LES TRAVAILLEURS HUMANITAIRES DOIVENT ETRE PROTEGES

Mercredi dernier, un engin explosif a atteint les locaux du Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) à Deir al Balah, à Gaza.

L’engin a explosé à l’intérieur du bâtiment, tuant un employé de l’UNOPS et blessant au moins cinq autres membres du personnel de l’ONU, dont certains gravement. Quelques jours plus tôt, le 16 mars, des attaques ont tué huit travailleurs et un journaliste dans le nord de Gaza. Depuis octobre 2023, plus de 369 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

La frappe sur les locaux de l’UNOPS a eu lieu à peine un jour après la reprise des hostilités à Gaza. Des zones qui avaient été « déconflictualisées », à l’instar du logement des employés de l’UNOPS, ont également été attaquées, mettant gravement en danger la vie des civils et du personnel humanitaire.

« L’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza se heurte une fois de plus à des difficultés considérables en raison de graves préoccupations concernant la protection et la sécurité du personnel humanitaire et des civils. Le fait de prendre pour cible des civils, des professionnels de la santé et de l’humanitaire, ainsi que des infrastructures civiles essentielles, constitue une grave violation du droit international », déclare Jean-Raphaël Poitou, responsable du plaidoyer d’Action contre la Faim au Moyen-Orient.

« C’est comme si nous étions revenus à la case départ, mais en pire », ajoute Jean-Raphaël Poitou. « Plus de 70 % des infrastructures civiles essentielles de Gaza, y compris les routes, les maisons, les hôpitaux et les écoles, sont maintenant endommagées ou détruites. Plus de 68 % des terres cultivées sont détruites. Les quartiers sont en ruines ».

« Action contre la Faim rappelle à la communauté internationale, dans les termes les plus forts, que nous ne pouvons pas revenir aux conditions de vie et à la fourniture de services humanitaires qui prévalaient avant le cessez-le-feu », déclare Jean-Raphaël Poitou. « Nous sommes contraints de l’exiger une fois de plus : un cessez-le-feu immédiat et permanent est la seule solution. »

Action contre la Faim travaille dans les territoires palestiniens occupés depuis 2002, et dans la bande de Gaza depuis 2005. Depuis octobre 2023, notre personnel a soutenu plus de 1,1 million de personnes en fournissant de la nourriture, de l’eau, des installations sanitaires et en menant des interventions dans le domaine de l’hygiène et de la nutrition.