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À la Une
L’enquête sur l’assassinat d’Agnès Dury a enfin progressé grâce au déplacement de deux policiers français au Burundi. Mais leur travail a été fortement perturbé par une tentative d’assassinat dont ils ont été victimes. Action contre la Faim exhorte la juge d’instruction à exploiter immédiatement le rapport d’enquête et l’Etat français à accélérer cette enquête au cours de laquelle deux de ses agents ont été directement visés.
Il y a trois ans, le 31 décembre 2007, un véhicule d’Action contre la Faim a été la cible de tirs de kalachnikov dans la ville de Ruyigi, à l’Est du Burundi. Suite à cette attaque, Agnès Dury, psychologue de 31 ans qui s’engageait pour la première fois aux côtés d’une ONG humanitaire, est décédée des suites de ses blessures tandis qu’Aude Staine, infirmière nutritionniste, était gravement blessée.
Suite au dépôt de plaintes en France et au Burundi, des enquêteurs français se sont rendus trois jours sur place au printemps 2008 afin d’organiser une reconstitution des faits. Ils ont pu, en outre, collecter des éléments qui ont été ramenés en France pour expertise. A l’occasion de ce déplacement, ils ont pu identifier une piste d’enquête, mais n’ont pu l’approfondir pendant deux ans et demi en raison des lenteurs de la procédure. Faute de nouvelles investigations sur place, la recherche de la vérité a stagné.
Finalement, en septembre 2010, deux policiers français se sont rendus au Burundi pour procéder à une enquête de terrain. Mais, au premier jour de leur arrivée à Ruyigi, lors de la visite qu’ils ont effectuée sur le lieu de l’attaque, ces enquêteurs ont été victimes d’une tentative d’assassinat : un homme a été arrêté à proximité des policiers français avec des grenades à la main. L’agresseur supposé a été interpellé par la police locale et toutes les auditions liées à l’assassinat d’Agnès ont été immédiatement déplacées vers la capitale du pays. Dans ce contexte sécuritaire très tendu, les enquêteurs français sont néanmoins allés au bout de leur mission et ont confirmé l’existence d’une nouvelle piste considérée comme sérieuse par la famille d’Agnès et Action contre la Faim.
Les enquêteurs français ont remis leur rapport fin octobre au juge d’instruction de Mâcon (Saône-et-Loire) Pascale Sappey-Guesdon, en charge du dossier. Alors que l’enquête est ouverte depuis bientôt trois ans, la remise de ce rapport a représenté une étape décisive. Malgré cela, et en dépit de l’insistance des parties civiles, la juge d’instruction n’a pris aucune décision permettant à l’enquête de progresser. Le rapport remis indique notamment que la justice burundaise est en possession d’un stock d’armes au sein duquel pourrait figurer l’arme du crime, une mitrailleuse kalachnikov. Or, la police française possède les moyens de vérifier si cette arme est bien celle qui a occasionné la mort d’Agnès. De plus, le rapport précise qu’un suspect est identifié – un policier en activité – mais actuellement en fuite.
Action contre la Faim et la famille d’Agnès se félicitent que des policiers français se soient enfin rendus au Burundi pour faire progresser l’enquête mais expriment leur profonde inquiétude face à la tentative d’assassinat dont ils ont été victimes. « Il est évident que ce grave incident, qui visait directement des agents de l’Etat Français, est intimement lié à l’enquête qu’ils menaient sur l’assassinat d’Agnès » a déclaré François Danel, Directeur Général d’Action contre la Faim. « Cette tentative d’attaque renforce notre conviction que ce travail d’enquête sur place les menait dans la bonne direction » a ajouté François Danel.
En outre, « il serait intolérable que l’enquête ne progresse pas plus vite suite à la transmission du rapport d’enquête au juge Pascale Sappey-Guesdon. Si l’enquête stagnait, cela traduirait un manque total de respect pour la vie des humanitaires travaillant sur le terrain ainsi que pour celle des enquêteurs français qui ont été exposés à une menace directe ».
Action contre la Faim réaffirme son exigence pour que tous les moyens soient mis en oeuvre afin d’élucider cette affaire au plus vite. « Nous demandons un mandat d’arrêt international contre le principal suspect identifié et une commission rogatoire internationale pour expertiser les armes suspectes » annonce François Danel. Par ailleurs « l’Etat Burundais doit s’impliquer ouvertement dans la recherche du principal suspect aux côtés de la justice française » ajoute-t-il. Le suspect identifié par l’enquête française est un policier Burundais, agent de l’Etat, désormais en fuite. L’Etat Burundais doit prouver sa détermination à ne pas laisser ce crime impuni.
Action contre la Faim demande également à l’Etat français d’ouvrir officiellement une enquête sur la tentative d’assassinat subie par ses deux agents lors de leur déplacement à Ruyigi en septembre 2010. Un incident si grave survenu dans le cadre d’une enquête officielle impose la réaction très ferme des autorités françaises.
Cédric Gervet cgertvet@actioncontrelafaim.org / 01 43 35 82 24
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