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Nutrition santé ACF Haiti © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Communiqués de presse

Haïti

Plus de 5 millions de personnes souffrent de la faim à un niveau « critique »

La faim s’est aggravée au niveau national, en grande partie à cause de l’instabilité et des gangs armés – avec près de 6 000 Haïtiens confrontés à des conditions proches de la famine (phase 5 de l’IPC), environ 2 millions en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC), et 30 % de la population – environ 3,4 millions de personnes – en situation de crise (phase 3 de l’IPC).

Le pays importe entre 50% et 85% de sa nourriture – en fonction de la récolte, de la saison et de la situation sur le terrain – laissant des millions de personnes vulnérables à l’inflation et à la volatilité des prix sur les marchés internationaux. Depuis janvier 2024, le prix d’un panier alimentaire dans la capitale du pays, Port-au-Prince, a grimpé de 21%. (L’inflation des prix alimentaires aux États-Unis, quant à elle, a augmenté de 2,2 % entre juillet 2023 et juillet 2024). 

Des gangs armés contrôlent jusqu’à 90 % de Port-au-Prince, empêchant la nourriture, le carburant et d’autres produits de première nécessité d’atteindre les marchés ou d’être distribués dans les zones situées en dehors de la capitale, y compris dans le nord-ouest.

Présente en Haïti depuis 1985, Action contre la Faim lutte contre la faim et améliore la santé à travers des programmes portant sur la nutrition, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la protection des femmes et la mise à disposition de moyens de subsistance plus durables. Cependant, aujourd’hui, l’ONG doit faire face à un manque criant de financement.

« L’année dernière, près de la moitié de la population haïtienne était confrontée à des niveaux de faim critiques, mais seulement 23 % des programmes de sécurité alimentaire et 13 % des programmes de nutrition du pays ont reçu les niveaux de soutien demandés, provoquant un déficit de financement de 66 % », a déclaré Martine Villeneuve, Directrice du bureau pays d’Action contre la Faim pour Haïti. « Le peuple haïtien a besoin de beaucoup plus de soutien qu’il n’en reçoit. Le sous-investissement chronique, combiné aux conflits et aux chocs climatiques, a conduit à la pire crise de la faim que nous ayons connue en Haïti depuis notre arrivée en 1985. Nous devons agir ». 

Depuis l’escalade de la violence des gangs en mars 2024, près de 580 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, en grande partie à cause de la faim et des troubles. Cela représente plus du double du nombre de personnes déplacées en 2022. De nombreuses familles sont contraintes de vivre dans des abris temporaires, dans des conditions dangereuses. 

Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables à cette violence. Des jeunes filles de 15 ans sont contraintes d’échanger des faveurs sexuelles contre de la nourriture, et les écoles sont fermées dans plusieurs quartiers en raison des risques liés à la sécurité.

Par ailleurs, les routes ont été coupées par les gangs, ce qui empêche les organisations humanitaires d’acheminer des fournitures essentielles. Action contre la Faim a réussi à atteindre certaines communautés, mais les besoins augmentent rapidement en dépit de grave pénurie de ressources humanitaires.

S’ajoute à cela, des conditions météorologiques extrêmes qui sont également un facteur majeur de la crise de la faim en Haïti : l’ouragan le plus violent ayant touché terre dans le pays s’est produit le 2 juillet et a atteint des vitesses de vent de 153 miles par heure – juste un mois après le début d’une saison des ouragans qui dure six mois. Les routes d’approvisionnement, déjà dangereuses et contrôlées par les gangs, seront davantage impactées alors que les habitants s’attendent à plusieurs autres ouragans majeurs dans les mois à venir et se préparent à affronter le plus grand nombre de tempêtes prévues depuis des années.

Face à cette situation, il est impératif d’accentuer les interventions d’urgence pour soutenir les ménages les plus pauvres et d’intensifier la réponse humanitaire permettant aux plus vulnérables d’assurer leurs moyens de subsistance.

 

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