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Témoignages

Macdalah Desjardin, 5 ans après le séisme en Haïti

Haïti, Port-au-Prince, Quartier de Carrefour Feuilles. ORRAH (Organisation de Rapprochement et d’Aide Humanitaire) est le partenaire d’Action contre la Faim pour son programme d’aide des filles-mères post-séisme. Photographie : (c) Gaël Turine / Agence VU’.

 

Originaire de la commune de Jacmel, Mania fut envoyée à l’âge de 4 ans chez sa grande sœur, vivant à Port-au-Prince. À l’âge de 19 ans, la jeune fille tombe enceinte d’un jeune homme avec qui elle a eu une relation. Elle est alors mise à la porte par sa grande sœur, qui condamne cette relation hors-mariage ainsi que l’enfant qui en découle. Sans ressource, Mania part alors vivre chez une amie, et commence à travailler sur le marché Salomon.

 

Au moment du séisme, elle perd toute sa marchandise et préfère fuir le marché où régnait la panique. Sur le trajet de la maison de son amie, la jeune fille est confrontée à des scènes traumatisantes, faisant face à de nombreux morts et à des personnes hurlant de terreur. Arrivée à la maison de son amie, elle constate que le tremblement de terre a entièrement détruit son habitation, sans toutefois faire de victime. Mania n’a à ce moment plus d’autre choix que de s’installer dans l’un des camps de réfugiés de Carrefour-Feuilles, mis en place après le séisme. Le père de l’enfant est quant à lui décédé pendant le tremblement de terre. Mécanicien de profession, il a perdu la vie lorsque le garage s’est écroulé sur lui et ses collègues.

 

À cause du séisme et des épreuves traumatisantes qu’elle a enduré, Mania a accouché avant la date prévue et a dû partir jusque Cité Soleil, le quartier bidonville le plus grand et densément peuplé de la capitale, pour accoucher dans une maternité bon marché. Quelques semaines après l’accouchement, Mania est partie du camp de réfugiés pour vivre chez une autre amie, dont la famille était prête à accueillir la jeune mère et son bébé. À l’aide du programme ORRAH, Mania a pu mettre en place une activité génératrice de revenus. Elle a tout d’abord commencé par une activité de vente de chaussures, qui s’est révélée peu fructueuse à cause du manque d’argent de la population après la catastrophe.

 

La jeune fille s’est alors dirigée vers le commerce de fruits et de légumes, pour finalement se concentrer sur la vente de bananes, activité qu’elle exerce encore aujourd’hui. Mania estime que l’aide de départ, d’un montant de 16 000 Gourdes (environ 300 euros), lui a permis de générer des profits indispensables à sa réorientation vers le commerce de bananes.

 

Grâce à cette activité, Mania a aujourd’hui la possibilité d’envoyer son plus grand fils à l’école et de prendre en charge son autre enfant, âgé d’un an. Son amie qui l’héberge ne lui demande pas de payer de loyer, seulement de participer à l’achat de nourriture. Dans le même temps, Mania place une partie de ses revenues dans une coopérative du quartier, et reçoit en contrepartie des bénéfices de cette coopérative.

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