En 2024, la sécurité alimentaire en Tanzanie a été considérablement affectée par les chocs liés au climat, notamment les sécheresses prolongées et les graves inondations provoquées par le phénomène El Niño. Selon le rapport de 2024 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), environ 900 000 personnes (soit 13 % de la population analysée) étaient confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë (phase 3 ou plus de l’IPC). Les inondations ont déplacé plus de 200 000 personnes et causé la perte de 240 709 tonnes de récoltes, ce qui a eu un impact majeur sur les 59 % de la population tanzanienne qui travaillent dans l’agriculture. Bien que la nutrition infantile se soit améliorée au cours des trois dernières décennies, les taux de retard de croissance étant passés de 50 % en 1991/92 à 30 % en 2022, des disparités régionales persistent, ce qui pose des problèmes de santé publique permanents. 

Action contre la Faim a concentré ses efforts dans les régions de Singida et de Dodoma, en s’attaquant aux causes profondes de la sous-nutrition au moyen d’interventions tenant compte de la dimension du genre en santé et en nutrition. Nous avons soutenu 15 arrondissements et 18 écoles secondaires, renforcé 31 établissements de santé pour leur permettre de fournir des services de qualité et dispensé des soins aux populations les plus vulnérables en priorité, en mettant l’accent sur les femmes, les adolescents et les enfants de moins de cinq ans. 

Les principales initiatives comprenaient le projet Accelerating Wasting Reform financé par la Fondation Eleanor Crook, dans le cadre duquel nous avons collaboré avec le ministère de la Santé afin de mettre à jour la directive nationale de gestion intégrée de la malnutrition aiguë pour l’aligner sur les dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé de 2023. Nous avons également révisé la politique nationale en matière de sous-nutrition. À travers le projet Equip for In-School Nutrition Services, nous avons formé plus de 1 600 élèves et 36 promoteurs agricoles communautaires aux pratiques agricoles intelligentes face au climat, à la production de cultures biofortifiées telles que les patates douces, le maïs, les haricots et le sorgho, et à la manutention après récolte. 

Dans le cadre du projet Gender Equitable Nutrition, nous avons aidé 34 prestataires de santé à prendre en charge la gestion intégrée de la malnutrition et 31 à fournir des services de santé sexuelle et reproductive adaptés aux adolescents dans les districts de Bahi et d’Itigi. Nous avons également fait la promotion de l’utilisation de micronutriments en poudre chez les enfants âgés de 6 à 24 mois, renforcé les Journées villageoises de santé et de nutrition pour améliorer la détection précoce de l’émaciation, et soutenu les activités d’eau, d’assainissement et d’hygiène et d’agriculture axée sur la nutrition dans les communautés et les écoles.