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south sudan 2017 malualkon base ACF US © Lys Arango pour Action contre la Faim

Témoignages

De bénéficiaire à bénévole

L’histoire d’Agawol

En 2011, lors d’un référendum historique, elle a voté pour que le Soudan du Sud devienne indépendant de la République du Soudan en apposant son empreinte digitale sur la case « oui » du bulletin. « Je pensais que la paix serait instaurée et que la faim n’allait plus être qu’un lointain souvenir » dit Agawol. Ses espoirs ont été de courte durée. À peine deux ans plus tard, en décembre 2013, le conflit a éclaté dans le pays le plus jeune du monde.

Les conséquences de ce conflit ont été dévastatrices. Les combats ont rendu de nombreuses routes dangereuses et empêché l’approvisionnement des marchés locaux en nourriture et autres marchandises essentielles. La dépréciation de la monnaie locale, associée d’année en année à des pics d’inflation, a contribué à l’émergence d’une crise économique. La hausse des prix des denrées alimentaires a contraint les familles à moins manger et, combinés à d’autres facteurs, a débouché sur une crise alimentaire grave et généralisée.

Dans les zones directement touchées par le conflit, la violence a déplacé 3,9 millions de personnes, contraintes de fuir leurs maisons, et coupé des communautés entières de l’aide humanitaire, privant les gens de nourriture, d’eau et d’assistance médicale. Début 2017, la famine était déclarée dans l’État d’Unité. Aujourd’hui, six millions de personnes ont un besoin urgent d’assistance alimentaire. C’est le plus grand nombre de personnes souffrant de la faim jamais enregistré dans le pays.

Quatre ans après le début de la guerre civile, Agawol fait tout ce qu’elle peut pour nourrir sa famille et pour renforcer les chances de son village de surmonter l’adversité. Malgré des ressources peu nombreuses, elle possède une forte détermination et une grande persévérance.

 

south sudan 2017 malualkon base ACF US © Lys Arango pour Action contre la Faim

Agawol

© Lys Arango pour Action contre la Faim

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Agawol

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DES PETITES VICTOIRES QUOTIDIENNES.

Agawol se lève à l’aube pour s’occuper de ses cultures, puis elle part ramasser du bois de chauffage. Quand elle en a suffisamment, elle fait un fagot, le pose en équilibre sur sa tête et se rend à pied au marché.

Le marché sent la terre, la poussière et les épices. Le plus grand étal en bois vend de la lessive, des biscuits, des sachets pour faire du savon et des bougies. Un vendeur vend du bois et des cacahouètes, tandis qu’un autre n’a que quatre oignons en vente, ou bien présente des sacs de sucre et des brosses en paille. Il n’y a nulle part des fruits ou des légumes frais. Agawol dépose son fagot, une femme examine son bois et marchande pour l’acheter. Avec l’argent obtenu, Agawol achète deux sachets : un de lait, l’autre de poudre de cacahouète. Elle sourit. Sa famille aura à manger aujourd’hui.

 

Une fois chez elle, elle se met à la cuisine. Tous les enfants s’approchent et la regardent faire, contenant leur impatience. Agawol moud une petite quantité de graines de sorgho dans un mortier, prépare du feu et commence à préparer de l’assida, une sorte de porridge. Puis chacun s’assied par terre. Tous mangent ensemble dans la hutte en pisé où ils habitent.

– Mangez-vous autre chose que de l’assida ?
– Non, nous mangeons presque toujours de l’assida.
– Aimeriez-vous changer de temps en temps ?
– Je ne sais pas. On fait pousser du sorgho.
– Mangez-vous de la viande ?
– Oui, rarement.
– C’était quand la dernière fois ?
– Il y a un an. Il y avait une fête de l’armée et ils ont apporté de la viande à Yargot. On l’a partagée entre tous les habitants du village.

L’an dernier, lorsque sa petite sixième est tombée malade, Agawol n’a pas été étonnée. Sa récolte de sorgho avait été dévastée et les prix étaient montés. Elle n’avait pas eu d’autre choix que de lui donner à manger des feuilles bouillies en tout et pour tout. « Ma fille pleurait et pleurait, mais je n’avais rien d’autre pour l’alimenter » soupire Agawol. La petite fille n’avait presque plus de forces lorsqu’elle a été emmenée au centre médical et que le personnel d’Action contre la Faim a diagnostiqué chez elle une malnutrition aiguë.

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Agawol

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Agawol

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« On m’a dit que je devrais la nourrir avec une pâte spéciale à base de cacahuètes » raconte-t-elle. Il s’agit d’un aliment prêt à l’emploi rempli de protéines et de micronutriments, spécialement conçu pour soigner les enfants souffrant de malnutrition aiguë et leur redonner la santé. Nos équipes ont admis la fille d’Agawol dans le programme ambulatoire réservé aux enfants atteints de malnutrition aiguë. Dans le cadre de ce programme, les parents reçoivent chaque semaine une provision de cet aliment thérapeutique et les travailleurs médicaux font un suivi hebdomadaire de l’état de santé et de nutrition de l’enfant. Agawol ajoute : « Nous sommes revenues toutes les semaines pour un contrôle et j’ai vu ma fille gagner du poids. Un mois plus tard, elle était guérie. »

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Agawol

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Agawol

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UN VECTEUR DE CHANGEMENT

Sa fille allant mieux, Agawol s’est portée volontaire au centre de nutrition ambulatoire, où elle aide le personnel et apprend à détecter les signes de sous-nutrition. Elle le fait toujours actuellement, même si sa fille est aujourd’hui en bonne santé. Tous les mardis, elle quitte son domicile, armée d’un périmètre brachial et d’un stylo et se rend chez les habitants de Yargot. Elle commence par parler aux parents, leur raconte l’histoire de sa fille et, s’ils sont d’accord, elle dépiste la maladie chez les enfants.

« Avec ce bracelet, je mesure la circonférence du bras de l’enfant » explique Agawol en montrant le périmètre brachial, qui se place autour du bras de l’enfant, que nos équipes lui ont appris à utiliser. « Lorsque la petite flèche du bracelet est dans le jaune, cela signifie que l’enfant souffre de malnutrition aiguë modérée. Si la flèche pointe dans le rouge, cela signifie que la malnutrition aiguë est sévère. » Dans les deux cas, Agawol envoie tous les enfants montrant des signes de sous-nutrition au programme de nutrition qu’Action contre la Faim a mis en place au centre médical.

Les habitants de l’État du Bahr el Ghazal du Nord, où Agawol a toujours vécu, se sont toujours contentés de très peu, même avant la crise actuelle. Ils ont l’habitude de faire face aux difficultés et à la pénurie.

Agawol n’a jamais touché beaucoup d’argent, elle n’a jamais eu l’eau courante et elle n’a jamais eu l’électricité. Elle n’a jamais accouché dans un hôpital, possédé une montre ou un lit avec un matelas. Mais elle est déterminée à faire en sorte que ses enfants vivent un jour sans s’inquiéter de savoir s’ils auront à manger le lendemain.

En dépit de difficultés extrêmes et récurrentes, Agawol refuse de céder au désespoir. Elle a non seulement trouvé le courage de continuer, mais aussi la détermination d’aider ses voisins. En faisant face à l’adversité, Agawol partage sa force et devient un vecteur du changement dans sa communauté.

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