ACTION CONTRE LA FAIM EST FORCEE DE FERMER SES PROGRAMMES FINANCES PAR L’AIDE AMERICAINE

Suite à la décision brutale de l’administration américaine de couper 90% des financements à l’étranger d’USAID, Action contre la Faim est forcéE d’arrêter plus de 50 projets dans 20 pays différents venant en aide à des centaines de milliers de personnes et d’enfants.

Action contre la Faim est profondément indignée par cette décision brutale qui aura des conséquences dramatiques pour des populations qui se retrouvent coupées du jour au lendemain d’une aide vitale.  

Cette coupe massive de l’administration américaine fait suite à une série de communication des autorités américaines depuis la prise de fonction du président Donald Trump visant à réaligner l’aide internationale américaine aux objectifs et intérêts nationaux américains. Malgré les différentes exemptions et communication contradictoires des autorités américaines ces derniers jours, Action contre la Faim reçoit actuellement des notices de résiliation des contrats en cours, au motif qu’ils ne sont plus alignés aux nouvelles priorités l’administration américaine. 

« Depuis un mois les autorités américaines se servent de la vie de millions de personnes comme d’une variable d’ajustement budgétaire. Nous avons reçu des notices de résiliation pour des projets en nutrition qui viennent en aide à près de 1.5 millions de personnes, dont plus 797 000 enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition sévère. Ces activités sont vitales pour leur survie. Un arrêt de ces activités les condamne si nous n’avons pas un sursaut d’autres bailleurs de fonds » alerte Aicha Koraichi, présidente d’Action contre la Faim.  

Nos programmes financés par l’aide américaine couvraient une grande variété d’activités telles que la gestion des épidémies, les soins de santé primaires et secondaires, les activités nutritionnelles pour les cas de malnutrition modérée et sévère, les activités en eau, assainissement et hygiène, l’assistance financière, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, la distribution de biens de première nécessité, et les systèmes d’alerte précoce d’insécurité alimentaire. 

L’arrêt brutal d’une grande partie de cette aide perturbe notre capacité opérationnelle et va nous obliger à fermer des opérations critiques privant ainsi les populations vulnérables d’une aide vitale dans plusieurs crises humanitaires majeures tel que l’Afghanistan ou la République Démocratique du Congo.  

« Cette baisse des fonds américains nous force aussi à réduire nos programmes. L’activité d’un certain nombre de nos collaborateurs est aujourd’hui remise en question et nous sommes en train de revoir la structure de nos équipes afin de pouvoir continuer à apporter une aide vitale » ajoute Aicha Koraichi.  

Au début de l’année, les fonds américains représentaient plus de 30% du financement global d’Action contre la Faim. Les équipes d’Action contre la Faim reste néanmoins déterminées à faire tout ce qu’il faut pour atteindre les personnes dans le besoin et continuer à gérer nos autres programmes dans le monde qui ne reçoivent pas de financement du gouvernement américain.  

Le secteur humanitaire est à un tournant. Le choix d’un seul Etat menace du jour au lendemain la vie de millions de personnes. La décision américaine est sans précédent par son ampleur, sa forme et son impact, et s’inscrit dans une tendance inquiétante à long terme. L’écart entre les besoins humanitaires et les fonds disponibles a plus que triplé entre 2016 et 2024, en raison d’une augmentation massive des crises et, plus récemment, d’importantes réductions de financement de la part de nombreux Etats, y compris européens.  

« Nous appelons à un sursaut de l’Europe pour incarner plus que jamais une aide humanitaire reposant sur les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, et pour impulser une nouvelle dynamique qui permette de sauver des vies et de faire une réelle différence pour tous » conclut Aicha Koraichi.