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DJI_0207 © Action contre la Faim Madagascar

À la Une

Madagascar

Anticiper, former, sensibiliser pour mieux réagir face aux cyclones

En février 2022, les cyclones Batsitai et Emnati avaient causé de très lourd dommages dans le Sud-Est de l’île provoquant des inondations, des déplacements de population, la destruction d’infrastructures clés et d’habitations. Alors que la sécheresse a été l’évènement climatique prédominant ces dernières années sur la côte Sud-Ouest de Madagascar, elle n’a pour autant pas été épargnée par les cyclones et les tempêtes tropicales, impactant les populations du littoral qui, jusqu’à présent, étaient peu coutumières à des aléas naturels d’une telle intensité. Auparavant, les cyclones venaient toucher la côte Est du pays, désormais, l’élévation de la température des eaux de surface du Canal de Mozambique, offre des conditions favorables à l’émergence des fortes tempêtes tropicales dans la zone du Sud-Ouest exposant la population urbaine et rurale aux risques cycloniques et aux inondations. En avril 2022, le cyclone Jasmine avait notamment détérioré de nombreuses écoles et habitations faisant état de plus de 2 000 personnes sinistrées.

 

Sensibilisation auprès des communautés et dans les écoles

 

« Ze soa hentsy tsy ho tampohy ty loza » (Ceux qui sont bien préparés ne seront pas pris au dépourvu), tel est le mantra du projet mis en œuvre par Action contre la Faim depuis 2019 ayant pour objectif de réduire les risques et les catastrophes dans la région du Sud-Ouest. En collaboration avec plusieurs ONG internationales telles que Humanité et Inclusion, Secours Islamique France, Welt Hunger Hilfe et plus récemment Save the Children, cette initiative permet de renforcer la résilience des communautés et des institutions, y compris les écoles, afin de prévenir et atténuer les risques climatiques dans les zones affectées. Cette approche est financée grâce au soutien de l’Union Européenne (ECHO)

A Tuléar, chef lieu de la région Atsimo Andrefana, les équipes d’Action contre la Faim, en lien avec les autorités locales et préfectorales forment et sensibilisent des comités locaux de gestion des risques et catastrophes afin qu’ils puissent mieux accompagner et préparer les communautés aux risques lors de cyclones et d’inondations. En un mot : sensibiliser et impliquer les populations pour qu’elles soient davantage autonomes et réactives lors de situation d’urgence.

_DSC4171 © Action contre la Faim Madagascar

Madagascar 2023

Formation du club RRC à l’école primaire publique Mangily

© Action contre la Faim Madagascar

Une des principales activités est la sensibilisation dans les écoles. « Lors de ce type d’urgence, notre priorité est de protéger les écoles et de maintenir l’éducation. Les enfants sont les meilleurs vecteurs pour véhiculer des messages clés et sensibiliser les parents. C’est pourquoi, à travers ce projet nous créons des Clubs de Réduction des Risques dans les écoles, composés d’enseignants, d’élèves et parents d’élèves afin d’éduquer sur les actes et les gestes de prévention », souligne Herizo Hasiniaina RANDRIANANDRASANA, responsable du programme Réduction des Risques de Catastrophes à Action contre la Faim Tuléar.

« Un jour, notre directeur nous a réunis pour nous sensibiliser sur la création d’un club RRC. Il a demandé des volontaires qui voulaient intégrer le club et j’ai levé ma main. » témoigne Germaine élève en classe de CM2 et membre d’un club. « L’existence du club est bénéfique pour moi car j’y ai appris la signification des quatre codes couleur d’alerte cyclone et tout ce que nous devons accomplir en cas de catastrophe.  Avant, je ne savais rien du tout sur la prévention des catastrophes mais aujourd’hui je peux dire que j’en sais beaucoup. Je sensibilise même à l’école et au Fokontany¹ sur le sujet ».

 

 

Aussi, au niveau national, régional et local, des exercices de simulation sont organisés afin de mettre en pratique les actions préventives, (comme le positionnement de sacs de sables sur les toits, la mise à l’abris des papiers de la famille) et pratiquer une évacuation en situation d’urgence.

Par le biais d’initiatives culturelles comme des concours de chants, des groupes de théâtre locaux mais aussi la diffusion de spots de sensibilisation dans les radios et télévisions locales, l’organisation renforce la communication et la prévention de proximité afin de sensibiliser le plus grand nombre sur les bonnes pratiques.

IMG_0658 © Action contre la Faim Madagascar

Madagascar 2023

Exercice de simulation avec des communautés de pêcheurs dans la commune de Manombo

© Action contre la Faim Madagascar

Appui aux autorités locales

A travers ce projet, Action contre la Faim accompagne le Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC), l’organisme national dédié au suivi des phénomènes météorologiques, dans le renforcement de sa coordination. « A titre d’exemple, nous avons participé à la construction d’un hangar de stockage des kits d’urgence, kits WASH, chapiteaux, tentes afin de centraliser au niveau régional tout le matériel nécessaire pour faire face à ce type d’urgence », explique Herizo.

Avec l’aide du financement de l’Union européenne, jusqu’à aujourd’hui, ce projet a pu bénéficier à plus de 52 000 personnes dans 13 communes et sensibiliser 124 écoles à risques.

Ces phénomènes climatiques ont un impact considérable sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations qui demeure préoccupante dans le Grand Sud de Madagascar, avec 7 districts sur 11 en phase d’alerte. « Paradoxalement, il manque tellement d’eau dans cette région du sud que les cyclones sont vus ‘positivement’ par les habitants », explique Claudine Jacquemet, coordinatrice terrain d’Action contre la Faim à Tuléar. « La saison cyclonique a débuté prématurément cette année et les précipitations ont été largement supérieures à la normale dans les régions du Sud-Ouest et de l’extrême Sud, ravageant beaucoup de semences ».

Selon le BNGRC, même si la saison cyclonique 2023 serait plus faible que prévue, 2 systèmes pourraient atterrir sur les côtes malagasys d’ici avril 2023. Le récent passage du cyclone Cheneso dans le Nord du pays a provoqué le décès de 39 personnes et plus de 96 000 personnes sinistrées dans 17 régions.

 


¹Subdivision administrative de base malgache, pouvant comprendre des hameaux, des villages, des secteurs ou des quartiers.

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