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Témoignages
Georgine, la mère de David, observe Clovis vérifier l’absence d’œdèmes sur les pieds de l’enfant qui signaleraient une forme grave de malnutrition aiguë sévère appelée kwashiorkor. Cette cultivatrice de 44 ans, originaire de Maze a fui à Largu à cause du conflit. Dans la province, près de 1,6 millions de personnes sont déplacées2. La majorité, 82%, vit dans des familles hôte alors que d’autres ont trouvé refuge dans des sites d’accueil officiels ou spontanément constitués.
Georgine s’estime heureuse que l’oncle de son mari ait facilité leur arrivée dans le village en les hébergeant un premier temps avant de les aider à trouver une maison. Avec douze enfants à charge, dont ceux de la première épouse de son mari qui a été assassinée lors des affrontements, la situation est précaire et ils peinent à nourrir toute la famille.
"La guerre nous a chassé de notre champ. Nous n’y avons plus accès ni à de la bonne nourriture, ce qui fait que les enfants sont toujours malades. "
Après avoir fui les violences et sa maison pillée par les bandes armées, elle et son mari travaillent désormais comme ouvriers agricoles journaliers pour d’autres personnes. « Là où on était avant, dans notre village, nous faisions notre champ avec le manioc et les haricots, je faisais du petit commerce et mon mari était tailleur. C’est ce qui nous permettait de payer les frais de l’école pour les enfants. Maintenant les enfants qui sont assez grands travaillent aussi dans les champs, parce qu’ils n’ont plus école. »
David a été dépisté par un relais communautaire lors d’une visite dans le village. Il a aussitôt été référé au centre de santé de Drodro où il reçoit un traitement nutritionnel hebdomadaire. En parallèle, Georgine a bénéficié de conseils sur l’alimentation adaptée aux nourrissons et aux jeunes enfants : « les infirmiers m’ont dit qu’il fallait donner des aliments à David. J’ai appris comment bien préparer la nourriture pour l’enfant avec des légumineuses associées avec du soja et avec du fretin, du petit poisson. »
Avec son programme de réponse nutritionnelle d’urgence à travers la prévention et le traitement de la malnutrition aigüe au niveau communautaire, primaire et secondaire dans le territoire de Djugu, en Ituri, financé par le PNUD, Action contre la Faim est intervenu auprès plus de 21 800 enfants de moins de 5 ans en 2020.
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