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Publication
En 2021, environ 96 millions de personnes ont été plongées dans la pauvreté suite aux impacts économiques de la Covid-19. 47 millions d’entre elles sont des femmes et des filles ; portant à 435 millions le nombre d’entre elles vivant avec moins de 1,90 $ par jour[1].
Depuis 1980, les 1 % d’individus les plus riches du monde ont enregistré une croissance de revenus deux fois plus importante que les 50 % d’individus les plus pauvres[2]. En 2018, on estimait que les femmes avaient 26 % moins de chance d’avoir un emploi que les hommes[3]. Les inégalités économiques et de genre ne cessent donc de se creuser.
Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le travail de soins non rémunéré effectué par
les femmes est la principale cause de leur mise à l’écart du monde professionnel[4]. Bien que le
travail de soins soit nécessaire à notre société et à la sécurité nutritionnelle, le système
patriarcal[5] sur lequel repose notre économie, et les rôles assignés de genre qu’il implique[6],
refusent de le reconnaître. Ceux-ci font peser sur les femmes l’essentiel de la responsabilité du
travail de soins sans pour autant l’indemniser, ni le rémunérer ; niant la nécessaire redistribution
entre les sexes, ainsi qu’entre les ménages et les institutions étatiques.
Par conséquent, les femmes se retrouvent dépourvues de temps, d’énergie et d’opportunités pour développer des activités génératrices de revenus.
Selon l’OIT, les activités de soins se répartissent en deux grandes catégories. Premièrement, celles qui consistent en des activités de soins personnels directs, telles que nourrir un bébé, soigner une personne malade, aider une personne âgée à prendre un bain, se rendre à des rendez-vous médicaux ou enseigner aux jeunes enfants. Deuxièmement, celles qui consistent en des activités de soins indirects, tels que le nettoyage, la cuisine, la lessive et d’autres tâches d’entretien ménager qui sont les conditions préalables à la prestation de soins personnels. Ces deux types d’activités de soins sont indissociables et se chevauchent fréquemment dans la pratique, tant au sein des ménages que des institutions.
Les femmes et les filles sont les premières touchées par la pauvreté, et sont aussi en première ligne de la lutte contre la faim. Cette note de positionnement, basée sur des données issues de 29 publications d’Action Contre la Faim, dont 13 analyses de genre et 10 analyses de causalité nutritionnelle (dites Link NCA[7]), couvrant 15 pays de 7 régions différentes de 2012 à 2021, vise à mettre en lumière la façon dont le travail de soins non rémunéré alimente les inégalités de genre et est une des causes profondes de la pauvreté et de la faim.
[1] G. Azcona, A. Bhatt, J. Encarnacion, J. Plazaola-Castaño, P. Seck, S. Staab, L. Turquet, UN Women (2020). From insight to action – Gender equality in the wake of Covid19. Genève. p. 6, 7
[2] Dernières données recensées en 2016. Fa. Alvaredo, L. Chancel, T. Piketty, E. Saez, G. Zucman (2018). World Inequality Report. Paris. p.11
[3] Organisation Internationale du Travail (2019). A quantum leap for gender equality: for a better future of work for all. Genève. p.12-13
[4] Organisation Internationale du Travail (2019). A quantum leap for gender equality: for a better future of work for all. Genève. p.13
[5] Le patriarcat fait référence à une forme traditionnelle d’organisation de la société, qui est souvent à l’origine de l’inégalité entre les sexes. Selon ce type de système social, les hommes, ou ce qui est considéré comme masculin, se voient accorder plus d’importance que les femmes, ou ce qui est considéré comme féminin. Traditionnellement, les sociétés ont été organisées de telle manière que la propriété, la résidence et la filiation, ainsi que la prise de décision concernant la plupart des domaines de la vie, étaient le domaine des hommes. Ceci est souvent basé sur des appels à un raisonnement biologique (la plupart des femmes sont biologiquement plus aptes à allaiter, par exemple) et continue de soustendre de nombreux types de discrimination fondée sur le sexe. Action Against Hunger – International (2021). Gender equality and gender based violence risk mitigation policy. Toronto p. 11
[6] Les rôles de genre font référence à la façon dont les gens sont censés agir, parler, s’habiller, se toiletter et se conduire, ainsi qu’à ce qui est censé être leur activité principale dans la vie, et ce en fonction du sexe qui leur a été assigné. Par exemple, les filles et les femmes se voient souvent attribuer des rôles reproductifs dans la société, c’est-à-dire les tâches et activités liées à la procréation et au bien-être de la famille et du ménage, tandis que les hommes sont généralement censés assumer des rôles productifs, c’est-à-dire des activités liées à la production de biens de consommation ou de commerce et des activités génératrices de revenus.
[7] Link NCA est une étude participative à méthodes mixtes permettant d’identifier les causes de la sous-nutrition dans un contexte donné et de promouvoir la mise en œuvre de réponses programmatiques adaptées à ces causes par toutes les organisations impliquées dans la lutte contre la malnutrition. www.linknca.org
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