hautes instances afin de renforcer ce volet dans la prise en charge médicale et le renforcement des structures compétentes.

 

Quelles sont nos perspectives ?

Action contre la Faim entend poursuivre ses activités de santé mentale dans la région de l’Extrême-Nord Cameroun en développant une approche intégrée et centrée sur :

  • Un soutien psycho-social dans l’accompagnement des ménages bénéficiaires des activités génératrices de revenus soutenues par les projets qu’Action Contre la Faim met en œuvre ;
  • Un renforcement de la qualité du traitement de la sous-nutrition, de la santé sexuelle et reproductive et de la prise en charge holistique des Violences Basées sur le Genre ;
  • Le renforcement du partenariat avec des associations, initiatives, et le milieu universitaire et de la recherche, notamment dans le cadre de la collaboration avec le Réseau des Acteurs de Santé Mentale dans la Région de l’Extrême-Nord (RASAM-REN).

 

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