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RE1A3973_L © Florian Seriex
pour Action contre la Faim

Témoignages

Yémen

Les humanitaires et la population ont besoin de sécurité

« Je suis originaire du district d’Arat, le premier au Yémen à avoir été exposé au conflit. Le conflit a éclaté sans aucun avertissement. C’était très choquant et ça a surpris tout le monde. Le conflit s’est intensifié jusqu’à ce que quasiment tous les gouvernorats et districts soient impliqués.

Le premier déplacement a été celui des habitants d’Arat, ma famille était parmi eux. Nous sommes partis avec seulement nos vêtements, n’emportant aucun de nos biens, meubles ou bijoux. Je suis parti avec ma famille pour fuir les attaques aériennes, pour sauver nos vies.

Des familles dans le besoin

Je me suis installé à Hodeida avec eux. J’ai eu des difficultés à couvrir les dépenses de tout le monde car je devais subvenir aux besoins de trois familles : ma famille proche (ma femme et mes filles), mes sœurs et leurs familles. Une des conséquences principales du conflit a été une réduction des salaires des fonctionnaires. Mes sœurs travaillaient pour l’Etat, j’étais donc désormais le seul à pouvoir m’occuper de leurs dépenses et subvenir à leurs besoins. J’essaie de fournir tout ce qu’il faut aux trois familles dont je suis responsable. Ma mère cumule plusieurs maladies chroniques et a besoin de médicament toutes les semaines. Ce sont là encore dépenses que je dois prendre à ma charge.

Après un an ou deux, nous avons été surpris de constater que le conflit continuait de s’étendre aux districts du sud et jusqu’à Hodeida. On nous a dit de quitter Hodeida pour rejoindre des zones plus sûres.

"Avec l’intensification des frappes aériennes et des affrontements aux abords de la ville, ma famille a commencé à paniquer."
Mohammed
Travailleur humanitaire, Yémen

J’ai fait déménager ma mère, mes sœurs et leurs familles à Hajjah, et j’ai emmené ma femme et mes filles à Sana’a.

Une vie hors de prix 

Suite à la vague de déplacements vers Sana’a, une crise de l’immobilier s’est déclenchée, et aujourd’hui encore, je suis à la recherche d’un appartement pour ma famille. Tout est brusquement devenu hors de prix : les appartements, les loyers, la nourriture… Tous les jours on remarque que la valeur du rial yéménite a diminué par rapport au dollar américain. Les salaires sont gelés et en même temps, les prix de la nourriture augmentent de façon dramatique. Comment pouvons-nous compenser ? Je connais des familles qui vivent dans des abris de fortune et qui ne mangent qu’une fois par jour. Je n’exagère pas.

 

J’ai fait déménager ma mère, mes sœurs et leurs familles à Hajjah, et j’ai emmené ma femme et mes filles à Sana’a.

"Nous avons besoin de sécurité, nous avons besoin que ce conflit cesse."
Mohammed
Tavailleur humanitaire, Yémen

Mon gendre était un homme riche à Arat, il gagnait très bien sa vie. Soudain, il a dû emmener sa famille à Hodeida et vendre tout ce qu’il possédait. Ses enfants ne peuvent pas aller à l’école parce qu’ils doivent tout le temps déménager, cherchant un endroit stable où s’installer. Sa famille n’a pas pu rester à Hajjah à cause des prix de l’immobilier et de la nourriture, donc ils ont déménagé à Abs où ils ont pu recevoir de l’aide de la part de travailleurs humanitaires et d’ONG. Il n’a pas eu d’autre choix que de s’installer là-bas parce qu’il a besoin de cette aide et n’a plus rien pour subvenir aux besoins de sa famille. »

 

Pour des raisons de sécurité le nom du travailleur humanitaire dans ce témoignage a été modifié pour ne pas compromettre sa sûreté ni celle de ses proches au Yémen.

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