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Témoignages

Natacha Calandre, experte en sécurité alimentaire

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« Ma première mission pour Action contre la Faim »

Forte d’une première expérience à Madagascar pour Care France, cette ancienne chercheuse au CNRS a réalisé pour ACF une enquête auprès des populations locales afin d’évaluer les causes de la malnutrition des régions montagneuses reculées.

Accompagnée de Christophe (expert en nutrition et santé), Natacha a constitué des équipes, chacune composée de trois mesureurs (assistants chargés de prendre les mesures scientifiques), deux porteurs, deux enquêteurs et une traductrice.

Ils devaient rencontrer le plus de familles possibles pour évaluer la sécurité alimentaire et déterminer la pertinence ou non de l’ouverture de programmes dans ces régions reculées du Népal, où Action contre la Faim n’était encore jamais intervenue.

Une enquête intéressante mais un dialogue difficile à instaurer

Ce sont donc près de 400 familles qui ont répondu aux questions de Natacha et fait l’objet d’analyses plus scientifiques (mesure du périmètre brachial, pesée etc.) par Christophe. Il s’agissait de comprendre la situation pour ensuite développer un programme de soutien adapté à l’agriculture, établir une distribution efficace en cas d’urgence et mettre en place une assistance sur le court, le moyen et le long terme.

Les enquêteurs furent bien accueillis cependant le dialogue avec les femmes restait toutefois difficile à établir. En effet, « lors de séances collectives, elles se voyaient monopoliser la parole par les hommes. Ce n’était que lors de séances individuelles, moins fréquentes, que certaines d’entre elles s’exprimaient plus librement » explique Natacha. Les femmes représentent les personnes clés pour ce type d’enquête car elles sont en charge de leurs enfants (personnes les plus sensibles à la malnutrition) et peuvent donc fournir des éléments importants sur les habitudes alimentaires de ces derniers.

Les causes multiples de la malnutrition

Dans ces régions reculées du Népal, la crise nutritionnelle est entre autres liée à un manque de variété de l’alimentation. Cette absence de diversité est due à la pauvreté, mais aussi aux difficultés d’accès à la nourriture, et au fait que certains aliments sont peu ou pas cultivés localement. De plus, l’agriculture locale ne bénéficie pas d’une irrigation efficace pour entretenir l’ensemble des plantations, ce qui aggrave la productivité agricole déjà faible en raison des conditions géographiques et climatiques difficiles.

Les habitants de cette région, essentiellement agriculteurs, sont particulièrement dépendants des marchés. Or, l’accès aux marchés est difficile : les rares routes existantes sont régulièrement impraticables à cause des intempéries. Ces difficultés restreignent les foyers qui comptent sur la vente d’une partie leurs récoltes pour diversifier leur alimentation. D’autre part, ces populations rurales pauvres subissent de plein fouet les fortes hausses des denrées alimentaires que le monde a connu depuis le printemps 2008. Seulement 10% des familles peuvent se permettre d’acheter des aliments à haute valeur nutritive comme la viande, les céréales…

Tous ces facteurs contribuent aux carences nutritionnelles qui entraînent les crises nutritionnelles chroniques que connaissent ces populations pauvres du Népal. L’enquête a permis de constater que près de 64% des mères et de leurs jeunes enfants souffrent de malnutrition chronique et pour certains de malnutrition sévère. Il a été déterminé que ces problèmes de malnutrition n’étaient pas liés directement à la qualité et la variété du régime alimentaire de l’enfant. Il s’agirait d’une complexe combinaison entre de mauvaises pratiques alimentaires liées à un manque de connaissances nutritionnelles des mères, de l’infection à certaines maladies (diarrhées, dysenterie,…) et de mauvaises conditions d’hygiène (absence de latrines). De plus, l’allaitement n’est pas systématiquement pratiqué chez les jeunes enfants ; il leur est donné une alimentation nourrissante mais pauvre en lipides et protéines donc inadaptée à leurs besoins élémentaires.

Aujourd’hui, à travers les résultats éloquents de cette enquête, Action contre la Faim a pu convaincre un certain nombre d’acteurs de se mobiliser pour cette région. Un programme de nutrition et santé est en train de se mettre en place.

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