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Communiqués de presse
5 ans après l’épidémie de choléra la plus meurtrière de son histoire récente, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique connaît une augmentation alarmante des cas de choléra. Depuis le 14 mars, plus de 8700 cas ont été recensés, en particulier dans le nord du pays. Des niveaux critiques de malnutrition, un système de santé inopérant et une piètre qualité de l’eau créent un terreau propice au développement de la maladie. Il est urgent de débloquer les financements pour endiguer l’épidémie.
Dans ce pays éprouvé par le conflit et le déclin économique, tous les éléments sont réunis pour une flambée épidémique. Au Yémen, près de 20 millions de personnes ont toujours besoin d’une assistance humanitaire et 17 millions de yéménites se trouvent en situation d’insécurité alimentaire tandis que les financements alloués à la réponse humanitaire ont drastiquement réduit.
Le choléra se caractérise par une diarrhée aqueuse soudaine et indolore ainsi que par des vomissements. Si son traitement est simple, la maladie peut tuer en quelques heures si elle n’est pas traitée. Les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes de plus de 60 ans et les personnes déplacées sont les plus à risque.
1,3 millions de femmes enceintes et allaitantes et 2,2 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition au Yémen. Ce sont aussi les plus exposés au risque de contracter le choléra, car la malnutrition et le choléra créent un cercle néfaste. « La malnutrition réduit l’immunité de la personne, ce qui augmente le risque de contracter la maladie. Par ailleurs, le choléra provoque une perte abondante d’eau et de nutriments, réduit l’appétit et affecte également l’immunité » explique Daniel Nyabera, Directeur du bureau d’Action contre la Faim au Yémen.
Action contre la Faim et ses partenaires ACTED et Mercy Corps mèneront un projet d’intervention d’urgence dans au moins cinq gouvernorats particulièrement vulnérables (Al Mahwit, Dhamar, Sana’a, Hudaydah, Taiz) à travers le pays. L’intervention a pour objectif de mettre en œuvre des activités d’eau, d’assainissement et d’hygiène afin de prévenir la transmission du choléra au niveau communautaire et d’apporter un soutien opérationnel aux centres de santé pour sauver des vies.
« Les acteurs humanitaires disposent de peu de ressources et une mobilisation rapide de fonds supplémentaires est essentielle pour permettre aux organisations humanitaire d’endiguer l’épidémie », alerte Daniel Nyabera. Bien que la coordination humanitaire soit consciente de la nécessité de réagir rapidement, des capacités limitées ont retardé l’alerte liée à une crise de choléra tandis que les moyens d’analyse et les données précises manquent. Par ailleurs, la réponse humanitaire à la crise de choléra est sous-financée, à l’instar de la réponse humanitaire globale au Yémen. Cette année, les financements des principaux bailleurs de fonds ont baissé de 40% comparé à l’année précédente.
Le manque de financements a notamment contraint le Programme alimentaire mondial (PAM) à annoncer une « pause » du programme d’assistance alimentaire générale (GFA), avec un impact sur 9,5 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire dans le nord du Yémen. En raison de cette baisse de l’aide alimentaire, une détérioration au niveau de la zone jusqu’à l’urgence (phase 4 de l’IPC) est prévue dans plusieurs gouvernorats sous les autorités basées à Sanaa d’ici mai 2024.
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