Communiqué de presse
Gaza : l’accord de cessez-le-feu offre de l’espoir, mais la famine persistera si l’accès humanitaire n’est pas garanti
Après plus de deux ans de famine, de déplacements et de violences extrêmes résultant des opérations militaires israéliennes à Gaza, l’annonce d’un accord de cessez-le-feu aujourd’hui représente une lueur de répit tant attendue.
Action contre la Faim souligne l’urgence de transformer cette opportunité vitale en un cessez-le-feu permanent ; un cessez-le-feu qui inclut la libération des otages et des détenus et qui garantisse un accès sans restriction vers Gaza et à l’intérieur du territoire.
« L’arrêt des hostilités à lui seul ne sauvera pas des vies », a déclaré Manuel Sanchez-Montero, directeur général d’Action contre la Faim. « Nos équipes doivent pouvoir accéder immédiatement et en toute sécurité à toutes les zones de Gaza pour atteindre les familles coupées de nourriture, d’eau et de soins médicaux depuis des semaines. »
Très peu, voire aucune, aide alimentaire ou humanitaire n’a pu entrer ces dernières semaines dans les gouvernorats du nord de Gaza ou de Gaza-ville, où la famine se propage rapidement. Les équipes d’Action contre la Faim sont prêtes à intervenir – comme elles l’avaient fait quelques heures seulement après le cessez-le-feu de janvier 2025 – mais les conditions actuelles sont bien plus graves. La destruction est plus profonde, la faim plus aiguë, et le rétablissement prendra beaucoup plus de temps. « Nous insistons sur l’importance de tout mettre en œuvre pour appliquer l’accord aussi rapidement et efficacement que possible. Notre aide est prête à être acheminée dès demain, et elle est plus que nécessaire », a ajouté Sanchez-Montero.
Action contre la Faim dispose actuellement de plus de 2 000 colis alimentaires en attente à Amman, et des centaines de membres du personnel sont déjà présents à Gaza, prêts à intensifier les opérations dès que l’accès sera accordé.
« Nous saisissons ce moment pour rendre hommage aux dizaines de milliers de personnes tuées avant d’avoir pu entrevoir cette lueur d’espoir, y compris certains de nos propres collègues », a déclaré Sanchez-Montero. « Nos équipes poursuivront leur mission en leur mémoire : celle de sauver des vies avec dignité et compassion. »
Action contre la Faim alerte également sur le fait que les violences et les déplacements en Cisjordanie ne doivent pas être ignorés. Lors du dernier cessez-le-feu temporaire, les opérations militaires israéliennes ont déplacé plus de 40 000 personnes dans le nord de la Cisjordanie, marquant le plus grand déplacement de population dans la région depuis 1967.
Action contre la Faim appelle la communauté internationale à saisir cette occasion pour s’assurer que le cessez-le-feu aboutisse à une solution durable, garantissant un flux humanitaire sans restriction vers toutes les familles dans le besoin et ouvrant la voie à un véritable processus de reconstruction dirigé par les Palestiniens.