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« IL FAUT MARCHER AU MOINS DIX MINUTES POUR ALLER CHERCHER L’EAU AU PUITS »

Témoignages

Libéria

« Il faut marcher au moins dix minutes pour aller chercher l’eau au puits »

Au nord du Libéria, à Boe Gayeplay, dans le comté de la Nimba qui se trouve à la frontière avec la Côte d’Ivoire, le problème pour les familles jusqu’à la fin de l’année 2012 c’était justement l’eau. Le point d’eau traditionnel où les enfants allaient chaque jour puiser la ration quotidienne de la famille était loin et difficile d’accès. « Depuis le centre du village, il faut marcher au moins dix minutes pour aller chercher l’eau au puits, mais le plus dure c’est de revenir en portant les seaux remplis. C’est lourd et il ne faut pas en reverser, surtout quand on remonte la petite côte qui sort du bois qui est souvent boueuse et glissante surtout en saison des pluies » témoigne Lynda Mabiah. On comprend alors pourquoi cette tâche est appelée « la corvée » d’eau. « Le pire c’est qu’en plus cette eau rend malade » ajoute la jeune femme de 28 ans qui a choisi de faire partie du comité d’eau de son village.

Dans le cadre d’un projet de prévention de la malnutrition dans cette région reculée et fragile, les équipes d’Action contre la Faim ont décidé de creuser un puits dans ce village. En effet, les maladies qui affectent en particulier les enfants qui boivent une eau insalubre favorisent l’apparition de la malnutrition et peuvent être mortelles.

L’arrivée de la foreuse a été « l’attraction » de la journée et toute la communauté était réunie autour du chantier et des équipes. En cette fin de saison des pluies les routes sont encore difficilement praticables et l’arrivée d’une telle machine dans ce village reculé est en soit un petit exploit que la communauté salut à sa juste valeur. A côté des techniciens d’Action contre la Faim, des volontaires recrutés parmi les habitants s’affairent, fiers de participer à cet événement qui va changer durablement le quotidien de la communauté.

Pendant que le technicien actionne la foreuse, les volontaires creusent des tranchées et des sortes de bassins de rétention, pour recueillir l’eau et l’analyser. Pendant plus d’une heure on ajoute des tubes le long de la colonne de forage pour aller de plus en plus profond et atteindre la nappe phréatique à plusieurs dizaines de mètre de profondeur.  Tim, coordinateur des programmes d’Action contre la Faim dans la zone, observe les échantillons de terre sortis par la foreuse et estime la proximité de l’eau. « On se rapproche, il n’y en a plus pour longtemps » dit-il au chef de la communauté qui le regarde inquiet. Le suspense est interminable sous un soleil de plomb, mais tous attendent patiemment.  Lorsque l’eau coule enfin, elle est littéralement « acclamée » et accueillie par les applaudissements des villageois.

Il faudra encore quelques jours de travail pour transformer ce trou en un véritable point d’eau protégé, facilement utilisable par les familles, mais ce qui est tout aussi important c’est ce qui se passera une fois les équipes d’Action contre la Faim parties. La pompe doit pouvoir être entretenue, réparée et protégée des contaminations extérieures. C’est pour cela que des comités d’eau sont systématiquement mis en place au sein des communautés.

Grâce à ce programme d’Action contre la Faim financé par Unicef, Lynda et les autres bénévoles du comité d’eau de Gayeplay ont été formés et équipés du matériel de base nécessaire à l’entretien de la pompe. La mission de Lynda est de faire respecter des conditions d’hygiène liées à l’utilisation du point d’eau. Elle est d’ailleurs très fière de son diplôme. « Je dis aux mamans qu’il est très important de se laver les mains avec du savon avant de cuisiner ou de manger. J’explique à tous qu’il faut enlever ses chaussures avant de marcher sur la dalle autour de la pompe. Et que nous devons garder le village propre pour éviter les maladies». Dans la Nimba se sont 45 puits qui ont été forés ou réhabilités par Action contre la Faim en 2012.

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